Article extrait du Plein droit n° 18-19, octobre 1992
« Droit d’asile : suite et... fin ? »
Zaïre
Le Zaïre est un exemple parfait de l’irresponsabilité de l’Occident. Réserve de matières premières stratégiques, il sert de pion politique sur l’échiquier de la guerre froide Est-Ouest, notamment comme base militaire des opposants au régime angolais soutenu par Moscou. Dans ce contexte, le président Mobutu est un allié trop précieux pour que Washington, Paris ou Bruxelles lui demandent des comptes sur ses violations massives des droits de l’homme, sur ses nombreuses entorses à la démocratie et sur son pillage des caisses de l’État. La ruine humaine et économique du pays fait partie des concessions accordées par l’Ouest à un bon vassal. Chaque révolte des Zaïrois contre l’oppression, la misère et la corruption de leur « guide » entraîne régulièrement l’Occident à conforter sa dictature à coups d’aides financières et militaires. Le désespoir, la peur, la misère, l’écœurement poussent à l’exode des milliers de Zaïrois. Beaucoup se réfugient dans les pays africains voisins (Congo, Zambie, Soudan, Burundi, Rwanda) qui les accueillent sans trop de réticence. Il n’en est pas de même en Europe ou aux États-Unis, où une minorité tente de trouver asile. Là, les frontières se ferment ; la pauvreté est considérée comme un phénopène naturel ; et la répression comme un effet secondaire du sous-développement. Les tuteurs du mobutisme ont les mains blanches.
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