Appel à soutien auprès des exilé·es expulsé·es du campement de la porte de Paris
Contre les maltraitances et les violences institutionnelles - Justice pour les exilé·es !

À chaque nouvelle expulsion de campement (plus d’une soixantaine en cinq ans !), son lot de brutalités ordinaires déployées par les agents de l’État français : quelques personnes hébergées provisoirement tandis que les autres sont chassées, traquées, gazées, frappées, arrêtées, leur tente et leur duvet détruits….

Le gouvernement voudrait ainsi les faire disparaître, pourtant, à chaque fois, un autre campement finit par se reformer. Un peu plus loin. Est-ce que les exilé·es ont un autre choix ? Actuellement, un·e demandeur·euse d’asile sur deux n’a pas accès à l’hébergement pourtant prévu par la loi. Hier, ce sont des centaines de personnes qui n’ont pas pu « monter dans des bus ». D’autres sont revenues après avoir été sommées de descendre des bus un peu plus loin, à un feu rouge…

L’opération conduite hier sur le campement de la porte de Paris n’a rien d’exceptionnel, mais une fois de plus, la communication préfectorale fonctionne et les médias relaient la propagande officielle qui voudrait en faire un petit évènement mi-humanitaire, mi-sécuritaire.

Selon les services de la préfecture, si toutes les personnes n’ont pas pu être « mises à l’abri », la responsabilité en revient aux associations qui « auraient appelé plein de personnes qui avaient besoin de logement ». L’État, une fois de plus, tente de justifier le manque de solutions de relogement proposées et laisse nombre d’exilé·es sur le carreau.
Non, Monsieur le Préfet, c’est bien votre faute et celle de l’État. L’État qui décide sciemment de bafouer les droits des exilé·es, qui refuse d’enregistrer leurs demandes d’asile et les laisse à la rue sans aucune protection.
Hier, c’est vous également qui avez ordonné aux CRS de charger les exilé·es en leur demandant de se disperser. Mais se disperser où ? Les vidéos tournées par les militant·es qui étaient présent·es hier sont affligeantes en ce qu’elles témoignent d’une chasse à l’homme systémique ! Des sommations de se disperser adressées à des exilé·es qui n’ont nul endroit où aller. Sans oublier que près de trois quart des exilé-es sur place avaient déjà subi une ou plusieurs expulsions.

Cette politique de maltraitance des exilé·es, violente et contraire au droit, n’est pas due à un manque de moyens. La France a largement la capacité, financière et foncière, de respecter ses engagements internationaux en offrant un toit à celles et ceux qui en ont besoin. Cette politique n’a d’autre objectif que de dissuader les exilé·es de rester en France, et de les pousser à continuer leur chemin.

Chaque jour la situation s’aggrave pour ces hommes, ces femmes, ces enfants qui se retrouvent piégées dans la nasse du non-accueil et du mépris.

Nous dénonçons les politiques qui organisent ce non-accueil et les violences policières qui l’accompagnent.

Nous appelons les collectifs, les organisations et associations à venir manifester leur opposition en se rendant auprès des exilé.es pourchassé·es en ce moment dans les rues de Paris.

18 novembre 2020

Quelques vidéos suite à l’expulsion du campement porte de Paris :

https://twitter.com/JoPourquoipas/status/1328706907327094784?s=20

https://twitter.com/legisti/status/1328743070343573509?s=20

https://twitter.com/dorine_goth/status/1328697982435422208?s=20

https://twitter.com/dorine_goth/status/1328699029698588676?s=20

Voir notre dossier « Jungles, campements et camps d’exilés en France »

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Dernier ajout : mercredi 18 novembre 2020, 17:28
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