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Opération Wuambushu à Mayotte
Fil d’actualité

Cette page est complétée au fur et à mesure des évènements


Révélée par le Canard enchaîné dès le mois de février, une opération militaro-policière de grande ampleur a été lancée à Mayotte au nom de la lutte contre « l’habitat informel, les étrangers clandestins et la délinquance ».

Si elle n’a été officiellement confirmée par le ministre de l’intérieur que le 20 avril 2023, « Wuambushu » était préparée de longue date, par l’envoi depuis plusieurs semaines d’un renfort considérable de policiers et de militaires, dont des membres du GIGN et du Raid. Censée permettre 400 expulsions quotidiennes de personnes étrangères en situation irrégulière et la destruction de 10% de l’habitat informel de l’île par jour sans perspective de relogement durable pour les habitant·es victimes de ces « décasages », elle suscite les plus vives inquiétudes.

En invitant le gouvernement à renoncer à la mise en œuvre de ce projet, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a mis en garde contre les risques d’ « aggravation des fractures et des tensions sociales dans un contexte déjà très fragilisé » et d’« atteinte au respect des droits fondamentaux des personnes étrangères dans le cadre d’expulsions massives » ; de son côté le Syndicat de la Magistrature (SM) a dénoncé « l’instrumentalisation dont fait actuellement l’objet l’institution judiciaire à Mayotte, mise au service d’une politique pénale décidée par le ministère de l’Intérieur et alimentée par un amalgame entre immigration et délinquance », tandis que des professionnels de santé ont alerté sur les conséquences dangereuses de l’opération sur la situation sanitaire de l’île, l’Unicef soulignant l’impact que cette opération d’envergure risque d’avoir sur la situation des droits des enfants les plus vulnérables.

Avec l’Association de défense des droits des étrangers (ADDE), et le Syndicat des avocats de France (SAF), qui ont organisé une mission d’observation d’avocat.es à Mayotte, ainsi que la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et les Amoureux au ban public (ABP), le Gisti appelle les autorités à faire cesser l’escalade de la violence qui « ne peut que conduire à des conséquences tragiques ».

On trouvera ici un fil d’info qui permet de suivre quotidiennement le déroulement de l’opération Wuambushu.
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17 août 2023

  • Wuambushu 2 : une deuxième phase de l’opération "Wuambushu" est mise en place
    Le préfet de Mayotte annonce que dans le cadre d’opérations interministérielles impulsée par le ministre de l’Intérieur, Mayotte va recevoir un escadron de gendarmerie mobile supplémentaire ainsi que des équipes police et gendarmerie spécialisées sur le volet judiciaire et l’économie souterraine.
    Par ailleurs, l’opération de démolition en cours à Hamouro sera étendue à d’autres secteurs de ce village et à celui de Mtsamoudou, les deux villages faisant partie de la commune de Brandélé.
    Le journal de Mayotte, 17/08


15 août 2023

  • Reprise des démolitions d’habitat dans le cadre de Wuambushu
    Démolition de 81 habitations dans le sud de l’île à Hamouro le 14 août, ce qui, selon le préfet de Mayotte, porterait le nombre de destructions à environ 500 depuis début juin.
    InfoMigrants, 15/08


11 août 2023

  • Protestations mahorarises pour exiger la déterritorialisation des visas
    Dans la foulée de l’opération Wuambushu, des femmes d’associations et collectifs mahorais manifestent quotidiennement devant le bureau des étrangers de la préfecture. Elles demandent que les visas octroyés aux ressortissants comoriens soient "déterritorialisés" afin de leur permettre de se rendre en métropole. C’est en effet une des spécificités des visas court-séjour octroyés dans les territoires ultramarins que de ne pas permettre les départs vers la France, ces départements ne faisant pas partie de l’espace Schengen. C’est donc accepter que des ressortissants viennent à Mayotte à condition que ce soit en transit...
    Mayotte Hebdo, 11/08


9 août 2023

  • Nouvelle démolition d’habitations à Petite Terre
    Le lundi 7 août, des engins de chantier sont arrivés dans un nouveau quartier insalubre de Labattoir en Petite-Terre pour détruire 27 habitations. Il s’agit du troisième quartier démantelé en Petite-Terre, depuis le début de l’opération Wuambushu, qui vise à lutter contre l’habitat insalubre, la délinquance et l’immigration illégale, depuis fin avril.
    Gazeti, 09/08


15 juillet 2023

  • Mayotte : le nombre de migrants ne cesse d’augmenter
    Plus de 200 personnes originaires de l’Afrique des Grands Lacs dorment actuellement dans les rues de Mamoudzou, à Mayotte, et espèrent ainsi obtenir un logement. Les habitants du quartier, bien qu’inquiets, organisent l’entraide.
    TV5 Monde, 15/07


13 juillet 2023

  • Assignation en référé de la société de gestion et de transport maritime ( Sgtm) et de la Société comorienne des ports (Scp) pour leur participation aux expulsions liées à l’opération Wuambushu : la juge s’est déclarée « incompétente »
    La décision tant attendue du procès, en lien avec l’opération « Wuambushu », n’a pas été rendue par la justice comorienne ce mercredi, contrairement à ce qui avait été annoncé, il y a une semaine, par les avocats des organisations de la société civile qui avaient assigné la Société de gestion et de transport maritime (Sgtm) et la Société comorienne des ports (Scp) en justice, pour leur contribution à l’opération Wuambushu. Selon Me Aboubacar Abdallah Combo, avocat des associations plaignantes, « la juge chargée de l’affaire s’est déclarée incompétente ».
    Al Watwan, 13/07


12 juillet 2023

  • Le pourvoi contre la décision rendue le 9 juin 2023 par le juge des référés du tribunal administratif de Mayotte a fait l’objet d’une décision d’admission.
    Le juge des référés avait rejeté le recours de la famille S. contre l’arrêté ordonnant la démolition de son habitation à Barakani commune de Koungou (voir ci-dessous à la date 9-10 juin).
    Le Conseil d’État, saisi d’un pourvoi, ne s’est pas encore prononcé sur le fond mais cette décision d’admission signifie qu’au moins l’un des moyens soulevés par la famille S. a été jugé sérieux.
    Rappelons que la famille S. soutenait notamment que la proposition de relogement qui lui avait été finalement adressée était contraire aux dispositions du code de la construction et de l’habitation définissant les normes relatives à un logement décent.


11 juillet 2023

  • Comores : le président Assoumani veut dialoguer avec la France sur l’opération « Wuambushu »
    À l’occasion d’une conférence de presse sur ses premiers jours à la tête de l’Union africaine, le président comorien a mentionné l’opération "wuambushu" et la crise diplomatique qu’elle continue de susciter avec la France.
    Il a rappelé à cette occasion : « On a condamné l’opération. Vous avez vu que la médiatisation et la pression mises autour de cette affaire n’ont pas été les mêmes sur le terrain. L’intérêt de la France dans cette zone est que notre pays ne sombre pas et soit dans la paix. Parce qu’avant d’être à Mayotte où ils sont contestés, ils sont à La Réunion où personne ne remet en cause leur présence sur l’île. La France est une puissance régionale et la paix dans cette région lui revient. » [...]
    "Nous avons donc deux options : le dialogue ou l’affrontement. Mais je ne dispose pas de la force nécessaire pour affronter la France. Je privilégie le dialogue, et vous avez pu constater que cela a porté ses fruits, car la pression de l’opération ’’Wuambushu’’ est retombée. J’espère que nous pourrons mener ces négociations à leur terme. »
    Aux yeux d’une majorité de la population, les autorités comoriennes ont cédé en acceptant le retour des refoulés de Mayotte. Mais pour les autorités, il s’agit d’un retour volontaire dans leur pays.
    RFI, 11/07
  • Les violences reprennent de plus belle - Wuambushu : la grande désillusion de Mayotte
    Imaz Press, 11/07


6 juillet 2023

  • À Mayotte, les migrants d’Afrique des Grands Lacs en quête d’asile, malgré l’opération Wuambushu
    Situé dans l’Océan indien, le 101e département français attire chaque année des milliers de migrants d’Afrique des Grands Lacs. Même si l’État mène depuis avril l’opération dite Wuambushu de lutte contre l’immigration clandestine et l’habitat insalubre sur l’île, ils restent nombreux à venir tenter leur chance, espérant bénéficier du droit d’asile.
    France 24, 06/07
  • Opération Wuambushu : 25 nouvelles cases en tôle détruites à Mayotte
    Dans le quartier Mbouyoujou, dans la commune de Labattoir située sur l’île de Petite-Terre, les 25 cases en tôle visées hébergeaient cinq familles, selon la préfecture. (...) Wuambushu est loin d’être finie. Depuis fin avril, environ 500 cases en tôle ont été démolies sur cet archipel de l’océan Indien. Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin avait indiqué fin juin que l’Etat envisageait la destruction d’environ « 1 250 logements insalubres à Mayotte d’ici la fin de l’année » 2023.
    Libération, 06/07


5 juillet 2023

  • Violences, bidonvilles et destructions : on vous dit tout sur l’opération Wuambushu à Mayotte
    (vidéo)
    Street Press (05/07)
  • « Wuambushu : le témoignage de Marie, jeune expulsée de Mayotte aux Comores »
    (à écouter)
    Radio RESF / FPP, 05/07


1er juillet 2023

  • Émeutes en France, la CRS 8 quitte Mayotte en urgence
    Déployée à Mayotte dans le cadre de l’opération Wuambushu, la CRS 8 quitte le département en urgence suite aux émeutes urbaines qui secouent l’hexagone ces derniers jours.
    Mayotte la 1ère, 01/07


27 juin 2023

  • Mayotte : "L’opération Wuambushu n’a pas résolu le problème des bidonvilles, elle l’a juste déplacé", s’agace Médecins du Monde
    Entretien avec Rozenn Calvar, coordinatrice générale du programme de Médecins du Monde (MdM) à Mayotte
    Infomigrants, 27/06


26 juin 2023

  • La santé à Mayotte aujourd’hui et l’opération « Wuambushu »
    Richard Lopez
    Les Cahiers de santé publique et de protection sociale,
    N° 45 Juin 2023.


25 juin 2023

  • Wuambushu : "Pour la première fois, on va reprendre la main sur la démographie de Mayotte", se targue Gérald Darmanin
    Outre-mer la 1ère, 25/07
  • Opération Wuambushu à Mayotte : un mois après la démolition du bidonville Talus 2, ses anciens habitants vivent "éparpillés" et "sans espoir"
    France Télévisions, 25/06
  • France : Darmanin prolonge l’opération « Wuambushu » à Mayotte jusqu’à fin 2023
    Gérald Darmanin s’est rendu à Mayotte pour faire le bilan de l’opération « Wuambushu » destinée à lutter contre la délinquance, l’immigration illégale et le logement insalubre. Alors que l’opération devait se cloturer fin juin, il l’a prolongée jusqu’à fin juillet.
    RFI, 25/06


24 juin 2023

  • Tribune « À quand une véritable vision d’avenir pour Mayotte et son environnement ? »
    La Cimade, MDM, Fondation Abbé Pierre et Secours-catholique - Caritas France
    Le Monde, 24/06
  • À Mayotte, Gérald Darmanin défend un premier bilan de l’opération « Wuambushu »
    (...) Deux mois jour pour jour après le début de l’opération, Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur et des outre-mer, y effectue, samedi 24 et dimanche 25 juin, un déplacement pour défendre un premier bilan de l’opération dénoncée par plusieurs associations, dont la Cimade et Médecins du monde, comme « tout sécuritaire », aggravant les tensions entre les habitants, la pauvreté et faisant reculer l’accès aux droits .(...)
    Le Monde, 24/06


23 juin 2023

  • Darmanin à Mayotte pour constater le maigre bilan de l’opération wuambushu
    "Deux mois après le lancement de Wuambushu, ce ne sont finalement que deux quartiers qui ont été détruits. [...] Au total, ce sont 80 habitations qui ont été détruites. Un bilan très éloigné de l’objectif des 1.000 destructions, surtout lorsqu’on sait que de nombreuses habitations détruites étaient déjà vides." [...]
    "Sur un objectif de 20.000 "mesures d’éloignements" – l’équivalent d’une année d’expulsions habituellement, seulement quelques centaines de personnes ont été renvoyées vers leur pays. [...]. On peut aussi noter l’envoi massif de forces de l’ordre, notamment la fameuse brigade CRS8, connue surtout pour son ultra-violence - ils se sont d’ailleurs démarqués dès les premiers jours en tirant à balle réelle au sol. Sur les 1.800 policiers et gendarmes supplémentaires envoyés sur place en avril, ils ne sont désormais plus que 400. Comment tenir ses objectifs dans ce contexte ? On l’ignore, mais peut-être que le ministère nous éclairera sur la question ce week-end."
    Imaz Press, 23/06


22 juin 2023

  • La gauche de Mayotte face à Wuambushu
    Dans un contexte de tensions, les militants progressistes se sentent isolés et incompris par les directions des partis qu’ils représentent.
    Politis, 21/06


21 juin 2023

  • Opération Wuambushu : les expulsions de Mayotte reprennent et elles sont nombreuses
    De passage à Mayotte à la fin de la semaine, Gérald Darmanin devrait annoncer les chiffres des éloignements effectués par la France vers les Comores. L’opération qui avait mal démarré pour lui s’intensifie grâce à la pression effectuée sur l’archipel.
    Marianne, 21/06
  • Mayotte : deux mois après « Wuambushu », que deviennent les « décasés » ?
    Deux mois après le lancement de l’opération « Wuambushu », le dispositif du gouvernement censé lutter contre l’immigration illégale se poursuit à bas bruit. Alors que Gérald Darmanin est attendu sur l’île ce week-end, nombreux sont les habitants « décasés » poussés vers toujours plus de précarité.
    L’Humanité, 21/06


20 juin 2023

  • Visite du ministre de l’intérieur à Mayotte ce week-end
    Darmanin arrivera samedi pour repartir de Mayotte dimanche : au menu l’opération wuambushu et "les questions du déficit en eau".
    France Info, 20/06


19 juin 2023

  • Les démolitions se poursuivent
     La démolition du quartier de Barakani a commencé
    La démolition de ce quartier, situé dans la commune de Koungou a débuté le lundi 19 juin au matin : des 80 cases en tôle répertoriées par la préfecture, il n’en resterait plus qu’une dizaine. Si les bulldozers ont été à pied d’oeuvre, dans bien des cas, les habitant·es ont démonté eux-mêmes leur maison. La démolition devrait se poursuivre jusqu’à mercredi 21. "Alors que les “deux tiers étaient en situation régulière, aucune n’a été relogée”, souligne Psylvia Dewas, chargée de la résorption de l’habitat insalubre à la préfecture. À la place du quartier, une station d’épuration va être construite. Les travaux devraient démarrer la semaine prochaine."
    France Info, 19/06
     Les destructions de logements se poursuivent à Mayotte
    20 familles vivaient dans ce quartier de Barakani installé sur une colline surplombant la mer. Et alors que les "deux tiers étaient en situation régulière, aucune n’a été relogée" ; "Les gens sont partis très vite", "Nous étions en contact avec deux familles ayant déposé des recours mais elles ont refusé les propositions de relogement". [Psylvia Dewas, chargée de la résorption de l’habitat insalubre à la préfecture] La préfecture a déposé sept autres arrêtés pour la démolition de quartiers informels, notamment en Petite-Terre et à Hamouro.
    Mayotte la 1ere, 19/06
     À Mayotte, l’opération Wuambushu se poursuit avec la destruction d’un nouveau bidonville.
    Un nouveau lieu de vie informel, composé de quelque 80 cases en tôle, a été démoli lundi matin dans la commune de Koungou, au nord-est de Mayotte. Le démantèlement de ce bidonville s’inscrit dans le cadre de l’opération Wuambushu, qui consiste en la destruction massive d’environ de l’habitat insalubre et l’expulsion massive de milliers de personnes en situation irrégulière vers les Comores voisines.
    Infomigrants, 19/06
     Jugée "brutale", l’opération Wuambushu se poursuit à Mayotte avec de nouvelles destructions de logements
    La Montagne, 19/06


16 juin 2023

  • La cour suprême de l’ Union des Comores juge irrecevable la demande de destitution du président Azali
    Dans sa décision n°23-007/CS, la Cour suprême a déclaré irrecevable la requête du porte-parole de l’opposition, Ibrahim Abdourazak. L’opposant à Azali Assoumani avait demandé à celle-ci de déclarer inconstitutionnel l’accord signé en 2019 entre la France et les Comores qui visait "à promouvoir les migrations légales" et qu’elle reconnaisse le président Azali Assoumani « coupable de haute trahison et qu’elle le destitue des fonctions de président de l’Union des Comores ».
    Al-Watwan, 16/06
  • Insécurité : Darmanin va se rendre à Mayotte, deux mois après le lancement de « l’opération Wuambushu »
    Deux mois après l’annonce du lancement de l’« l’opération Wuambushu » , Gérald Darmanin devrait se rendre à Mayotte « dans les prochains jours », a appris Le Figaro de sources gouvernementales.
    Le Figaro, 16/06


15 juin 2023

  • Darmanin à Mayotte les 24 et 25 juin, l’opération Wuambushu "prolongée jusqu’à mi-juillet"
    Le déplacement du ministre de l’intérieur et son délégué Jean-François Carenco à Mayotte aura semble-t-il lieu les 24 et 25 juin, bien que Beauvau n’ait pas confirmé cette information. Selon ce média réunionnais, "une réunion interministérielle confidentielle s’est tenue le 8 juin dernier pour acter de la prolongation de l’opération Wuambushu qui devait durer initialement trois mois. Lors de ce point, il a été décidé que l’intensification de l’action des forces de polices et de gendarmerie dans le 101 e département français serait maintenue jusqu’au mois de juillet, à savoir un mois supplémentaire. La présence des 500 policiers et gendarmes devrait être maintenue durant cette période."
    Clicanoo, 15/06


14 juin 2023

  • Tribune : "A Mayotte, l’Etat combat la misère par la violence"
    L’opération de police « Wuambushu » déclenchée à Mayotte contre les personnes en situation irrégulière n’est qu’une loupe de ce qu’il s’y passe habituellement. Elle ne fait que scinder et opposer des parties de la population entre elles, estiment, dans une tribune au « Monde », dix avocates et avocats après une mission sur place.
    Le Monde, 14/06


9-10 juin 2023

  • Démolitions : les fausses promesses de "relogement"

    - Le juge des référés du tribunal administratif rejette le recours contre l’arrêté ordonnant la démolition d’une habitation à Barakani commune de Koungou.
    Pour demander la suspension de cet arrêté, la famille S relevait la quasi-absence, notoire, de logement sociaux dans le département de Mayotte (voir ci-dessous " Mayotte : reloger les familles reste un défi") et faisait notamment valoir qu’en proposant à une famille de 9 personnes d’aller vivre dans un lieu d’hébergement de 50 m2 le préfet ne justifiait pas respecter les exigences de la loi ELAN selon laquelle il était tenu de présenter « une proposition de relogement ou d’hébergement d’urgence adaptée à chaque occupant ». Elle ajoutait que cette proposition était contraire aux dispositions du code de la construction et de l’habitation définissant les normes relatives à un logement décent. Sans répondre sur le premier point, le juge écarte le second en considérant "qu’en vertu du principe tiré de l’indépendance des législations" les dispositions se rapportant à la construction, à l’entretien et à la rénovation des bâtiments seraient inapplicables pour la mise en oeuvre des dispositions de la loi ELAN.

    - Voir aussi : Outre-mer la 1ère avec AFP, 10/06
    Huit arrêtés supplémentaires devraient être pris "d’ici quelques semaines pour atteindre l’objectif de 1000 logements insalubres détruits", a assuré le préfet. Nouvel arrêté de démolition :
    Recueil des actes administratifs de la préfecture de Mayotte, 9/06

    - Mayotte : reloger les familles reste un défi
    La résorption de l’habitat insalubre, un des objectifs de l’opération "Wuambushu" menée par le gouvernement à Mayotte, bute sur le manque structurel de logements dans l’île. "Dans le centre d’hébergement de 224 places, 163 personnes sont hébergées pour six mois, "renouvelables au cas par cas", précise Anlaïna Chibaco, responsable de l’association Coalia. Mais pour beaucoup d’autres anciens habitants de Talus 2, c’est la débrouille".
    TV5 Monde, 10/06

  • Les opposants et les partisans de l’opération Wuambushu manifestent à La Réunion
    Le collectif Stop Wuambushu s’est une nouvelle fois mobilisé ce samedi 10 juin au matin à Saint-Denis pour protester contre cette opération. Dans le même temps, les partisans se sont rassemblés à Saint-Pierre pour manifester leur soutien.
    La 1ère FranceTVinfo, 10/06


8 juin 2023

  • Que deviennent les habitants de Mayotte expulsés de leurs habitations insalubres ? La ligue des droits de l’Homme alerte
    Interview de Daniel Gros, référent local de la Ligue des droits de l’Homme
    France Culture, Journal de 8h, 8/06 [à partir de 5mn 54]
  • Mayotte : déclaration commune des peuples de l’océan Indien dans le cadre de l’opération Wuambushu
    Cette déclaration contre l’opération Wuambushu a été adoptée le 31 mai par plusieurs organisations syndicales de plusieurs et des militantEs.
    L’Anticapitaliste, 8/06


7 juin 2023

  • Wuambushu - Darmanin et Carenco prévoient de se rendre fin juin à Mayotte
    Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin compte se rendre à Mayotte dans deux semaines afin de dresser un bilan de l’opération Wuambushu. Il sera accompagné de son délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco. (...) "La date de fin des opérations approchant, du matériel est susceptible d’être renvoyé en métropole fin août. Les lignes pourraient néanmoins bouger, rapporte une source interne à "Clicanoo". Les hôtels qui hébergent les 500 gendarmes et policiers supplémentaires sont réservés par la préfecture jusqu’à la fin du mois." (...) Clicanoo.re, 7/06
  • Aux Comores, réactions contre Wuambushu

    Opération Wuambushu : Sgtm et Scp assignées en justice par trois organisations de la société civile.
    La société civile demande l’interdiction de la Société Sgtm et de tout transporteur maritime ou aérien d’embarquer des Comoriens de Mayotte vers Anjouan sans preuve claire de leur intention et de leur identité.
    Al Watwan, 07/06

    Aux Comores, trois ténors du barreau de Moroni ont décidé de soutenir une plainte contre le président Azali.
    Ils lui reprochent de trahir la constitution comorienne en collaborant aux expulsions par la France des Comoriens de Mayotte
    Mayotte la 1ère, 7/06


6 juin 2023

  • Darmanin, bientôt en visite à Mayotte ?
    Des rumeurs circulent sur une possible visite du ministère de l’intérieur d’ici la fin du mois de juin à Mayotte, visant à constater les "avancées" de l’opération wuambushu sur place. Selon le média zinfo974, c’est bien davantage la "détresse des autres services publics qui subissent indirectement les conséquences de l’opération qui risque de l’accaparer", notamment les centres hospitaliers, les maisons d’arrêt... sans parler des populations déçues de cette opération jugée "inefficace".
    Zinfo974, 6/06
  • Mayotte : l’État combat la misère par la violence
    Après s’être rendues à Mayotte, un collectif d’avocates alerte sur le « climat de haine » entretenu sur place par l’État. Par « des contrôles d’identité à toute heure et en tout lieu », par « la destruction, sans validation préalable par un juge, de quartiers entiers », mais aussi « la diffusion de discours de haine contre les étrangers » et un accès inégalitaire à la justice. Elles sont alarmées par une seule réponse sécuritaire à la misère, qui ne fait que scinder et opposer la population entre elle.
    Blog Mediapart 06/06
  • Wuambushu, le monstre accouche d’une souris
    Après un mois de tribulations, le Wuambushu est un échec sur tous les plans : migration, insécurité, bidonvilles. La méconnaissance de la société mahoraise mène le pouvoir à des impasses et les brutalités ne règlent rien. Des collectifs de citoyens prennent le relais d’un État défaillant en bloquant l’accès aux hôpitaux depuis un mois. Désormais Mayotte n’est plus un territoire de la République.
    Blog Mediapart 06/06


3 juin 2023

  • À Mayotte, le blocage des centres de soins se poursuit et met en péril la santé des habitants
    Un malade de la tuberculose en rupture de traitement, un autre, séropositif, placé en rétention en vue de son expulsion, des membres du corps médical contraints de faire de la « résistance » pour soigner des patients … La situation sanitaire ne cesse d’empirer sur l’île.
    Mediapart, 03/06
  • Opération "Wuambushu", le compromis du gouvernement et la colère des rapatriés de Mayotte
    Bilan de la reprise de l’opération "Wuambush" après deux semaines et le déploiement de 5000 policiers pour renvoyer les migrants de Mayotte : 200 retours volontaires en réalité forcés. Les entretiens menés par l’équipe de journalistes du Monde Afrique présents à Anjouan démentent les propos des gouvernements franaçs et comorien.
    RFI, Le regard du Monde Afrique, 03/06


2 juin 2023

  • Une nouvelle demande de suspension d’une opération de démolition sera prochainement examinée par le tribunal administratif de Mayotte
    Par un arrêté du 12 avril 2023, pris en application de l’article 197 de la loi ELAN, le préfet de Mayotte a ordonné l’évacuation et la destruction de constructions à usage d’habitations à Barakani commune de Koungou. Compte au nombre des habitant.es de ces constructions la famille S, composée de trois adultes et cinq enfants, qui a déjà subi un précédent "décasage", en septembre 2021, dans le cadre de l’évacuation du quartier Carobolé de Koungou. Par une requête enregistrée le 12 mai 2023 ils ont demandé au juge des référés du tribunal administratif de Mamoudzou de suspendre l’exécution de cet arrêté. L’affaire sera plaidée à l’audience du 5 juin. La famille S fait notamment valoir que :
     Les habitations concernées ne forment pas « un ensemble homogène sur un ou plusieurs terrains d’assiette » comme l’exige l’article 197 de la loi ELAN,
     Aucune proposition concrète d’hébergement ne leur a été adressée avant la notification de l’arrêté,
     Aucune pièce versée au dossier ne permet de connaître la consistance de la proposition d’hébergement faite à Mme A permettant au juge d’exercer son contrôle sur la réalité et le caractère adapté de ladite proposition,
     En toute hypothèse, l’orientation d’un ménage de 7 personnes vers une structure d’hébergement d’urgence de 30 m2 avec sanitaires et cuisines en commun ne saurait être considérée comme une proposition adaptée,
     L’arrêté porte une atteinte grave à leur droit et à celui des enfants mineurs présents au sein du foyer de mener une vie privée et familiale tel que protégé par l’article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme ;
     L’arrêté porte une atteinte grave à l’intérêt supérieur des enfants mineurs présents au sein du foyer tel que protégé par l’article 3-1 de la Convention internationale des droits de l’enfant.


1er juin 2023

  • À Mayotte, le deuil impossible d’une famille sur les décombres de « Wuambushu »
    Le 22 mai, Madi, ouvrier de 47 ans contraint de participer à la démolition de son propre quartier, s’est effondré. Son décès raconte, à lui seul, combien l’opération lancée à Mayotte par le ministre de l’intérieur est une machine à broyer des vies. Mediapart, 1/06
  • Opération « Wuambushu » : les gendarmes ratissent Mayotte à terre comme en mer
    Déployées en nombre dans le cadre de l’opération contre la délinquance, l’immigration clandestine et l’habitat insalubre, les unités de gendarmerie ratissent les bidonvilles et surveillent la frontière maritime avec une intensité accrue. Le trafic des kwassa-kwassa avec les Comores est en nette diminution.
    Le Monde, 1/06
  • Traque des Comoriens à Mayotte : des trajets périlleux, des destins brisés
    Depuis la reprise de l’opération Wuambushu le 22 mai dernier, le bateau Citadelle de la compagnie maritime « Sgtm Maria Galanta » a effectué cinq trajets, transportant environ 300 Comoriens expulsés par les autorités françaises. Parmi eux se trouvent Irchad Abdouroihamane et Ahmed Wardi, natifs de Ndzuani, qui livrent leurs témoignages dans cet article.
    Al-watwan, 01/06
  • Le juge des référés à nouveau saisi des conditions de fonctionnement des locaux de rétention administrative (LRA) provisoires.
    On se souvient (voir les pages des 21 et 29 avril de ce fil d’information) que l’association Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE), la Cimade, le Gisti et le syndicat des avocats de France (SAF) avaient saisi le juge des référés du tribunal administratif de Mayotte, le 21 avril 2023, d’une requête en référé-liberté, demandant qu’il soit enjoint au préfet de Mayotte de cesser la pratique récurrente de créations successives de locaux de rétention administrative (LRA) prétendument temporaires et dont le caractère éphémère et aléatoire n’était en rien justifié.
    Par une ordonnance du 29 avril 2023, le juge des référés avait considéré que « la succession régulière de fermeture et de réouverture, à quelques heures d’intervalle, des mêmes locaux de rétention administrative est dépourvue de toute justification » et que « les associations et le syndicat requérants sont fondés à soutenir que les conditions de rétention dans les locaux de rétention administrative régulièrement créés par le préfet de Mayotte […] ne permettent pas aux personnes retenues de contester utilement leur éloignement et leur placement en rétention administrative et portent ainsi une atteinte grave et manifestement illégale au droit d’exercer un recours effectif devant une juridiction ».
    Il avait en conséquence enjoint au préfet « de créer, à titre provisoire mais de manière continue, quatre locaux de rétention administrative [...], de prendre les mesures techniques nécessaires pour permettre aux personnes retenues d’avoir accès à un téléphone […], de se rapprocher de l’association Solidarité Mayotte pour évaluer avec elle les aménagements devant être mis en œuvre pour lui permettre d’exercer effectivement sa mission d’assistance dans l’ensemble des locaux de rétention administrative créés à Mayotte », étant ajouté que « le préfet de Mayotte justifiera des mesures prises pour l’exécution des injonctions prononcées aux trois articles précédents avant le 2 mai 2023 à 12h00, heure locale, sous astreinte de 15 000 euros par jour de retard. »

    Par une requête du 1er juin 2023, l’ADDE, la Cimade, le Gisti et le SAF, ont à nouveau saisi le juge des référés, faisant valoir :
     que les modalités de fonctionnement des LRA créés en application de cette ordonnance ne permettent toujours pas de s’assurer que les droits minimums des retenus y sont respectés ;
     que l’ordonnance du 29 avril 2023 n’a toujours pas été exécutée s’agissant de l’accès au téléphone ;
     que les personnes retenues dans le LRA de Mtsapéré n’ont pas de libre accès aux sanitaires ;
     qu’un mois après l’ordonnance du juge des référés, rien n’a concrètement changé dans les conditions d’exercice des activités de Solidarité Mayotte, ni les moyens humains ni les moyens matériels de cette dernière ne permettant aux personnes retenues de joindre l’association et à celle-ci d’exercer sa mission.

    Les associations requérantes demandent en conséquence au juge des référés d’enjoindre au préfet :
     de cesser d’utiliser tout local de rétention administrative tant qu’il n’aura pas apporté la preuve du respect des droits des personnes placées en LRA ;
     de communiquer les numéros de téléphone qui permettent aux avocats et associations de joindre les personnes retenues dans les LRA ;
     de prendre toute mesure nécessaire pour que les communications entre les personnes retenues, leurs proches et leurs conseils et aidants restent confidentielles ;
     de publier l’instruction du 1er mai 2023 relative au fonctionnement des locaux de rétention administrative de Mayotte ;
     de leur communiquer l’appel d’offre et le marché public liant Solidarité Mayotte à la préfecture ;
     de liquider l’astreinte de 15 000 euros par jour de retard prononcée par la précédente ordonnance.


31 mai 2023

  • À Mayotte, Madi est mort en détruisant son quartier

    Cet ouvrier du BTP s’est effondré au moment où son entreprise commençait à raser son bidonville, Talus 2. Il y avait élevé ses sept enfants.
    Les Jours, 31/05

  • Mayotte : un rapport parlementaire préconise de répartir les migrants comoriens sur l’ensemble du territoire français
    En plein débat sur l’immigration, un rapport parlementaire, présenté ce matin, propose de soutenir le 101e département de France en répartissant l’immigration comorienne sur l’ensemble de tout le territoire français. Une proposition politiquement explosive.
    franceinfo 31/05
    Rapport d’information déposé en application de l’article 145 du règlement, par la commission des affaires étrangères, en conclusion des travaux d’une mission d’information sur les enjeux migratoires aux frontières Sud de l’Union européenne et dans l’océan indien, n° 1295
    Voir en particulier la partie II "La situation spécifique de Mayotte : une bombe à retardement"
    Lien vers la vidéo de l’examen du rapport en commission.


30 mai 2023

  • Opération Wuambushu : les expulsions vers les Comores divisent
    Depuis le début de l’opération Wuambushu et après le froid qui s’était installé entre Paris et Moroni sur les reconduites à la frontière, celles-ci ont bien repris. Mais pas comme on les attendait, les chiffres sont bien en deçà de ce qui a été annoncé de quoi agacer certains élus de l’île. (reportage vidéo)
    Mayotte la 1ère, 30/05
  • Un ancien ministre comorien des affaires étrangères propose de nouvelles directions pour la diplomatie avec la France

    « L’ancien ministre comorien des affaires étrangères Fahmi Said Ibrahim propose au président Azali un changement radical de sa diplomatie. Il préconise de quitter la COI et de s’éloigner de la France pour “ne plus subir l’humiliation de l’opération Wuambushu” ».
    Mayotte la 1ère, 30/05


29 mai 2023

  • « Comores : des manifestants anti-Wuambushu dispersés par la police », Mayotte la 1ère, 29/05
    Aux Comores, le week-end a été marqué par un rassemblement et des manifestations de l’opposition. La police est intervenue à coups de gaz lacrymogènes pour disperser les protestataires mobilisés contre l’opération Wuambushu


28 mai 2023

  • « Comores : l’opposition interpelle le gouvernement sur l’opération Wuambushu à Mayotte », RFI, 28/05

    « Aux Comores, Le Front commun élargi a réuni des centaines de manifestants, le samedi 27 mai, répondant à l’appel de l’opposition visant à dénoncer l’opération Wuambushu qui consiste à détruire des bidonvilles à Mayotte et refouler les Comoriens en situation irrégulière sur l’île. L’opération Wuambushu a débuté en avril dernier, malgré quelques couacs, et a repris, il y a une semaine. »

  • Comment la police aux frontières (PAF) traque des « kwassa kwassa »
    (video reportage depuis le bateau de la PAF)
    AFP, 28/05


27 mai 2023

  • À Mayotte, les tensions se cristallisent autour des centres de santé
    Soumis à la pression démographique et à une pénurie de soignants encore plus sévère qu’en métropole, le système de santé du 101ᵉ département français est l’objet d’un bras de fer inédit : des collectifs de Mahoraises bloquent depuis plusieurs semaines l’accès des Comoriens aux structures de soin.
    Le Monde, 27/05
  • Mayotte : la destruction de bidonvilles se poursuit
    (vidéo) Dans la nuit du vendredi 26 au samedi 27 mai, les gendarmes devaient sécuriser le chantier de démolition de l’un des plus grands bidonvilles de Mayotte, dans la commune de Koungou. Équipés de lampes, les membres des forces de l’ordre surveillaient tous les accès afin d’empêcher d’éventuelles intrusions.
    France tv-Info, 27/05


26 mai 2023

  • « Wuambushu » à Mayotte : plus de bleus dans l’océan
    Cette semaine, Cyril Castelliti et Louis Witter nous emmènent sur les routes de l’île de Mayotte, au coeur de l’Océan Indien et de l’opération Wuambushu. (reportage à écouter)
    Radio Nova, 26/05
  • La crise à Mayotte
    Avec l’arrivée massive de migrants en provenance d’Anjouan, le département de Mayotte s’enfonce dans la crise. Alors que les nouveaux venus s’entassent dans des bidonvilles, la délinquance monte en flèche et le gouvernement n’a d’autre réponse que sécuritaire. Que faire ? Entretien avec Cyrille Hanappe, architecte
    La Vie des idées, 26/05
  • « Wuambushu, opération “fuite en avant” », Afrique XXI, Le lettre hebdomadaire, 26/05-4/06

    « (...) En diligentant cette opération inhumaine, Darmanin a ouvert la boîte de Pandore du racisme et de la xénophobie, que plus personne ne sera en mesure de refermer désormais. (...) »

  • Le président du conseil départemental de Mayotte reçu à Matignon
    Cette rencontre, qui a eu lieu le 24 mai, fait suite à la tribune, dans laquelle, avec le président de l’association des maires de l’île, Madi Madi Souf, il demandait notamment le maintien sur place des forces de l’ordre venues en renfort dans le cadre de l’opération Wuambushu et l’augmentation du budget alloué par l’État au département. il été question des suites à donner au projet de loi « de programmation relative à la sécurisation, à l’égalité sociale, au rattrapage et au développement durable de Mayotte » rejeté par les élus du département en janvier 2022, en raison notamment de l’absence de mesures sur la sécurité et du rejet de deux propositions, à savoir l’envoi de mineurs isolés dans des centres spécialisés en métropole et la suppression des séjours territorialisés.
    Mayotte la 1ere, 26/05


25 mai 2023

  • Relogement des habitant·es de Talus II dans le « village relais » de Coallia et suites à venir des opérations de destruction
    Plusieurs personnes ont préféré rester dans le quartier de Talus II, ne serait-ce que pour permettre à leurs enfants de poursuivre leur scolarité. D’autres familles témoignent des dépenses induites par l’éloignement de ce quartier où est ancrée leur vie quotidienne suite à la destruction de leur habitation, révélant ainsi la précarisation accrue de leurs conditions de vie. Sofia Ibrahim n’a pour sa part pas eu d’autre choix que d’accepter la proposition de relogement dans le « village relais »de Coallia : « J’ai la 107 J. Je dois partager avec une autre famille la cuisine et les sanitaires. Ça se passe bien mais il n’y a pas assez de place dans le congélateur pour deux familles. Ma maison n’a pas de porte aussi. Je ne suis pas sécurisée. Quand j’ai réclamé, l’association m’a répondu : “On n’est pas des magiciens !” Pareil quand je demande ce qui va se passer après six mois, quand je devrai partir. »
    Six des huit arrêtés de destruction pris par le préfet en 2023 n’ont pour le moment pas été mis en œuvre. Huit autres devraient être pris d’ici juillet.
    « A Mayotte, une première évacuation d’un bidonville dans la résignation : “C’est là que je suis née, que j’ai eu mes enfants” », Le Monde, 25/05.
  • Une requête déposée auprès de la Cour suprême comorienne pour demander la destitution du président comorien pour « haute trahison » et interrompre Wuambushu
    Son auteur, le porte parole du Front commun élargi (parti d’opposition aux Comores) déclare que son initiatives est strictement personnelle.
    Comores info, 25/05


24 mai 2023

  • Reprise des reconduites à la frontière vers les Comores
    « La desserte par la compagnie maritime Sgtm Maria Galanta entre Mayotte et Anjouan a repris depuis une semaine, quoique avec modération. Les autorités comoriennes, qui avaient d’abord brandi un semblant de refus aux reconduites, ont finalement cédé, et mettent désormais en avant “le dialogue” et la “faiblesse” du petit Etat comorien face à la “puissance” française. »
    Al-watwan, 24/05
  • « À Mayotte, les pro “Wuambushu” poursuivent leurs actions face aux immigrés clandestins », RFI, 24/05

    « Depuis son lancement fin avril, l’opération « Wuambushu » obtient le soutien d’une large partie des Mahorais. Le Collectif des citoyens de Mayotte 2018 est en tête de file de ce combat. Ses membres, des femmes pour la plupart, ont notamment bloqué les accès aux hôpitaux. Mobilisées partout, elles ont organisé mercredi 24 mai une opération pour chasser des femmes comoriennes installées devant l’aéroport. »

  • « À Mayotte, avec les naufragés des bidonvilles démolis », La Croix, 24/05

    « (Reportage) L’opération Wuambushu, qui vise à réduire l’habitat insalubre à Mayotte, lutter contre la délinquance et expulser les migrants en situation irrégulière, a démarré le 22 mai, avec presque un mois de retard. Que vont devenir les habitants des bidonvilles ? »


23 mai 2023

  • Un ouvrier habitant le quartier Talus 2, mobilisé dans la démolition de son propre quartier, victime d’une rupture d’anévrisme

    - Selon plusieurs journalistes présents, l’homme, mahorais, a fait un malaise pendant la démolition du quartier (Talus II) « où il vivait de longue date avec sa femme et trois de leurs enfants ». Il aurait « demandé à son employeur des congés afin de s’occuper du déménagement et pour ne pas assister, avec sa famille, à la destruction de leur domicile ». Cette demande lui aurait été « refusée ».
    Libération, 23/05

    - Selon Mayotte la 1ère en fin de journée, la victime, placée en soins intensifs au CHM de Mamoudzou, aurait été déclarée en état de mort cérébrale, victime d’une rupture d’anévrisme. Son employeur réfute les témoignages selon lesquels l’ouvrier aurait été mobilisé dans l’opération de démolition du quartier où lui-même vivait avec sa famille.
    Mayotte la 1ère, 23/05

    - L’ouvrier qui a fait un malaise pendant l’opération Wuambushu est décédé dans la nuit de mardi 23 à mercredi 24 mai.

  • Quel relogement pour les évacués de Talus 2 ?

    - Les 162 cases de Talus 2 tombent les unes après les autres devant le regard impuissant de leurs anciens habitants. La plupart des occupants illégaux ont quitté les lieux depuis plusieurs semaines. Une quarantaine de familles a d’ores et déjà été relogée. D’autres familles ont refusé la proposition de relogement et ont préféré aller reconstruire une case en tôle sur un autre site. Accepter un logement c’est payer des charges supplémentaires comme un loyer. Pour de nombreuses familles le choix a été vite fait.
    Outre-mer la 1ère, 23/05 (reportage vidéo)

    - Pour une travailleuse sociale chargée de proposer un relogement aux personnes dont l’habitation est démolie, le principal frein « est surtout la déscolarisation des enfants, parce que nos hébergements, c’est au nord et au sud de Mayotte ».
    Autre critique venue des habitants de Talus 2 : la durée du relogement de 3 à 6 mois reconductible.
    RFI, 23/05

    - Selon le préfet de Mayotte, les démolitions ont un seul objectif, celui « de mettre fin à une situation insupportable pour les gens qui vivent dans les bidonvilles et dont la vie est en danger » (...) Interrogé sur les déplacements des bidonvilles et des reconstructions illégales sur d’autres terrains, le préfet explique que, dans ce cas, « on prend un nouvel arrêté de périmètre avec les maires, on fait de la flagrance, c’est-à-dire que quand on voit les constructions, on les démolit dans les 48 heures ».
    Mayotte-Hebdo, 23/05

    - Mais dans une interview à l’Humanité (« “Wuambushu” est une opération cruelle et vouée à l’échec », L’Humanité, 23/05), Daniel Gros, référent local de la Ligue des droits de l’homme, précise :

    « L’État fait croire que tout le monde est relogé, mais c’est faux. Les “décasages” ont commencé il y a deux ans. En 2021, ils ont détruit 11 bidonvilles. C’est-à-dire 1 562 maisons en tôle où vivaient 7 800 personnes. Seulement 148 ont été relogées. En 2022, les associations ont fait des recours systématiques contre les arrêtés de destruction. L’État a toujours perdu, parce qu’en réalité il est incapable de remplir les obligations fixées par la loi Elan. Il y a tout de même eu 598 personnes mises à la rue et seulement 44 relogements. Les personnes délogées n’ont, en outre, le droit d’emporter qu’une seule valise en quittant un logement qu’elles habitent parfois depuis trente ans ».

  • « Mayotte : de la crise migratoire à la crise diplomatique », émission « Culture monde », France Culture, 23/05

    « Relancée lundi 22 mai après un mois de blocage devant les tribunaux, l’opération "Wuambushu" destinée à détruire les bidonvilles de l’île ravive les tensions migratoires et diplomatiques avec les Comores ».


22 mai 2023

  • Reprise des démolitions ce 22 mai :

    - « L’opération “Wuambushu” démarre après un mois de suspension », Le Monde, 22/05

    - « Les pelleteuses à l’œuvre à Mayotte pour démolir un vaste bidonville dans le cadre de “Wuambushu” », RFI, 22/05

    Le préfet de Mayotte se félicite : « C’est 162 bâtiments insalubres qu’on démolit aujourd’hui, ça fait partie de la politique que l’État mène pour lutter contre l’habitat indigne à Mayotte. »

    - « “La démolition systématique n’est pas forcément la bonne réponse”, regrette l’association Droit au logement (Dal) », France Info, 22/05

    - « Mayotte : opération Wuambushu en cours », France 24, 22/05

    En images (voir la vidéo). Le journaliste précise : « On parle de “reloger”, mais ce n’est pas du relogement définitif, ce sont des abris provisoires, ça va de 21 jours à 3 mois selon le statut de la personne, et à condition qu’elle soit en situation régulière ou de nationalité française. Il ne s’agit pas d’un relogement définitif de cette population. »

    - D’après le ministère de l’Intérieur et de l’ Outre-mer, « il a été proposé à chaque famille un relogement digne et un accompagnement social par l’État et les associations. »

    En charge de la « résorption de l’habitat illégal, construction de logement sociaux » au sein de la préfecture de Mayotte, Mme Psylvia Dewas explique depuis la permanence sociale mise en place au sein de la mairie de Koungou sur le compte twitter du ministère (vidéo @Interieur_Gouv, 22/5) que les familles y sont accueillies par l’ACFAV, association chargée des enquêtes sociales pour le compte du préfet pour le quartier de Talus II.
    Elle ajoute : « Au moment où je vous parle, on a 40 familles qui ont déjà été hébergées ou relogées, soit à peu près 200 personnes, et ce matin, sur la permanence, 6 familles supplémentaires se sont présentées : une vingtaine de personnes. Donc on sera à plus de 50 % des habitants de Talus II qui auront accepté la proposition d’hébergement ou de relogement [...] et parmi les dispositifs qui existent pour cette opération, nous avons 30 maisons qui ont été construites et qui sont gérées par l’association Soliha. Ces familles y sont logées pour une durée de 18 mois dans le cadre d’un dispositif d’intermédiaition locative. Cela peut être renouvelé si c’est nécessaire mais elles sont accompagnées pendant ces dix-huit mois pour pouvoir accéder à terme à un relogement... »


21 mai 2023

  • Destruction du bidonville Talus 2 (quartier de Majicavo, commune de Koungou) dans la semaine du 22 mai ?

    - « Mayotte : les habitants de Talus 2 se préparent à la destruction de leur bidonville », RFI, 21/05

    « En fin de semaine, le préfet Thierry Suquet affirmait sur Mayotte la 1ʳᵉ que des propositions de relogement allaient être faites. “Nous sommes en capacité d’héberger et de reloger si besoin”, assurait-il. Dans les chemins boueux de Talus 2, plusieurs habitants et habitantes assurent pourtant n’avoir reçu aucune proposition ou des offres sous-dimensionnées – avec parfois une chambre pour huit locataires – ou trop éloignées pour assurer la continuité de la scolarité des enfants ».

    - « Alors que le jour tombe sur le bidonville de Talus 2, les habitants détruisent d’eux-même leurs cases en tôle avant l’arrivée des forces de l’ordre accompagnées des machines de chantier demain matin, histoire de mettre les matériaux et leurs affaires à l’abri. », @LouisWitter, 21/05

    - « Abdou est Français et vit depuis 30 ans à Talus 2. Malgré des procédures encourageantes pour régulariser sa parcelle, son combat judiciaire a échoué. Aujourd’hui, il préfère détruire lui-même sa maison avant l’arrivée des bulldozers de #Wuambushui. », @CyrilCastelliti, 21/05

  • « Xénophobie à Mayotte, à qui la faute ? », Interview de Rémi Carayol, RPDimanche, 21/05

    « Rémi Carayol est journaliste. Il a fondé deux journaux dans l’archipel des Comores, Kashkazi et Upanga avant de rejoindre la rédaction de Jeune Afrique, puis de collaborer avec divers médias francophones dont Orient XXI, Le Monde diplomatique et Mediapart. Dans cette interview pour RPDimanche, il revient sur ce qui se joue, aujourd’hui, derrière l’Opération Wuambushu, ce qui se cache derrière la campagne xénophobe en cours et les liens entre les bourgeoisies de Mayotte et des Comores et le gouvernement impérialiste français. »


20 mai 2023

  • Expulsions à venir et conditions de rétention actuelles

    Le centre de rétention de Pamandzi se prépare à la reprise des expulsions à grande échelle

    - Le centre de rétention de Mayotte se prépare à retrouver une activité soutenue avec la reprise des expulsions de sans-papiers vers les Comores. " Les expulsions vers Anjouan ont été bloquées pendant plus de trois semaines en raison de la suspension de la liaison entre Mayotte et les Comores, opposées à l’opération Wuambushu visant à déloger les sans-papiers des bidonvilles mahorais. La reprise des rotations mercredi permet une relance progressive des reconduites de Comoriens dans l’archipel. Dix-neuf personnes ont été "éloignées" mercredi, selon la police nationale, avant 48 vendredi, transférées du CRA à bord du Maria Galanta. Le gouvernement comorien assure qu’il n’accepte sur son sol que des personnes candidates au retour. Pourtant, vendredi, "les 48 personnes éloignées ont été interpellées par les forces de l’ordre, elles ne se sont pas portées volontaires", affirme le sous-préfet Sautron".

    Mayotte 1ère, 20/05

    - Comoriens expulsés de Mayotte : « J’en ai marre de subir tout ce mépris »

    Après l’arrivée à Mutsamudu, sur l’île comorienne d’Anjouan, du bateau le Citadelle qui effectuait vendredi après-midi sa deuxième desserte de la semaine au départ de Mamoudzou, à Mayotte : « Les témoignages des débarqués sont sans ambiguïté. Certains affirment avoir été retenus dans des centres de rétention à Mayotte, d’autres qu’ils ont été victimes de maltraitances », selon Nadia Tourqui, du collectif Stop Wuambushu.

    Libération, 20/05

    - Une soixantaine de Comoriens expulsés de Mayotte et arrivés vendredi soir à Anjouan font état de maltraitance au CRA de Pamandzi

    Comores info, 20/05

  • L’accès à la santé

    - Un sujet inflammable

    Depuis le 4 mai, l’accès aux centres de santé pour les plus pauvres est perturbé par des blocages de Mahorais hostiles à l’immigration. Un sujet particulièrement sensible dans une île où la pénurie de médecins est très importante.

    La Croix, 20/05

    - La requête du 16 mai contre le blocage de l’hôpital est rejetée

    La requête introduite le 16 mai dans le cadre du référé liberté contre le blocage de l’hôpital a été rejetée par le juge des référés du tribunal administratif de Mamoudzou au prétexte que malgré l’impossibilité d’accéder à l’hôpital du fait de blocages le 11 mai, la requérante a pu avoir accès à des soins les jours suivants. Or, le blocage du 11 mai a empêché le renouvellement d’une ordonnance pour une pathologie qui avait nécessité un transfert de trois semaines à La Réunion durant les mois de mars et d’avril. En conséquence, la requérante a du interrompre son traitement et son état de santé s’est aggravé.

    Voir le détail du référé liberté dans l’actu du 19 mai ci-dessous. Voir aussi les pièces du contentieux.


19 mai 2023

  • Référé liberté contre le blocage rendant impossible l’accès à l’hôpital de Mayotte

    Une audience s’est tenue le 19 mai devant le juge des référés du tribunal administratif, saisi d’une requête en référé liberté contre le préfet de Mayotte et le directeur du centre hospitalier de Mayotte par une patiente atteinte d’une pathologie lourde à qui l’accès à l’hôpital a été refusé, le 11 mai, par des « collectifs de citoyens » pro Wuambushu bloquant le bureau des entrées de l’hôpital.

    Elle demandait au tribunal de constater l’absence de mesures prises par le directeur du CHM et le préfet de Mayotte pour prévenir le risque de troubles à l’ordre public provoqués par les manifestants qui, depuis le 4 mai, empêchent l’accès aux centres de soins et dispensaires de l’île, et d’enjoindre au directeur du Centre hospitalier de Mayotte de prendre toutes mesures de police afin d’assurer l’accès à l’hôpital, et au préfet de Mayotte de prendre toutes mesures de police afin faire cesser le blocage du service public hospitalier.

    À l’appui de sa requête elle citait le témoignage d’un soignant de l’hôpital expliquant que du fait des blocages, "l’hôpital a dû annuler toutes les consultations. Les professionnels de santé commencent à tirer la sonnette d’alarme. (...) On le vit très mal… On ne peut pas soigner les patients. (...) Il y a une mise en danger des patients et un risque sanitaire qui ne cesse de croitre de jour en jour. Il y a urgence car le système de soins pour les personnes malades ne fonctionne plus, elles risquent de mourir chez elles ».

    Quatre associations, l’ADDE, La Cimade, le Gisti et la Ligue des droits de l’homme ont déposé des mémoires en intervention volontaire en soutien de la requête de l’intéressée.

    À l’audience, les représentants du préfet du du directeur du CHM on relativisé les faits, estimant que les auteures des blocages sont des "femmes inoffensives", et que si l’accès à l’hôpital est bloqué, les soins urgents sont toutefois délivrés.

  • Qui sont les Comoriens arrivés Anjouan depuis la reprise des liaisons maritimes ?

    Selon le porte-parole du gouvernement comorien, Houmed Msaidie, seuls des refoulés volontaires avaient été admis au port de Mutsamudu au prétexte que "selon la réglementation en France, on ne peut forcer personne à embarquer dans un avion ou à monter dans un bateau si l’on n’est pas consentant », ce qui est faux. Pour le maire de Mutsamudu "Il y a eu 16 reconduits, c’est un peu ce qui a toujours existé ".

    Al-Watwan, 19 mai

    "Un nouveau bateau avec à son bord des personnes refoulées de Mayotte vient d’accoster à Anjouan. Ces passagers disent avoir été reconduits de force et n’ont présenté aucune pièce d’identité contrairement à ce qu’avait indiqué le gouvernement."

    Amir Salim, @hafiamir, 19/5

    "Après la reprise des expulsions vers les Comores mercredi, un deuxième bateau est parti ce matin avec cinquantaine de refoulés. Les rotations devraient continuer au rythme habituel de 3 fois par semaine, dixit @Prefet976"

    Nathalie Birchem, @nbirchem, 19/5

  • Les démolitions de bidonvilles commenceraient la semaine du 22 mai

    "À Mayotte, après l’autorisation de la reprise de l’opération “Wuambushu”, l’État veut détruire mille logements insalubres" Mercredi, la chambre d’appel de Mayotte a donné raison à l’Etat dans sa volonté de démolir l’habitat insalubre de Talus 2 à Koungou, un quartier informel de la commune de Koungou (Nord-Est) où vivent une centaine de familles, qui avait été stoppée par deux décisions de justice fin avril. Les démolitions commenceraient dans la semaine du 22 mai. Quant au quartier de Cavani à Mamoudzou, les démolitions seraient programmées selon la préfecture "d’ici deux à quatre mois".

    Le Monde avec AFP, 19/5

    Début de l’enquête sociale dans le quartier Mandzarsoua à Mtsapéré (sud de Mamoudzou), où 100 cases en tôles vont être détruites.

    Mayotte 1ère, 19 mai

    "À Majicavo-Koropa, dans le premier quartier qui aurait dû être rasé à Mayotte mi-avril, la gendarmerie est présente depuis ce matin. Des personnels de la préfecture et une société de déménagement sont également présents. L’opération de destruction semble être pour bientôt..."

    Louis Witter, @LouisWitter, 19/5

  • Wuambushu : Une plainte pour "crime contre l’humanité" déposée

    Le Conseil Représentatif des Associations Noires (CRAN) et d’autres associations de la société civile indiquent avoir formulé une requête auprès du procureur de la Cour Pénale Internationale, lui demandant d’enquêter sur les "exactions relevant du crime contre l’humanité et/ou du crime de génocide, commis par l’Etat français sur des citoyens comoriens" à Mayotte.

    Zinfos 974, 19/05

  • Préfecture de Mayotte, Arrêté n° 2023-CAB-415 portant autorisation de captation, d’enregistrement et de transmission d’image au moyen de caméras installées sur des aéronefs du 19 mai 2023 :

    L’article 1 stipule : "La captation, l’enregistrement et la transmission d’images par le groupement de gendarmerie de Mayotte sont autorisés pour assurer la sécurité des populations et l’appui des personnes au sol à partir du 20 mai pour une durée de trois mois dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre et de lutte contre l’immigration irrégulière." L’article 2 précise que cette "autorisation est limitée aux zones d’habitat informels et insalubres sur les communes et villages de Koungou, Majicavo-Koropa, Travéni, Longoni, Dzoumogné, Combani, Mirereni, Kahani, Ironibé, Dembéni, Ouangani, Hamouro, Bandrélé, Mgambani, Chirongui, Kani-Kéli ainsi que les axes des circulations, RN1, RN2, RN3, RD1 et RD3 et leurs abords au niveau des territoires cités précédemment." Enfin, "le nombre maximal de caméras pouvant procéder simultanément à des enregistrements [...] est fixé à deux caméras."

    Recueil des actes administratifs 19/05


18 mai 2023

  • À Mayotte, la justice autorise la reprise de l’opération « Wuambushu »

    Le Monde, 18/05

  • Opération « Wuambushu » à Mayotte : « Nous ne voulons plus de ce bidonville »

    Entretien avec Ambdilwahedou Soumaila, maire LR de Mamoudzou

    RFI, 18/05

  • Service minimum maintenu dans les centres de soins

    Après les agressions et attaques subis ces derniers jours par le personnel soignant et malgré une réunion avec leur direction pour trouver des solutions, l’intersyndicale du Centre hospitalier de Mayotte maintient son droit de retrait. Seuls les cas d’urgence sont reçus.

    Mayotte la 1ère, 18/05 (video)

  • Reprise des liaisons maritimes : expulsion de "refoulés" ou retours de "volontaires" ?

    - Trois semaines après le début de l’opération Wuambushu, un premier bateau de Comoriens reconduits à la frontière est arrivé hier à Anjouan. Ils étaient peu nombreux, et il a fallu jouer finement côté français, comme côté comorien.

    Mayotte la 1ère, 18/05

    - (...) Plusieurs témoins, dont des représentants des médias en ligne, ont rapporté avoir observé la sortie d’au moins « 5 refoulés par l’une des portes réservées aux véhicules autorisés au port ». (...) À l’heure actuelle, aucune information ne confirme le renvoi de refoulés « sans cartes d’identité » à Mayotte, comme les autorités comoriennes l’avaient annoncé.

    Alwatwan.net, 18/05

  • Le gouverneur d’Anjouan a réuni le 17 mai des hommes politiques comoriens pour réfléchir à l’avenir de l’archipel des Comores au regard de l’opération Wuambushu

    Pour Djaanfar Salim Allaoui, ministre de la Jeunesse et des Sports, sortir de cette impasse nécessite des échanges inclusifs : « Toutes les organisations internationales impliquées dans le conflit entre les Comores et Mayotte préconisent le dialogue. Nous sommes conscients des tensions qui règnent à Mayotte et du risque de génocide.

    Al-Watwan, 18 mai


17 mai 2023

  • Relance prochaine des opérations de démolition

    - La décision de la chambre d’appel de Mayotte (voir ci-dessous) va permettre à la préfecture de relancer l’opération de destructions du quartier Talus 2 dans le village de Majikavo Koropa. Dans la foulée, elle pourrait également procéder à la destruction de celui de Barakani, dans le village de Koungou, dont l’arrêté préfectoral a été publié le 11 avril dernier.

    Mayotte la 1ère, 17/05

    - « Notre action déterminée de destruction de l’habitat indigne à Mayotte va donc pouvoir reprendre » a déclaré le ministre de l’intérieur.

  • La chambre d’appel de Mayotte autorise la destruction de Talus 2

    Le préfet de Mayotte avait fait appel de la décision rendue lundi 24 avril 2023 par la juge des référés du tribunal judiciaire de Mamoudzou lui ordonnant "de cesser toute opération d’évacuation et de démolition des habitats » Dans son arrêt du 17 mai, la chambre d’appel de Mayotte infirme cette décision. Elle estime que le juge judiciaire n’était pas compétent pour connaître le litige entre le préfet et les habitants de Talus 2, seul le juge administratif ayant cette compétence, et qu’il n’y a pas eu de voie de fait de la part du préfet.

    Cette décision était prévisible depuis que par ordonnance rendue le 13 mai, le tribunal administratif a considéré que "les conditions de réalisation des opérations de démolitions doivent être regardées, compte tenu des documents fournis par les services préfectoraux relatifs aux propositions de relogement, comme suffisamment remplies" (voir dans ce fil, 13 mai : "Le tribunal administratif met fin à la suspension de l’expulsion de 20 familles commune de Koungou")

  • Reprise de la liaison maritime entre Mayotte et les Comores après trois semaines d’arrêt

    - Selon la préfecture de Mayotte, le « Maria Galanta », qui effectuait sa première traversée ce 17 mai, transporte 17 passagers commerciaux et 20 Comoriens en situation irrégulière sur le territoire français : 4 ayant accepté un « départ volontaire » et 16 faisant l’objet d’une « reconduite à la frontière ». « Nous attendons de voir comment (le bateau) sera reçu aux Comores » a déclaré la représentante d’un « collectif des citoyens de Mayotte » soutenant l’opération Wuambushu, présente au départ.

    L’Obs et AFP, 17/05

    - Cité par Europe 1, le porte-parole du gouvernement comorien, Houmed Msaidie affirme qu’"il n’y a eu que des départs volontaires". Selon des témoins, tous les passagers ont quitté le bateau. Les sans-papiers débarqués ont été conduits vers une autre sortie, à l’abri du regard des journalistes, pour quitter le port.

    Europe 1, 17/05

    - Comores : confusion autour du statut des voyageurs de la Maria Galanta Y-a-t-il des personnes refoulées contre leur gré de Mayotte à bord du bateau de la Maria Galanta, alors que le gouvernement comorien affirme que tous les voyageurs étaient "volontaires" au retour ?

    Le journal de Mayotte, 17/5

  • Le Maria Galante a confirmé la reprise des liaisons maritimes entre Dzaoudzi, Mutsamudu et Morini

    La direction générale de la Société comorienne des ports (SCP) a rappelé que "seuls les passagers en situation régulière et ceux en départs volontaires munis des pièces d’identité sont autorisés à débarquer aux ports de la SCP. »

    Faïza Soulé Youssouf, @JournalisteKm, 17/5


16 mai 2023

  • Malgré ce que prétend la préfecture de Mayotte, l’accès aux soins est toujours entravé

    Depuis bientôt deux semaines l’accès aux dispensaires et à l’hopital est bloqué par des collectifs de citoyens pro Wuambushu (voir dans ce fil, 11 et 12 mai).

    Le 13 mai, à l’occasion d’une audience devant le juge des référés appelé à statuer sur une marche illégale organisée dans la commune de Bouéni, le secrétaire général de la préfecture a indiqué qu’il n’y avait pas de blocages et que les personnes qui souhaitaient accéder aux consultations pouvaient le faire. Manifestement il est mal informé.

    Le 16 mai, le juge des référés a été saisi d’une requête en référé liberté pour une patiente à qui l’accès aux consultations a été refusé le 11 mai dernier. Depuis, son état de santé s’est aggravé.

    L’audience est fixée au 19 mai.

  • L’agence régionale de santé et la préfecture de Mayotte condamnent les violences à l’encontre de soignants.

    Leur communiqué intervient après qu’un bus qui transportait des agents du Centre Hospitalier de Mayotte (CHM) a essuyé des jets de pierre Selon Mayotte la 1ère, le bus du CHM n’était pas spécialement visé, mais ces incidents surviennent dans un contexte de tension pour les soignants après l’intrusion violente d’individus dans le centre médical de Dzoumogné. Les agents du Centre hospitalier de Mayotte exercent depuis trois jours leur droit de retrait.

    Mayotte la 1ère, 16/05

  • Les conditions de retour des Comoriens volontaires au départ de Mayotte ne sont pas encore définies

    Il a été précisé lors d’une conférence de presse tenue le 15 mai que les "mécanismes d’identification" (des personnes admises au retour) seront précisées ultérieurement. Interrogé sur la possibilité que les refoulements se fassent sur la base du volontariat, mais moyennant aussi un accompagnement financier et l’engagement pour le refoulé de ne plus retourner à Mayotte durant un délai défini sous peines de poursuites judiciaires, Houmed Msaidie (ministre de l’intérieur) n’a pas répondu.

    Al Watwan, 16/05

  • Les liaisons maritimes entre l’île comorienne d’Anjouan et l’île de Mayotte devraient reprendre ce 17 mai 2023.

    Cette reprise concerne uniquement les personnes en situation régulière, les départs volontaires et les marchandises. Quant au sort des personnes refoulées de Mayotte dans le cadre de l’opération « Wuambushu », « ce sont des questions qu’on va clarifier avec les autorités françaises », assure le porte-parole du gouvernement, Houmed Msaidié. « Nous discutons avec nos partenaires français pour régler ce qui devrait l’être pour que des relations saines et assainies puissent exister entre tous les habitants de l’archipel. »

    RFI, 16/05


15 mai 2023

  • Publication par la préfecture de Mayotte du sixième arrêté visant à l’évacuation et la démolition d’habitations précaires dans le cadre de l’opération Wuambushu.

    Arrêté n° 2023-SG-412 portant évacuation et démolition des constructions bâties illicitement sises à Hmaouro (Secteur B), commune de Bandrélé

  • À Mayotte, le président du Modem plaide pour un durcissement des conditions d’entrée et de séjour

    Interrogé par Mayotte la 1ère, le président du Modem à Mayotte a réaffirmé le soutien de son parti à l’opération Wuambushu et déclaré à cette occasion : "Nous avons plutôt intérêt à durcir les conditions d’accès au séjour et d’entrée à Mayotte. Nous ne devons faire aucune concession aux Comores ».

    Mayotte la 1ère, 15/05

  • Le Maria Galante reprendra ses rotations entre Mayotte et les Comores le mercredi 17 mai

    Selon un employé de la compagnie avec lequel s’est entretenue le journaliste Faïza Soulé Youssouf, le Maria Galante effectuera de nouveau ses rotations à compter de mercredi. La journaliste précise qu’à l’occasion d’une conférence de presse de ce jour, le gouvernement a déclaré que seuls les refoulés volontaires seront admis à Anjouan.

    Faïza Soulé Youssouf, @JournalisteKm, 15/05

    La même information est rapportée par :

    - Mayotte Hebdo, qui précise que seules les personnes en situation irrégulière ne faisant pas l’objet d’une condamnation judiciaire seront acceptées Mayotte Hebdo, 15/05

    - Outre-mer la 1ère, qui cite le porte-parole du gouvernement des Comores, Houmed Msaidie selon lequel "Seules les personnes candidates au départ de Mayotte seront admises". Le nombre de ces personnes reste encore à évaluer. Outre-mer la 1ère, 15/05

  • Opération « Wuambushu » : comme souvent à Mayotte, la question migratoire occulte la question sociale

    (...) En présentant les populations les plus vulnérables comme seules responsables de la crise actuelle, on occulte la part de responsabilité d’un État périphérique et d’une gouvernance postcoloniale qui accentuent les divisions sociales et régionales et provoquent des ruptures brutales sous l’effet d’une mise aux normes françaises de la société locale. (...)

    The Conversation, 15/05


14 mai 2023

  • A Mayotte, l’État cherche à reprendre la main

    Tirant le bilan de l’ordonnance rendue par le tribunal administratif le 13 mai (voir ci-dessous à cette date : "Le tribunal administratif met fin à la suspension de l’expulsion de 20 familles commune de Koungou"), qui "pourrait avoir un effet domino sur la décision du tribunal judiciaire de Mamoudzou prise le 24 avril de suspendre les évacuations et les démolitions pour l’ensemble du bidonville", ainsi que des récents échanges entre les autorités comoriennes et françaises, qui pourraient aboutir à une reprise des rotations maritimes entre Mayotte et les Comores, l’article s’interroge sur les perspectives de reprise de l’opération Wuambushu, bloquée depuis trois semaines.

    Le Monde 14/05

  • Depuis dix jours, des collectifs pro-Wuambushu bloquent l’accès aux centres de soins à Mayotte

    De Jacaranda à Dzoumogné, en passant par le centre hospitalier de Mayotte, des habitantes de l’île bloquent plusieurs points d’accès aux soins pour protester contre le bras de fer imposé par les Comores, qui refusent de reprendre leurs ressortissants expulsables dans le cadre de l’opération voulue par Gérald Darmanin.

    Mediapart, 14/05

  • Les autorités comoriennes s’opposent à une manifestation de la société civile contre l’opération Wuambushu

    Une manifestation organisée devant le Palais du peuple où siège l’assemblée nationale de l’Union des Comores s’est vue interdite par le gouvernement comorien qui a contraint les manifestants à se réunir à l’intérieur du Palais du peuple, transformant une manifestation en simple réunion.

    Comores-infos, 14/05


13 mai 2023

  • Le tribunal administratif met fin à la suspension de l’expulsion de 20 familles commune de Koungou

    - Par une ordonnance rendue le 27 février 2023 le juge des référés du tribunal administratif avait suspendu l’exécution de l’arrêté du 2 décembre 2022 prescrivant l’évacuation et la destruction des habitations de 20 familles résidant au lieu-dit Majicavo Koropa Talus II, commune de Koungou : il avait alors considéré que l’arrêté du préfet avait été pris sans que ces familles aient reçu de véritables propositions d’hébergement ou de relogement adaptées à leur situation, ce qui était de nature à créer un doute sérieux quant à la légalité de cet arrêté.

    - C’est au vu de cette décision que la présidente du tribunal judiciaire statuant en référé avait elle-même ordonné au préfet, le 24 avril, "de cesser toute opération d’évacuation et de démolition des habitats visés dans le périmètre de l’arrêté du 2 décembre 2022", autrement dit pour l’ensemble des familles qui y résident.

    - Le 26 avril, le préfet de Mayotte a saisi le juge des référés du tribunal administratif pour lui demander de mettre fin à la suspension de l’exécution de l’arrêté du 2 décembre 2022 ;

    - Par une ordonnance rendue le 13 mai, ce dernier, considérant que "les conditions de réalisation des opérations de démolitions doivent être regardées, compte tenu des documents fournis par les services préfectoraux relatifs aux propositions de relogement, comme suffisamment remplies" :
     met fin aux effets de l’ordonnance du 27 février 2023 suspendant l’exécution de l’arrêté du 2 décembre 2022 en ce qu’elle concerne les 20 familles ;
     enjoint au préfet de prendre les mesures techniques nécessaires afin de permettre aux personnes concernées par l’évacuation et la destruction de leurs habitations, après avoir effectué un inventaire précis et contradictoire de leurs biens meubles, de procéder à leur stockage dans un lieu approprié auquel ils pourront accéder ;
     enjoint au préfet de Mayotte, au recteur de l’académie de Mayotte ainsi qu’aux maires des communes concernées, de faire le nécessaire, dans un délai de dix jours à compter du relogement de la famille, pour que soit assurée la scolarisation des enfants dans les écoles de la commune, collèges ou lycées relevant du domicile de leurs parents ainsi que de la carte scolaire."

    La chambre des appels de Mamoudzou de la Cour d’appel de Saint Denis examinera à l’audience du lundi 15 mai l’appel formé par le préfet contre l’ordonnance de référé rendue le 24 avril par la présidente du tribunal judiciaire lui enjoignant de cesser toute opération d’évacuation et de démolition des habitats visés dans le périmètre de l’arrêté du 2 décembre 2022.

    Dans cette décision très politique, le juge administratif renonce à effectuer le contrôle de légalité qui lui revient (en se contentant "des documents fournis par les services préfectoraux relatifs aux propositions de relogement" pour considérer que celles-ci sont" suffisamment remplies" ) et renverse la charge de la preuve : ce serait aux familles de démontrer que ces conditions ne sont pas remplies, ce qui leur est impossible puisque le préfet, lui, n’a pas à justifier du caractère adapté des offres. L’opération Wuambushu peut démarrer : il n’y a plus aucun garde fou de l’action de l’État.

  • Rejet du référé liberté qui visait à empêcher les expulsions sauvages à Bouéni

    Par une ordonnance rendue le 13 mai 2023, le juge des référés du tribunal administratif de Mayotte a rejeté la requête de la Cimade, de la LDH, du Gisti, de la Fasti et de l’ADDE qui lui demandaient d’enjoindre au préfet de Mayotte de prendre toutes mesures de police administrative afin de faire cesser toute atteinte aux libertés fondamentales qui pourraient se produire du fait de l’opération "d’expulsion des étrangers en situation irrégulière" annoncée par tracts pour le dimanche 14 mai 2023. Le juge a considéré que :
     "si les requérantes produisent à l’instance la copie du tract en cause, aucun élément de l’instruction ne permet de corroborer leurs allégations selon lesquelles ce tract aurait été distribué, affiché et diffusé, depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines, sur les réseaux sociaux … ",
     "il résulte des déclarations circonstanciées du représentant du préfet à l’audience que les services de police ont enquêté sur l’origine de ce tract posté par une seule personne sur le réseau « facebook » et ont conclu à une rumeur isolée … ",
     "Ainsi, en l’état de l’instruction, il ne peut être tenu pour établi qu’une opération d’expulsion irrégulière menée par des habitants est prévue le dimanche à 14 mai 2023 dans le village de Hagnoundrou … ".


12 mai 2023

  • Anissi Chmasidine, Gouverneur d’Anjouan, a créé "un comité de vigilance" ce vendredi 11 mai

    Face à l’opération Wuambushu menée par la France à Maoré, un comité de vigilance a été instauré sur l’île de Ndzuani hier par le gouverneur Anissi Chamsidine à travers l’arrêté N°23-022/Gouv/I.A.N. Composé de treize membres représentant différentes institutions et organisations, ce comité se mobilisera pour prévenir les effets collatéraux sur la population et apporter assistance et secours en cas de besoin, selon l’arrêté.

    Al-watwan, 12/05

  • À la suite de la diffusion de tracts appelant à des expulsions sauvages le tribunal administratif est saisi

    Un tract annonçant aux habitants du village de Hagnoundrou " qu’une opération d’expulsion des étrangers en situation irrégulière aura lieu le dimanche 14 mai 2023" et leur enjoignant de "quitter les lieux avant le 13 mai 2023 dernier délais" (avec cette précision "N’oubliez pas d’emmener vos enfants avec vous. Ils font partie de vos bagages")" ayant été diffusé dans la commune de Bouéni, la Cimade, la Ligue des droits de l’Homme (LDH), le Groupe d’information et de soutien des immigré.e.s (GISTI), la Fédération des associations de solidarité avec tou-te-s les immigré-e-s (FASTI) et l’ association "Avocats pour la défense du droit des étrangers" (ADDE) ont saisi le 12 mai le juge des référés du tribunal administratif pour lui demander :
     de constater les atteintes graves et manifestement illégales aux libertés fondamentales en cause,
     de constater que les organisateurs de la manifestation n’ont pas sollicité d’autorisation préalable à la mairie,
     de constater l’absence de mesures prises par le préfet de Mayotte pour prévenir le risque de troubles à l’ordre public,
     d’enjoindre au maire de Bouéni et, à défaut, au préfet de Mayotte de prendre un arrêté de police interdisant la marche prévue le dimanche 14 mai 2023 dans le village d’Hagnoundrou,
     d’enjoindre au préfet de Mayotte de prendre toutes mesures de police administrative afin de faire cesser toute atteinte aux libertés fondamentales qui pourraient se produire dans le cadre de la manifestation à venir, notamment par le déploiement des forces de police et de gendarmerie nécessaires pour préserver l’ordre public et la sécurité des biens et des personnes.

  • Mayotte : des collectifs bloquent l’accès à plusieurs centres de santé pour réclamer le départ des migrants

    Après le blocage du centre de consultations (dispensaire) Jacaranda, des collectifs bloquent l’accès à un autre centre de consultations (Pamandzi) et à deux centres de soins et d’accouchement (Kahani, Dzoumogne) tant que les expulsions n’auront pas repris.

    Sud Ouest, 12/05

  • Intrusion d’une bande de jeunes dans le centre de soins et d’accouchement de Dzoumogné bloqué par les collectifs de citoyens

    " Une quinzaine d’individus cagoulés, armés de machettes et de barres de fer, vêtus de blouses blanches sont entrés dans le bâtiment de l’hôpital avec l’intention d’en découdre avec les membres des collectifs qui bloquent les sites de soins depuis quelques jours pour manifester contre la suspension des reconduites à la frontières".

    Mayotte la 1ère, 12/05


11 mai 2023

  • La Commission des migrations de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe appelle au respect des droits fondamentaux dans le cadre de l’opération « Wuambushu » à Mayotte

    [Extraits] (...) Loin de résoudre les carences notamment en termes d’accès à l’eau, à la santé et à l’éducation à Mayotte depuis de nombreuses années, cette opération ajoute aux tensions déjà extrêmement élevées sur l’île. Les violences envers les personnes en situation irrégulière ont atteint des niveaux inédits ces- dernières semaines. (...) Face à ces événements, et afin d’éviter le risque de procédures expéditives amoindrissant les garanties procédurales applicables, la Commission rappelle l’impératif du respect du droit d’asile inscrit dans la Convention de Genève de 1951 et dans le droit interne en France, du respect du droit au recours effectif et du droit à la vie privée et familiale garantis aux articles 13 et 8 de la CEDH.(...)

  • Blocage du centre de consultation et de soins (dispensaire) Jacaranda : plainte du directeur du CHM

    Le directeur du centre hospitalier de Mayotte (CHM) a déposé plainte contre X "pour atteinte au fonctionnement d’un établissement médical pouvant mettre en danger la santé d’autrui". Cette plainte fait suite au blocage du centre de consultations Jacaranda à Mamoudzou par des membres des collectifs de citoyens de Mayotte en protestation contre l’arrêt des reconduites à la frontière vers les Comores. Cette action de blocage avait conduit la direction du CHM à fermer ce centre de consultations le 4 mai (voir fil d’actu du 4 mai).


10 mai 2023

  • La SGTM attend des directives pour reprendre ses liaisons entre Mayotte et les Comores

    " La compagnie STGM a pris note de la volonté des gouvernements français et comorien de remettre en place les liaisons maritimes entre les Comores et Mayotte. La compagnie mobilise toutes ses équipes pour préparer la reprise des rotations. Néanmoins, elle reste en attente de directives précises des autorités compétentes quant aux conditions de cette réouverture. Dès lors qu’elle sera fixée, la date effective de la reprise sera largement communiqué..."
    @Faiza Soulé Youssouf, 10 mai

  • Sur l’île d’Anjouan (Comores), les opposants à l’opération Wuambushu s’organisent pour intensifier leurs actions

    Les dernières rencontres de Paris entre les présidents Azali et Macron et les ministres des deux pays, laissent l’opinion comorienne dans le doute sur la fermeté du gouvernement.
    Mayotte la 1ère, 10/05


9 mai 2023

  • Question au gouvernement de la députée Estelle Youssoufa et réponse du ministre Gérald Darmanin

    La députée Estelle Youssoufa a demandé où en sont les négociations diplomatiques entre la France et les Comores et si "les Comores vont-elles enfin permettre les reconduites à la frontière ?". Le ministre a répondu que 134 interpellations ont eu lieu, qu’un tiers des "bandes criminelles" ont été interpellées, que la destruction des habitations illégales est en cours et qu’il y a bien des reconduites à la frontière vers le Sri Lanka, Madagascar, Afrique des grands lacs et "bien évidemment les Comores". Selon lui, les liaisons maritimes avec les Comores "vont reprendre", sans toutefois qu’il fournisse d’indications de délais.
    Mayotte 1ère, Clip video sur YouTube

  • Communiqué conjoint sur la relation entre la France et l’Union des Comores
    "M. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer et Mme Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, ont reçu, ce mardi 9 mai 2023, M. Dhoihir Dhoulkamal, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, M. Mahamoud Fakridine, ministre de l’Intérieur, de l’information, de la décentralisation et de l’administration territoriale, et M. Houmed MSAIDIÉ, ministre de l’Agriculture, de la pêche, de l’environnement, du tourisme et de l’artisanat, Porte-parole du Gouvernement de l’Union des Comores. Les deux délégations [...] ont réaffirmé leur volonté de lutter contre les trafics et contre les passeurs, de coordonner leurs efforts communs pour la sauvegarde des vies humaines en mer et pour la gestion des flux humains entre les îles, y compris par la reprise des liaisons maritimes."
    Ministère de l’intérieur ; 9 mai
  • Rencontre discrète entre les présidents français et comorien

    La rencontre, qui n’avait pas été annoncée, a été confirmée par Hamada Madi, conseiller diplomatique du chef de l’Etat comorien. Elle a duré une quarantaine de minutes.
    L’Elysée s’est borné à confirmer à son tour la réunion. Rien n’a filtré de ce tête-à-tête. Les ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur des deux pays devaient ensuite déjeuner ensemble au Quai d’Orsay.
    Agence France-Presse 9 mai 2023 à 13h32


8 mai 2023

  • Azali Assoumani, président des Comores : « Je demande la levée du visa entre les Comores et Mayotte »

    [Ce visa] "fait que les Mohéliens, les Grand Comoriens et les Anjouanais ne sont pas libre d’aller et venir à Mayotte, pour voir leur famille par exemple. (...). [Sa levée] résoudra 60% de nos problèmes. Nous n’avons aucun intérêt à ce que nos enfants meurent en mer en rejoignant Mayotte où ils n’ont rien".
    Le Monde, 8/05

  • Dans les bidonvilles de Mayotte, la "délinquance de survie" des mineurs étrangers

    Reportage
    Dans une classe organisée par une association pour des enfants de sans-papiers, qui n’ont pas leur place à l’école publique à Mayotte : " Depuis le début de l’opération Wuambushu, près de la moitié des élèves ne viennent plus en cours. Ils craignent les renforts policiers envoyés sur l’île par le ministre Gérald Darmanin pour lutter contre la délinquance, l’immigration illégale et les bidonvilles. "Beaucoup de parents ont peur de déposer leurs enfants et d’être arrêtés dans la foulée et expulsés. Certains bénévoles en situation irrégulière non plus n’osent plus venir", regrette le directeur".
    Infomigrants, 8/05

  • Le porte-parole de Marine le Pen à Mayotte demande au président de la République et à la ministre des affaires étrangères de rompre le dialogue avec les Comores

    Il estime que l’opération Wuambushu est bloquée du fait « du manque de soutien apporté à l’initiative du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin ».
    Mayotte la 1ère, 8/05

  • « Opération Wuambushu » à Mayotte : derrière le pétard mouillé, l’explosion sociale

    On pourrait croire que la série de camouflets essuyés par le gouvernement depuis l’annonce de mesures visant l’expulsion massive des personnes en situation irrégulière à Mayotte, ralentisse les dommages sociaux qu’implique inévitablement l’opération « Wuambushu ». Il n’en est rien. Au contraire, Mayotte s’enfonce dans une crise majeure où perce de plus en plus visiblement le spectre d’une « guerre civile ». Retour sur 15 jours de chaos.
    Blast, 8/05


7 mai 2023

  • Mayotte : le président des Comores, Azali Assoumani, demande à la France « une pause » dans son plan d’expulsions

    Une rencontre entre les ministres comoriens des Affaires étrangères, de la Défense et de l’Intérieur et leurs homologues français pourrait avoir lieu dans les prochains jours.
    RFI, 7/05

  • À Mayotte, la tension grimpe entre soutiens et opposants à l’opération Wuambushu

    "Alors que les résultats de l’opération Wuambushu sont assez maigres deux semaines après son lancement, l’impatience monte chez les Mahorais. Les soutiens de l’opération se montrent ainsi de plus en plus virulents, n’hésitant pas à stigmatiser certaines populations".
    Ouest-France, 7/05

  • Abaslescra : Situation dans les centres et locaux de rétention administrative

    D’après le blog d’abalescra
    (...) Le CRA de Mayotte (136 places) est blindé et une MJC (Maison des Jeunes et de la Culture de Mtsapere, Route Nationale à Mamoudzou) a été transformée en LRA (40 places) jusqu’au 23 juin. Des LRA ont aussi été ouverts du 20 au 21 avril dans différents lieux : le local du tri sanitaire de l’hôpital de Dzaoudzi, les locaux de la PAF (LRA STPAF), un espace (appelé zone d’attente) dans le CRA de Mayotte (12 places), les locaux des gendarmeries de Mamoudzou et de Pamandzi.
    Mayotte : Le CRA (Centre de Rétention Administrative) blindé et des LRA (Locaux de Rétention Administrative) temporaires ouverts


6 mai 2023

  • Cinq personnes ont été condamnées dans le cadre de l’opération Wuambushu

    Le procureur de la République de Mayotte, Yann Le Bris, a annoncé la condamnation de cinq personnes « depuis le début de la semaine dernière ». Ces individus ont été arrêtés dans le cadre de l’opération Wuambushu, visant à lutter contre l’immigration clandestine et la délinquance dans le département ultra-marin. D’autres personnes, « notamment des mineurs », ont été convoquées ultérieurement. Dans le détail, une personne a été condamnée en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. Quatre autres hommes ont écopé de peines allant de trois ans de prison, dont deux ferme, à six ans ferme. Ils ont été jugés en comparution immédiate pour « participation avec arme à un attroupement armé, entrave à la circulation, dégradation de biens et violence sur personne dépositaire de l’autorité publique sans incapacité, de vols ».

    Le JDD 05 mai

  • Le Groupe d’Appui Opérationnel (GAO) de la police aux frontières (PAF), qui sillonne Mayotte pour interpeller des étrangers en situation irrégulière "travaille en mode dégradé".

    Depuis le début de l’opération Wuambushu le 25 avril, qui s’était pourtant donnée comme mission première d’intensifier les expulsions, l’unité "travaille en mode dégradé", limitant les interpellations. Car avec le refus des Comores de reprendre les migrants expulsés de Mayotte, jusqu’à plusieurs dizaines par jours d’ordinaire, le Centre de Rétention administrative, aux 136 places, est saturé. Depuis une semaine, chaque personne sans papiers contrôlée se voit donc délivrer une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) sous un mois et repart généralement libre."

    Le Point, 04 mai


5 mai 2023

  • Le préfet de Mayotte présente deux nouveaux navires intercepteurs et assure que la lutte contre l’immigration clandestine se poursuit

    Il précise qu’il y a "un nombre important d’interpellations avec une réponse pénale solide et notamment sur les passeurs".
    Mayotte la 1ère, 5/05

  • Pala, Comorien en situation irrégulière à Mayotte : "Je ne veux plus jamais monter dans un kwassa". Par Romain Philips

    Pala, 32 ans, a été interpellé en décembre dernier par la police puis renvoyé en moins de 24h aux Comores, sans sa femme et ses filles. Il est immédiatement remonté dans un kwassa-kwassa pour retourner auprès de sa famille à Mayotte. Témoignage.

    Infomigrants, 5 mai

  • Le ministre de l’Intérieur de l’Union des Comores va se rendre à Paris dans le courant de la semaine prochaine pour rencontrer son homologue français

    L’article précise que les présidences comorienne et français ont validé cette rencontre et rappelle les conditions de la fermeture du port de Mutsamudu (Anjouan) depuis le 24 avril puis le refus d’accepter des passagers sans pièce d’identité - ce qui est le cas des personnes expulsées de Mayotte.

    Al-Watwan, 5 mai


4 mai 2023

  • Opération « Wuambushu » à Mayotte : le Conseil supérieur de la magistrature rappelle la liberté syndicale des magistrats

    Il réagit aux attaques dont a fait l’objet la présidente du tribunal judiciaire de Mamoudzou à la suite de la décision du tribunal judiciaire du 24 avril suspendant l’opération de démolition du quartier Talus 2, qui a sérieusement entravé le démarrage de l’opération Wuambushu (voir dans ce fil, 28 avril : Mise en cause du rôle de la justice à Mayotte). « L’impartialité d’un magistrat » ne peut être mise en cause « au seul motif » de son appartenance à un syndicat, a rappelé jeudi le Conseil supérieur de la magistrature (CSM).

    Le Figaro / AFP, 4/05

  • Fermeture du centre de consultation et de soins de Jacaranda à Mamoudzou jusqu’à nouvel ordre

    Décision du CHM suite au blocage ce matin de l’établissement par les membres des collectifs des citoyens de Mayotte. Ils entendent ainsi protester contre l’arrêt des reconduites à la frontière vers les Comores

    Mayotte la 1ère, 4/05

  • Marine La Paix : Keep calm and be xenophobe !

    Le billet de Charline Vanhoenacker

    France Inter, 4/05


3 mai 2023

  • Opération Wuambushu : des manifestants réclament la reprise des expulsions par bateau

    À Mayotte, une trentaine de membres des collectifs de soutien à l’opération Wuambushu, des femmes en grande majorité, ont manifesté mercredi sur le port de Dzaoudzi pour demander la reprise des expulsions de Comoriens sans papiers par bateau (...) "Il est hors de question que le bateau quitte le port (de Dzaoudzi) et ne ramène pas (aux Comores, NDLR) de personnes en situation irrégulière", a indiqué Safina Soula, porte-parole des collectifs de Mayotte, après avoir été reçue par le sous-préfet, avec deux autres porte-parole de ces collectifs. (...) Alors que les liaisons Mayotte-Anjouan sont suspendues depuis le 27 avril, le sous-préfet en charge de la question migratoire a indiqué ne pas avoir "d’éléments sur la reprise des rotations". "Ce (mercredi) matin, vous avez décidé de venir face au quai de départ du bateau qui fait la liaison vers les Comores. Vous le savez, le patron de la société a décidé d’interrompre ses liaisons jusqu’à nouvel ordre, je n’ai pas d’éléments sur la reprise des rotations", a indiqué le sous-préfet chargé de la lutte contre l’immigration clandestine, Frédéric Sautron.

    Outre-mer la 1ère / AFP, 3/05

  • Opération Wuambushu à Mayotte : Gérald Darmanin réaffirme sa stratégie

    Mercredi 3 mai, le ministre de l’Intérieur a défendu sa stratégie de lutte contre l’immigration illégale à Mayotte dans l’hémicycle du Sénat.

    Public Sénat, 3/05

  • Le ministre de l’Intérieur des Comores se rendra prochainement à Paris :

    « Nous utilisons tous les moyens diplomatiques pour renouer le contact, j’ai eu moi-même trois fois cette semaine le ministre de l’Intérieur. Je l’ai d’ailleurs invité à venir me rejoindre à Paris. Il a accepté cette invitation. Dans quelques heures, dans quelques jours, je le recevrai pour reprendre la coopération avec les Comores », a indiqué le ministre, répondant à une question du sénateur LR François-Noël Buffet.

    Le Figaro avec AFP, 3/05

  • À Morlaix, rassemblement contre l’opération Wuambushu à Mayotte le vendredi 5 mai

    L’association Morlaix Libertés, en lien avec la Coordination du Grand Ouest, appelle à un rassemblement, vendredi 5 mai, à 18 h, devant la mairie de Morlaix. « Nous dénonçons l’opération Wuambushu, apogée d’une politique de stigmatisation et de criminalisation des personnes migrantes et étrangères, qui non seulement ne réglera rien sur le long terme pour Mayotte et les difficultés auxquelles tout (es) ses habitants (es) sont confronté (es), mais va au-delà générer de nombreuses conséquences en termes de violations de droits, de précarisation des personnes, d’exacerbation des tensions sociales qu’elle prétend pourtant combattre », écrit l’association dans un communiqué.

    Le Télégramme, 3/05


2 mai 2023

  • Wuambushu : petite victoire du préfet sous condition

    Après avoir "accueilli avec satisfaction" la décision du juge des référés du 29 avril sanctionnant les créations répétées de locaux de rétention administrative (LRA) (voir ici), le préfet de Mayotte "prend acte de la demande d’harmonisation des conditions d’ouverture de ces locaux pour une période plus longue. Il s’engage à renforcer et à formaliser les conditions d’accès déjà existantes à un téléphone pour les personnes retenues. Les services de la préfecture tiendront prochainement une réunion avec les associations pour améliorer leurs conditions d’accès, également déjà existantes, aux LRA ».

    Le journal de Mayotte, 2/05

  • À Mayotte, l’opération « Wuambushu » s’enlise-t-elle face aux contestations ?

    À Mayotte, l’opération Wuambushu a officiellement une semaine. Depuis le 24 avril, la mobilisation policière s’oppose à celle de résidents, mahorais ou non. Un premier bilan dépeint une opération aux résultats mitigés pour le ministère de l’Intérieur. (...) « Elle n’est pas du tout engluée cette opération, bien au contraire », a assuré lundi sur CNews la porte-parole du ministère, Camille Chaize. « Elle a débuté il y a plusieurs semaines maintenant, elle va continuer de longues semaines, plusieurs mois. » (...)

    L’Obs / AFP, 2/05

  • À Mayotte, pléthore de moyens, d’hommes et de communication pour la "non opération" Wuambushu

    L’opération de lutte contre l’immigration clandestine et la criminalité qui n’en est officiellement pas une, et qu’à Mayotte tout le monde, sauf le ministère de l’Intérieur, appelle "Wuambushu", entre dans sa deuxième semaine avec un bilan mitigé.(...) (...) "Le gouvernement a mobilisé des forces de l’ordre exceptionnelles pour ramener la sécurité, la tranquillité à Mayotte", a déclaré, mardi à l’Assemblée nationale, la Première ministre Élisabeth Borne. Plus de 1.800 policiers ou gendarmes, dont la fameuse CRS 8 arrivée mi-avril et des détachements du RAID ou du GIGN, ont été mobilisés le jour et surtout la nuit cette première semaine. Sous l’effet de nombre et de l’expertise, les descentes se sont multipliées dans les quartiers chauds de l’île. Les heurts entre forces de l’ordre et jeunes y ont été, même pour les standards de l’île, inhabituellement violents : guet-apens, barrages, caillassages et destructions de véhicules.(...) (...) Depuis lundi, un bras de fer diplomatique s’est engagé entre Paris et le gouvernement comorien, qui revendique une souveraineté sur Mayotte et a refusé de laisser accoster le "Maria Galanta", le ferry transportant quotidiennement des dizaines de Comoriens expulsés.(...) (...) Dans cet imbroglio, le Centre de rétention administrative de Mayotte (136 places) est "plein à craquer" et les étrangers contrôlés en situation irrégulière reçoivent depuis plusieurs jours des Obligations de quitter le territoire français (OQTF) dites "libres", sans interpellation, a appris l’AFP de source policière. (...) Les éloignements de personnes en situation irrégulière n’ont pas été chiffrés par la préfecture, qui a néanmoins relayé l’expulsion par avion d’au moins trois ressortissants sri-lankais et sept malgaches.(...) (...) A ce jour, aucun autre "décasage" de bidonville ou de quartier n’est en phase active à Mayotte. Pour le Collectif des citoyens mahorais, principal organe de soutien à l’opération Wuambushu, celle-ci a été "amputée de ses deux volets" sur l’habitat et l’expulsion des étrangers. "Nous nous interrogeons sur l’efficacité d’une telle révision des objectifs", a déclaré à l’AFP son responsable, Fatihou Ibrahime, pour qui "si rien n’est fait rapidement pour corriger le tir, cette opération pourrait se révéler être une mise en danger de la vie des Mahorais en plus du camouflet inacceptable pour la République".

    AFP, 2/05

  • Plusieurs organisations de la société civile de l’Union des Comores se mobilisent contre l’opération Wuambushu

    Des organisations de la société civile comorienne demandent au gouvernement comorien de rester ferme quant au refus d’accepter les ressortissants comoriens expulsés de Mayotte et de saisir l’Union africaine et les Nations-Unies pour un règlement de la situation mahoraise. Rappelons que de 1976 à 1994, l’assemblée générale des Nations-Unies 1976 à 1994 a adopté 18 résolutions contestant le rattachement de Mayotte à la France et affirmant la souveraineté comorienne sur l’île de Mayotte . « La société civile souhaite encore que le gouvernement reste ferme sur le refus d’accepter les déplacements forcés de Mayotte. Nous attendons que l’État comorien saisisse l’Union africaine et l’Organisation des Nations Unies pour régler la question de Mayotte et que la France assume le chaos qu’elle a créé à Mayotte, résultat de sa politique depuis 1975 », a déclaré Nadia Tourqui, membre active du « Collectif de la troisième voie.

    Al-Watwan, 2/05

  • Le sénateur (LR) de Mayotte interpelle les ONG et syndicats sur Public Sénat, leur reprochant de jeter de l’huile sur le feu

    Il appelle à continuer l’opération Wuambushu et demande, par ailleurs, au gouvernement de déployer des bateaux militaires pour « dissuader » l’immigration comorienne sur l’île.

    Public Sénat, 2/05

  • Communiqué de La Cimade :" Opération Wuambushu à Mayotte : une île laboratoire de politiques migratoires toujours plus indignes"

    Dans son communiqué, La Cimade appelle :

    • À l’arrêt immédiat d’une opération qui met en péril l’intégrité physique et psychique de l’ensemble de la population
    • À l’apaisement et à la construction de réponses de long terme aux besoins fondamentaux de l’ensemble de la population en matière sociale, sanitaire, éducative et économique par la coopération
    • À la suppression du régime dérogatoire pour parvenir à l’égalité républicaine et l’alignement des droits et services avec le reste du territoire national
    • À la protection inconditionnelle des enfants, la fin de leur enfermement et de leurs expulsions illégales
    • À la fin de la territorialisation des titres de séjour qui fait de Mayotte une prison à ciel ouvert
  • Parution de plusieurs arrêtés préfectoraux relatifs à la rétention, faisant suite à l’ordonnance n°335-05 du 29 avril du tribunal administratif saisi par l’ADDE, le SAF et le Gisti voir [communiqué] :

    – Arrêté n° 0382 portant création d’un local de rétention administrative (LRA) temporaire sur la commune de Pamandzi, dit "LRA Zone 7", jusqu’au 23 juin 2023 à 19h, d’une capacité de 40 places ;

    – Arrêté n° 0381 portant création d’un local de rétention administrative (LRA) temporaire sur la commune de Dzaoudzi , dit "LRA Dzaoudzi", du 5 mai au 23 juin à 19h, d’une capacité de 40 places. Le LRA Dzaoudzi "dispose d’un lieu d’hébergement et de repos, d’équipements sanitaires en accès libre et de matériels nécessaires à la restauration. Des équipements sont prévus afin de garantir l’exercice effectif de leurs droits par les personnes retenues, notamment un téléphone en libre accès afin de communiquer avec l’extérieur ou les autorités consulaires du pays d’origine du retenu. Les personnes retenus ont accès, si nécessaire, à l’antenne médicale la plus proche aux fins d’une évaluation médicale. Le local de rétention administrative n’accueille pas de famille."

    Arrêté n° 383 portant création d’un local de rétention administrative (LRA) temporaire sur la commune de Pamandzi, dit "LRA STPAF", du 5 mai au 23 juin 2023 à 19h, d’une capacité de 12 places. Le LRA "dispose d’un lieu d’hébergement et de repos, d’équipements sanitaires en accès libre et de matériels nécessaires à la restauration. Des équipements sont prévus afin de garantir l’exercice effectif de leurs droits par les personnes retenues, notamment un téléphone en libre accès afin de communiquer avec l’extérieur ou les autorités consulaires du pays d’origine du retenu. Les personnes retenus ont accès, si nécessaire, à l’antenne médicale la plus proche aux fins d’une évaluation médicale. Le local de rétention administrative n’accueille pas de famille."

  • Audience au tribunal administratif de Mayotte, sur la demande du préfet tendant à ce qu’il soit mis fin à la suspension, par ordonnance du 27 février 2023, de l’exécution de l’arrêté n° 2022-SGA-1441 du 2 décembre 2022 prescrivant la démolition d’habitations du quartier le Talus 2 à Majicavo,

    Première curiosité : il s’avère que les observations de la Défenseure des droits transmises au greffe vendredi n’avaient pas été communiquées aux parties ; le président a repris à son compte les développements des avocates des familles concernant l’existence même des lieux d’hébergement proposés (indépendamment du caractère adapté ou non des offres) : aux termes d’une bonne heure d’audience, il a décidé de différer la clôture de l’instruction de 48 heures de manière à permettre à la préfecture de produire tout élément attestant de la réalité et de la consistance des offres de relogement / hébergement.

  • Centre de Rétention Administrative : des tensions commencent à se faire sentir

    (...) Un nouveau front de tension est en train d’émerger dans le panorama complexe de Wuambushu, c’est la situation au CRA. Selon une source proche du dossier, la situation dans le centre de rétention administrative de Mayotte serait de plus en plus tendue ; des personnes placées au CRA refuseraient de manger. Certains se montreraient de plus en plus agités, il semblerait même qu’une personne particulièrement instable ait dû être isolée des autres personnes placées après que celle-ci s’en soit pris à des tiers. Sur les différents espaces du CRA, la situation devient vraiment compliquée. En effet, le placement au CRA n’est pas censé durer extrêmement longtemps à Mayotte dans la mesure où les étrangers en situation irrégulière sont éloignés très rapidement vers Anjouan. Comme les éloignements ne sont plus possibles en ce moment, la situation est donc tendue elle pourrait également se renforcer alors que les détenus comoriens dont la peine est achevée sont eux aussi placés en attente de leur éloignement qui doit être en théorie rapide, en tous les cas pour ceux qui sont interdits de territoire. C’est donc une autre des difficultés que la préfecture va avoir à gérer en lien avec les forces de l’ordre et le ministère de l’Intérieur : comment gérer la rétention des étrangers en situation irrégulière alors que pour le moment il n’est pas possible de procéder à leur éloignement vers l’Union des Comores ?

    L’info Kwezi.fr, 2/05

  • "Récolter", "provoquer", "oser affronter"… les multiples interprétations du mot "Wuambushu"

    Mayotte la 1ere, 2/05


1er mai 2023

  • À Mayotte, une première semaine chaotique pour l’opération Wuambushu

    Une semaine après le début de l’opération Wuambushu (« reprise », en mahorais) à Mayotte dans le but de lutter contre la délinquance, l’immigration illégale et les bidonvilles, l’opération, voulue par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, a subi de multiples revers.

    Sur le papier, l’opération semblait fin prête. Quelque 1 800 forces de l’ordre pour un seul but : détruire 1 000 bangas (cabanes en tôles dans les bidonvilles mahorais) en deux mois, expulser des milliers de clandestins et arrêter une soixantaine de bandes criminelles. Mais sur le terrain, après une semaine de déboire judiciaire et diplomatique, Wuambushu est presque au point mort. La faute à des conflits diplomatiques avec les Comores qui refusent d’accueillir les expulsés et à la justice qui a suspendu une opération de démolition de bidonville

    Quelques dizaines de personnes ont été interpellées, une quinzaine impliquées dans les affrontements de la semaine et une autre en situation irrégulière. Seulement dix logements ont été rasés.(...)

    RFI, À Mayotte, une première semaine chaotique pour l’opération Wuambushu

  • La députée de la France Insoumise Clémentine Autain dit comprendre la colère des Mahorais, mais se déclare opposée à l’opération Wuambushu, Mayotte la 1ère

    « “Je comprends la colère de ces femmes qui subissent l’insécurité qui est réelle à Mayotte [...] je ne crois pas que cette solution soit une solution, c’est une opération inhumaine ” dit-elle.

    La députée insoumise qualifie l’opération Wuambushu de « chasse aux pauvres », estimant qu’il faut d’abord investir pour lutter contre la pauvreté.

    Le groupe parlementaire LFI-NUPES avait déjà dénoncé par avance cette opération. Les militants de La France Insoumise ont participé à plusieurs manifestations anti-Wambushu ce week-end en métropole.

    Cependant un sondage Louis Harris montre qu’une majorité des électeurs de ce parti, 59%, se déclarent au contraire favorables à l’opération. »

    NB Au début de l’opération, Mikidadi Abdullah, alias « Big », porte-parole de La France Insoumise à Mayotte, se démarquait de la prise de position du groupe parlementaire LFI-NUPES : « Je ne peux pas me prononcer pour ou contre » dit-t-il, « parce qu’on ne sait pas exactement ce que va faire l’État  ». « S’il s’agit d’arrêter les voyous, je dis bravo. Mais je rappelle que nous avons une surpopulation carcérale. Alors si c’est pour les relâcher après Wuambushu je ne suis pas d’accord  », ajoutant, en s’interrogeant sur l’après : « est-ce qu’on va fermer les frontières ? Si les Kwassas reviennent où est l’intérêt de Wuambushu ?  ».
    Mayotte la 1ère, 22 avril, Mikidaki Abdullah : « Je ne peux pas me prononcer pour ou contre Wuambushu »

  • Les arraisonnements de kwassas continuent
    Dans la nuit du dimanche 30 avril au lundi 1er mai, la brigade nautique de la DTPN de Mayotte a procédé à l’arraisonnement de deux kwassas au large de Mayotte avec à bord 34 passagers. Ces derniers ont été interpellés ainsi que les deux pilotes.
    Mayotte la 1ere
  • Le gouverneur d’Anjouan fait tout pour empêcher les expulsions

    Le gouverneur de l’île d’Anjouan, Anissi Chamsidine, a pris des mesures supplémentaires pour entraver les reconduites à la frontière depuis Mayotte, notamment celles qui seraient maquillées en retours volontaires. En cas de reprise des liaisons du Maria Galanta, les voyageurs anjouanais devront prouver une résidence à Anjouan.

    Selon un arrêté du gouvernorat d’Anjouan paru ce week-end et signé par le gouverneur Anissi Chamsidine, tout voyageur arrivant à Mutsamudu devra produire une pièce d’identité comorienne en cours de validité, il devra avoir rempli les formalités de départ, montrer son billet de voyage, et devra être en mesure d’informer la police aux frontières de son lieu de résidence à Anjouan.
    Les personnes qui tenteront d’introduire des voyageurs en violation de cet arrêté seront poursuivies en justice. En clair cela signifie que la compagnie SGTM, armateur du Maria Galanta, sera tenue pour responsable si elle amène à Anjouan des personnes expulsées dans le cadre de l’opération Wuambushu.

    Déjà menacé de perdre sa licence d’exploitation, le Maria Galanta qui navigue sous pavillon comorien, avait annulé sa rotation de vendredi dernier. Il avait dû faire demi-tour il y a une semaine. Le navire pourra reprendre à condition de n’amener que des passagers payants et voyageant de leur propre initiative.
    Mayotte la 1ère

  • Pour tenter de sauver la face, le préfet de Mayotte s’enfonce dans le mensonge

    Dans un communiqué commun, l’ADDE, le Gisti et le SAF relèvent qu’en prétendant que la décision du tribunal administratif sanctionnant les créations de LRA temporaires « atteste de la légalité de ces structures, à la fois dans leur création, dans leur organisation et dans leur fonctionnement, ainsi que de leur conformité à la loi  », le préfet contredit allègrement les termes mêmes de l’ordonnance du juge des référés. Ils rappellent que ce dernier juge au contraire :

    • que la pratique consistant à différer la publication des arrêtés de création des LRA « fait obstacle au contrôle effectif des conditions de rétention dans ces locaux par le procureur de la République et le Contrôleur général des lieux de privation de liberté alors que ceux-ci sont chargés de veiller à ce que les conditions de rétention garantissent l’exercice effectif de leurs droits par les personnes retenues »
    • que « cette pratique fait également obstacle à la présence de l’association Solidarité Mayotte, chargée à Mayotte d’assister les personnes placées en rétention administrative en application de l’article R. 744-21 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda)  », de sorte que le juge des référés « enjoint au préfet de Mayotte de se rapprocher de l’association Solidarité Mayotte pour évaluer avec elle les aménagements devant être mis en œuvre pour lui permettre d’exercer effectivement sa mission d’assistance »
    • que « l’accès libre à un téléphone n’est pas assuré en pratique dans les lieux de rétention administrative en litige  », contrairement aux prescriptions du 9° de l’article R. 761-5 du Ceseda, de sorte que le juge des référés « enjoint au préfet de Mayotte de prendre les mesures techniques nécessaires pour permettre aux personnes retenues dans les locaux de rétention administrative d’avoir accès à un téléphone leur permettant de passer au moins un appel de leur choix. »
    • et, enfin, « que les conditions de rétention dans les locaux de rétention administrative régulièrement créés par le préfet de Mayotte ... ne permettent pas aux personnes retenues de contester utilement leur éloignement et leur placement en rétention administrative et portent ainsi une atteinte grave et manifestement illégale au droit d’exercer un recours effectif devant une juridiction ».


30 avril 2023

  • Le préfet de Mayotte « accueille avec satisfaction  » la décision du juge des référés sanctionnant les créations répétées de locaux de rétention administrative (LRA)

    Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, a publié un communiqué sur Facebook affirmant que le tribunal « a rejeté ce jour la demande de fermeture des locaux de rétention administrative de Mayotte  », ajoutant qu’il « accueille avec satisfaction cette décision qui atteste de la légalité de ces structures, à la fois dans leur création, dans leur organisation et dans leur fonctionnement, ainsi que de leur conformité à la loi ».

  • Un sit-in dans la capitale des Comores contre les expulsions organisées à Mayotte

    Comme les élus de l’île d’Anjouan il y a quelques jours à Mutsamudu, la société civile comorienne a encore une fois manifesté son mécontentement, samedi 29 avril, à Moroni. À défaut de pouvoir organiser une marche, un sit-in a eu lieu sur la place de l’Indépendance pour s’opposer aux expulsions organisées par la France à Mayotte. [...]. Réunis sur la place de l’Indépendance, à Moroni, la capitale comorienne, les manifestants souhaitent que le gouvernement reste ferme contre les déplacements forcés de Mayotte. Ils réclament également l’abrogation de l’accord-cadre de 2019 entre la France et les Comores. «  Il [l’accord] n’a pas été suffisamment discuté par les différentes parties alors que c’est un accord qui a des conséquences sur des milliers de ressortissants comoriens. L’autre chose que l’on reproche à cet accord, c’est que c’est un accord technique qui règle des problèmes de circulation alors que le vrai problème est un problème politique », soutient Nadia Tourqui, membre du collectif Stop Wuambushu. [...]. Pour les manifestants, la France doit assumer le chaos qu’elle a créé, depuis l’indépendance des Comores, en 1975. « Toute la politique sociale qui a consisté à séparer les enfants de leurs parents a fait que ces enfants sont tombés dans l’extrême criminalité. La France doit donc prendre ses responsabilités  », rappelle Samia Abdoul Madjid qui appartient au même collectif Stop Wuambushu.

    De son côté, le gouverneur d’Anjouan, Anissi Chamsiddine, a exprimé dans une déclaration publiée, samedi, son inquiétude quant « aux déplacements forcés de plus de 20 000 personnes nées et/ou ayant grandi à Mayotte pour des enjeux économiques et militaires qui les dépassent ».
    RFI, 30 avril

  • Younous Omarjee, député européen LFI, en appelle à la Commission européenne

    Il lui demande de procéder à un « contrôle scrupuleux du respect par la France des règles qui s’imposent à tous les Etats membres ». Selon lui, « ce que dit la charte des droits fondamentaux c’est qu’ila ne peut pas y avoir de destruction collective des habitations ni de retour collectifs à l’étranger, donc ce que je dis à la Commission européenne c’est d’être vigilante tout simplement parce que l’Union européenne est une garantie pour les droits fondmentaux et pour les libertés individuelles. Pour le reste cette opération whuambushu, une fois qu’elle aura eu lieu, est ce que vous pensez qu’elle va régler la situation des Mahorais ? » déclare Younous Omarjee. « La réalité c’est que les Mahorais sont instrumentalisés politiquement. Gérald Darmanin cherche à envoyer des signaux à l’extrême droite et il veut envoyer des signaux pour la politique nationale et en aucune manière la volonté de régler définitivement le problème des Mahorais parce que les problèmes à Mayotte se règleront par des investissements massifs ajoute le député. »
    La 1ère France TVinfo, 30 avril

  • Le gouverneur d’Anjouan, Annissi Chamsidine, interdit l’entrée de l’île aux passagers sans pièce d’identité

    Le gouverneur d’Anjouan a émis de nombreuses conditions administratives pour autoriser l’entrée de passagers au port et à l’aéroport d’ Anjouan, conditions qui visent en particulier les Comoriens expulsés de Mayotte. La possibilité de futures reconduites à la frontière depuis Mayotte est sérieusement remise en cause. Annissi Chamsidine a également indiqué que « la France avec un peu de bonne volonté a les moyens de juguler cette crise, de réguler ces évènements, de réinsérer ces jeunes, d’assurer la sécurité de l’île sans se livrer à des déportations de population ».
    Le journal de Mayotte, 30 avril

  • À Mayotte, l’opération « Wuambushu » a très vite montré ses limites

    Elle était attendue par les uns, redoutée par les autres. En une semaine, l’opération « Wuambushu » a essuyé plusieurs revers et surtout attisé les tensions avec la population.
    Mediapart


29 avril 2023

  • Selon une récente étude menée conjointement par la plate-forme Toluna, l’Euro Agency, l’Institut Harris et LCI, 3 français sur 4 se déclareraient désormais favorables à l’opération Wuambushu
    Le journal de Mayotte, 29 avril
  • Le juge des référés sanctionne la pratique du préfet de Mayotte multipliant les créations de lieux de rétention administrative (LRA) temporaires

    Par une ordonnance du 29 avril 2023, le juge des référés du tribunal administratif de Mayotte, saisi par l’ADDE, la Cimade, le Gisti et le SAF, a considéré que « la succession régulière de fermeture et de réouverture, à quelques heures d’intervalle, des mêmes locaux de rétention administrative est dépourvue de toute justification » et que « les associations et le syndicat requérants sont fondés à soutenir que les conditions de rétention dans les locaux de rétention administrative régulièrement créés par le préfet de Mayotte […] ne permettent pas aux personnes retenues de contester utilement leur éloignement et leur placement en rétention administrative et portent ainsi une atteinte grave et manifestement illégale au droit d’exercer un recours effectif devant une juridiction ».

    Il a en conséquence enjoint au préfet « de créer, à titre provisoire mais de manière continue, quatre locaux de rétention administrative […], de prendre les mesures techniques nécessaires pour permettre aux personnes retenues d’avoir accès à un téléphone[…], de se rapprocher de l’association Solidarité Mayotte pour évaluer avec elle les aménagements devant être mis en œuvre pour lui permettre d’exercer effectivement sa mission d’assistance dans l’ensemble des locaux de rétention administrative créés à Mayotte », étant ajouté que « le préfet de Mayotte justifiera des mesures prises pour l’exécution des injonctions prononcées avant le 2 mai 2023 à 12h00, heure locale, sous astreinte de 15 000 euros par jour de retard . »

    Voir communiqué commun ADDE-Gisti-SAF "Pour tenter de sauver la face, le préfet de Mayotte s’enfonce dans le mensonge"

  • À Mayotte, nouvelle manifestation de soutien à l’opération sécuritaire « Wuambushu »

    Il s’agit du deuxième rassemblement de la semaine. Plus d’un millier de personnes se sont réunies, samedi 29 avril au matin à Mamoudzou, pour renouveler leur soutien à l’opération sécuritaire « Wuambushu » menée par les autorités sur l’île de Mayotte et exiger un coup d’arrêt à la délinquance et à l’immigration illégale.

    « La mobilisation citoyenne est importante, elle appuie l’action des élus qui ont appelé cette opération pour réclamer notre sécurité et notre liberté », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Ambdilwahedou Soumaila, le maire du chef-lieu de l’archipel. « Mamoudzou compte le plus grand bidonville de France [Kawéni] et nous ne sommes pas fiers de ce palmarès. Un bidonville, c’est d’abord l’insécurité sanitaire et écologique, c’est l’indignité de la nation », a-t-il ajouté.
    Le Monde

  • Le député LR le député Mansour Kamardine demande au ministère de l’intérieur et au Quai d’Orsay « la plus grande fermeté ».

    [...] Dans sa requête, Mansour Kamardine demande plusieurs choses, notamment « la suspension des visas de toute sorte, à destination de Mayotte ou de toute autre partie du territoire français, y compris des visas de circulation délivrés à des ressortissants comoriens. » Il recommande aussi au gouvernement la fermeture du service des étrangers à la préfecture de Mayotte. Ainsi que « la suspension de toute instruction de titre de séjour et la fermeture complète du service des visas de l’ambassade de France à Moroni. ». Il souhaite également que désormais « tout ressortissant comorien sollicitant un visa ou un titre de séjour pour la France reconnaisse, par écrit, l’appartenance de Mayotte à la France dans ses démarches administratives et que l’absence de cette reconnaissance soit un motif de rejet de sa demande. » […].
    La 1ère France-TV-info

  • Rejet de deux requêtes demandant le relogement en urgence de deux familles avec enfants en situation de lourd handicap dans le quartier de Majicavo Talus 2.

    Rejets des requêtes « au tri » pour des motifs similaires, notamment : « s’il résulte des pièces médicales produites au dossier que quatre des enfants des requérants présentent de lourds handicaps nécessitant une prise en charge médicale régulière et des conditions d’hébergement conformes à leur état de santé, il est constant que lesdits enfants âgés de 17, 12, 9 et 1 ans souffrent depuis leur plus jeune âge de pathologies chroniques et d’importants retards de développement. Dans ces conditions, dès lors qu’il ne ressort d’aucune des pièces produites, notamment médicales, que leur état de santé serait susceptible d’être profondément affecté de façon imminente par le maintien de leurs conditions d’hébergement avec leurs parents dans un logement situé à Majicavo Talus II que leur famille occupe, selon leurs propres dires, depuis 30 ans, les requérants ne justifient pas d’une situation d’urgence imposant que le juge des référés se prononce dans le délai de 48 heures ».


28 avril 2023

  • En marge de l’opération Wuambushu, la préfecture et la police aux frontières communiquent sur l’éloignement de ressortissants non comoriens

    La police nationale de Mayotte a procédé à l’expulsion de 7 ressortissants malgaches vers leur pays d’origine. Préfecture de Mayotte, 28 avril ;

    Trois Sri-Lankais expulsés de Mayotte :

    Ils auraient passé une dizaine de jours en rétention administrative avant de pouvoir embarquer pour Nairobi cet après-midi, en direction de la capitale sri-lankaise avec une deuxième escale à Bombay en Inde. Le commandant du CRA a expliqué que le travail continue au quotidien pour ses équipes, indépendamment de l’opération « Wuambushu » en cours. Une mission du CRA est allée récemment à Nairobi pour convenir avec leurs homologues kenyans des conditions de transit des expulsés à destination de pays africains (et autres). Un accord écrit devrait intervenir très prochainement entre le Kenya et la France dans le but d’acter officiellement ce principe.
    Mayotte Hebdo, 26 avril

  • Wuambushu « continuera le temps qu’il faudra », selon Gérald Darmanin

    Gérald Darmanin a affirmé vendredi qu’il n’y avait « pas de date » de fin de l’opération Wuambushu, qui « continuera le temps qu’il faudra » pour que « Mayotte redevienne une île normale, classique et magnifique ».

    « On laissera le nombre de policiers et de gendarmes qu’il faut », a ajouté sur Europe 1 le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer.

    Il s’est félicité que « depuis trois jours - première fois dans l’histoire de la République - il n’y avait plus de kwassa kwassa », ces petites embarcations à moteur utilisées par les migrants illégaux venus des Comores pour rallier Mayotte. « Il n’y a plus de passeurs et il n’y a plus de kwassa kwassa qui partent des Comores vers Mayotte », a-t-il insisté. Outre-mer la 1ère avec AFP10h03 • Publié le 28 avril 2023 à

  • Le juge des référés du tribunal administratif rejette la troisième demande de suspension de l’opération de Talus 2

    Après avoir reçu un courriel de la mairie de Koungou précisant la date de début de l’opération au 25 avril 2023, des habitants avaient déposé trois requêtes en référé suspension. Les deux premières requêtes ont rejetées les 21 et 22 avril au motif que la situation d’urgence n’est pas démontrée, les éléments transmis ne permettant pas au juge des référés de s’assurer de l’imminence de la démolition (voir ci-dessous à la page 19, 21 et 22 avril 2023 de ce fil d’actu).

    La troisième requête a été rejetée le 27 avril.

    L’opération reste néanmoins suspendue par l’effet de l’ordonnance de référé rendue le 24 avril par la présidene du tribunal judiciaire de Mamoudzou.

  • Affrontements à Brandrélé

    Après Doujani hier, des affrontements entre la police et une dizaine de personnes ont éclaté à Bandrélé durant la nuit du 27 au 28 avril. Mayotte la 1ère

  • Les réactions du premier président de la cour d’appel de Saint Denis de la Réunion et du procureur de la République de Mamoudzou aux multiples mises en cause du rôle de la justice à Mayotte.

    Par un communiqué du 28 avril, le Premier président de la Cour d’appel rappelle que « dans un État de droit, la critique à l’encontre d’une décision de justice relève de l’exercice des voies de recours et non de la mise en cause personnelle de l’auteur de la décision ».

    De son côté, le procureur de la République du tribunal judiciaire de Mamoudzou a déclaré : « J’apporte mon soutien à la présidente du tribunal ».

  • Communiqué du Syndicat de la magistrature (SM)

    Ces derniers jours, de nombreuses déclarations, communiqués, et articles de presse ont ouvertement mis en cause le rôle de la justice à Mayotte et, plus particulièrement, celles et ceux qui la rendent, ainsi que la liberté syndicale des magistrats. Dans l’attente d’autres réactions institutionnelles fortes face à la gravité de ces attaques, voici notre communiqué de presse.

    L’indépendance de la justice n’est pas une idéologie

  • Mise en cause du rôle de la justice à Mayotte

    Après la décision rendue le 24 avril par la juge des référés du tribunal judiciaire de Mamoudzou d’ordonner au préfet de Mayotte « de cesser toute opération d’évacuation et de démolition des habitats », de nombreuses déclarations, communiqués et articles de presse ont ouvertement mis en cause le rôle de la justice à Mayotte. (voir par exemple : « Opération Wuambushu : les juges contre le gouvernement ? »).


27 avril 2023

  • Un député européen visite le lieu de rétention ouvert pour l’opération « Wuambushu », Mediapart

    Un local de rétention administrative vient d’ouvrir à M’Tsapéré, près de la capitale Mamoudzou.

    Le lieu ne reçoit que des hommes majeurs, envers qui une obligation de quitter le territoire français (OQTF) est automatiquement délivrée. Mercredi 26 avril, Mediapart a pu visiter ce centre en compagnie du député européen Damien Carême (Les Verts/ALE). Il s’inquiète de durées de rétention très courtes, qui « ne laissent pas beaucoup de temps pour réagir avant que l’OQTF soit exécutée... C’est une violation du droit européen ».

  • La démolition d’un petit bidonville débute
    • L’Obs  : (...) Ce « banga » faisait en fait l’objet d’un arrêté de démolition depuis décembre. Il a abrité une dizaine de familles mais était « vide »d’habitants permanents, selon [le préfet, présent] Thierry Suquet. Des solutions d’hébergement ont été proposées ces derniers mois à celles qui y font des allers-retours, a-t-il assuré. Ce type d’opérations « permet d’apporter des solutions individuelles pour les gens qui vivent dans des conditions indignes mais aussi de faire avancer le développement de Mayotte », a fait valoir le représentant de l’Etat. (...)
    • RFI  : Elle a été demandée par le maire de la ville afin de libérer le chantier de construction d’un lycée des métiers du bâtiment. [...] Une dizaine de logement vont être détruits dont celui de la mère de Zarianti Bina : « C’est une surprise, parce que moi, je ne savais même pas. Mon père est arrivé ce matin en me disant : "Bah voilà, ils vont démolir, ils sont déjà là-bas". Ça ne se fait pas. Là, on ne peut rien faire. On reste là, on regarde. Vous voulez qu’on fasse quoi ? Rien du tout. On ne peut rien faire. » Alors que la jeune femme interpelle les forces de l’ordre et que les pelleteuses s’activent à faire tomber les bâtiments, un homme, en situation irrégulière, laisse éclater sa colère : « C’est inadmissible ce qui se passe à Longoni. Donc, on n’est même pas pris en considération, nous ne sommes rien pour eux, que ce soit pour les autorités locales ou l’État, le gouvernement. En fait, nous ne sommes rien pour eux. »
  • Des expulsions ont lieu vers le Sri Lanka ou la RDC, RFI

    Si les expulsions vers les Comores ne sont actuellement pas possibles, le préfet de Mayotte a précisé, sans donner de chiffres, que des expulsions avaient lieu vers le Sri Lanka ou la RDC. « Nous avons plusieurs centaines de déboutés du droit d’asile originaire d’Afrique de l’Est présents sur le département et qui n’y ont pas d’avenir, car ils ont été déboutés », a-t-il conclu.

  • Incertitudes sur les liaisons maritimes avec les Comores, 20 minutes

    La liaison vers les Comores suspendue « jusqu’à nouvel ordre »
    [...] Les autorités portuaires comoriennes ont annoncé jeudi que les bateaux en provenance de Mayotte étaient à nouveau autorisés à accoster. Mais « ne débarqueront demain que des passagers qui seront pourvus de leur carte d’identité nationale », a déclaré Mohamed Salim Dahalani, directeur des autorités portuaires, lors d’une conférence de presse au port de Mutsamudu. De nombreux migrants se débarrassent de leurs papiers une fois arrivés en sol étranger, dans le but d’éviter leur renvoi vers leur pays d’origine ou tenter de se faire passer pour des mineurs. Plus tard dans la journée, la compagnie maritime opérant la liaison a annoncé toutefois suspendre le trafic. (...)

    [...] « L’Union des Comores n’a pas à payer pour les conséquences d’une opération Wuambushu non concertée », a martelé jeudi le porte-parole du gouvernement Houmed Msaidie, joint par téléphone. « Aucun refoulé n’a le droit d’être embarqué » sous peine pour la compagnie maritime « de se voir retirer sa licence », a-t-il ajouté.

  • Comores : une reprise des rotations maritimes vendredi « mais sans clandestins », Journal de Mayotte JDM

    Les autorités comoriennes disent être confrontées à « deux soucis majeurs » : les passagers en situation régulière à Mayotte et qui souhaitent rentrer dans l’île au lagon, tout comme ceux qui sont à Mamoudzou et souhaitent venir à Mutsamudu. L’autre souci est l’approvisionnement en médicaments à Anjouan. Les pharmacies qui s’approvisionnent depuis Mayotte risquent d’être vides dans les prochaines semaines.

    Les rotations des bateaux de la SGTM devraient, en principe, reprendre service à partir de ce vendredi 28 avril vers Anjouan. Il n’y a aucune déclaration officielle faite sur le sujet. Mais les tractations de ces dernières soixante-douze heures vont dans ce sens. Les travaux qui avaient été évoqués pour justifier la suspension temporaire des rotations n’étaient pas vraiment de nature à empêcher les mouvements de navires. Mais le port peut toujours avoir ses propres raisons.

    En tout et pour tout, les bateaux peuvent reprendre leurs rotations. Mais à la seule condition de ne transporter aucun clandestin au départ de Mayotte. « Il y a des problèmes à prendre en compte dans ce contexte, il faut tenir compte des situations qui se posent au cas par cas », nous dit une source bien informée et proche des autorités portuaires. « De toute façon, nous avons reçu des consignes claires, pas question d’embarquer un clandestin depuis Mayotte. Il y aura des contrôles poussés, nous aurons les manifestes des passagers avant le départ, tout peut se faire mais sans clandestins », a ajouté notre source.

  • Les fausses promesses de relogement, Le Monde

    Les opérations de destruction de bidonvilles se heurtent au manque de solutions de relogement adaptées Psylvia Dewas, chargée de la résorption de l’habitat illégal auprès du préfet de Mayotte, se veut optimiste. « Pour toutes les opérations [de démantèlement de bidonvilles] en cours de préparation, on notifie des propositions de relogement. Il n’y a pas de sujet " insiste-t-elle. "On a obtenu des moyens et on ouvre des places d’hébergement supplémentaires." Elle souligne le quadruplement du parc d’hébergement en trois ans, passés de 500 à plus de 2 000 places à Mayotte. Parmi ces places, certaines ne sont toutefois prévues que pour des mises à l’abri de vingt et un jours. Surtout, ces chiffres sont à mettre en regard avec l’objectif du gouvernement de détruire 1 000 habitats insalubres en deux mois, quand on sait qu’une famille se compose en moyenne de cinq personnes à Mayotte.

    Reportage de Julia Pascual

  • Un communiqué de la défenseure des droits, Le Monde

    La Défenseure des droits regrette « une certaine précipitation » dans l’opération « Wuambushu »-[ios]]

    Dans un communiqué de presse du mercredi 26 avril, elle s’est dite « particulièrement attentive au respect inconditionnel » des droits fondamentaux dans le cadre de l’opération sécuritaire « Wuambushu » (« reprise » en mahorais) menée à Mayotte. Claire Hédon a également annoncé l’envoi d’une délégation de juristes sur l’île, qui sera chargée d’« opérer des vérifications, dresser des constats et mener des instructions le cas échéant ».

    Reconnaissant « une situation particulièrement tendue et complexe », Mme Hédon a rappelé que « la nécessité de garantir l’ordre public et la sécurité ne peut, en aucun cas, autoriser des atteintes aux droits et libertés fondamentales des personnes ».

    « La garantie du droit au recours semble incompatible avec le caractère expéditif des procédures mises en œuvre », a-t-elle ajouté, disant par exemple regretter « la rapidité de traitement de cas individuels s’apparentant parfois à une certaine précipitation ».


26 avril 2023

  • Les députés comoriens votent à l’unanimité des résolutions demandant au gouvernement français l’arrêt de l’opération Wuambushu
    Gazette des Comores
  • Le port de Mutsamudu d’Anjouan a réouvert, Mayotte la 1ere

    Bloqué depuis le 24/4, il a été (comme annoncé) de nouveau ouvert le 26/4 mais "la reprise des voyages du Maria Galanta vers Anjouan, n’est annoncée que pour le vendredi 28 avril par la compagnie maritime SGTM à tous ses clients. Les reconduites à la frontière devraient elles aussi reprendre."

  • Tribune Libération : « Pourquoi nous nous opposons à l’opération Wuambushu à Mayotte »

    Une centaine de personnalités et d’organisations estiment que l’opération de police qui devrait reprendre à Mayotte témoigne d’un « durcissement autoritaire du gouvernement » qui se sert du département d’outre-mer comme d’un « laboratoire » pour sa prochaine loi immigration.


25 avril 2023

  • La LDH dépose plainte contre un élu de la République qui appelle au meurtre des jeunes Comoriens à Mayotte

    Invité le lundi 24 avril sur la chaîne Mayotte La 1ère, le vice-président du conseil départemental de Mayotte, Salime Mdere, a qualifié de « délinquants », « voyous » et « terroristes » les jeunes comoriens en ajoutant « Il faut peut-être en tuer ». Ces déclarations font suite au visionage d’un reportage sur des affrontements entre des jeunes et les forces de l’ordre à Mayotte, dans le cadre de l’opération militaro-policière Wuambushu,

    (la suite dans le communiqué de la LDH)


24 avril 2023

  • Le navire convoyant les personnes expulsées de Mayotte n’ayant pu accoster à Anjouan, celles-ci sont ramenées à Mayotte et placées en rétention administrative.
  • « Opération Wuambushu : les Comores ferment leurs ports à la France », Huffington post

    « plusieurs personnes étaient présentes au retour du Maria Galanta à Dzaoudzi pour empêcher de faire descendre les personnes refoulées par les autorités comorienne à Anjouan​. Mais après un temps de discussions, les personnes en situation irrégulière (36) ont finalement pu prendre la direction du CRA. »

  • Blocage du port de Mutsamudu, sur l’île comorienne d’Anjouan
    "Le port de Mutsamudu n’est pas en mesure d’opérer sur l’embarquement et le débarquement de passagers de ce jour jusqu’au 26 avril" apprend-t-on d’une note envoyée par le commandant du port au représentation de la SGTM qui assure les liaisons avec Anjouan. Information confirmée par la suite par le ministre comorien de l’intérieur. La note en question a été diffusée par @AlComorya qui la présente comme une "pirouette pour ne pas assumer une confrontation avec la France au sujet de #Wuambushu".
    source twitter Faïza Soulé Youssouf (@JournalisteKm)
  • Dans une ordonnance rendue lundi 24 avril 2023, la juge des référés du tribunal judiciaire de Mamoudzou ordonne au préfet de Mayotte "de cesser toute opération d’évacuation et de démolition des habitats"

    Saisie la veille par des habitants du quartier le Talus 2 à Majicavo, elle constate que ces démolitions constituent une « voie de fait », autrement dit « une exécution forcée, dans des conditions irrégulières, d’une décision portant atteinte au droit de propriété ». Elle ordonne au préfet de mettre à disposition des habitants des lieux de stockage pour la préservation de leurs biens et de proposer des solutions de relogement adaptées aux familles concernées.

  • La prison de Mayotte est en surpopulation à plus de 300%. 600 personnes y sont détenues.


23 avril 2023

  • 31 habitantes du quartier le Talus 2 à Majicavo assignent le préfet de Mayotte devant le tribunal judiciaire pour voie de fait

    Ils et elles demandent au juge des référés de mettre fin à l’exécution de l’arrêté du 2 décembre 2022 portant évacuation et destruction des habitations bâties illicitement au lieu dit Majicavo Koropa Talus II, commune de Koungou, dont la mise à exécution est annoncée le 25 avril 2023.


21 avril 2023

  • L’ADDE, la Cimade, le Gisti et le SAF déposent une requête en référé liberté contre la création par le préfet de Mayotte de locaux de rétention administrative (LRA)

    Les 4 organisations demandent au juge des référés du TA de Mamoudzou :

    • d’ordonner toute mesure utile afin de faire cesser les atteintes graves et manifestement illégales aux libertés fondamentales des personnes placées en locale de rétention administrative à Mayotte, sous astreinte de 15.000 euros par jour de retard ;
    • d’enjoindre au préfet de Mayotte de cesser la pratique récurrente visant à la création successive de LRA prétendument temporaires et dont le caractère éphémère et aléatoire n’est justifié ni par le droit ni par les faits à Mayotte ;
    • d’enjoindre au préfet de Mayotte de justifier que l’intégralité des LRA créés au moins une fois à Mayotte répondent aux exigences légales et conventionnelles
    • d’enjoindre par conséquent au préfet de Mayotte la fermeture de tout LRA qui ne répond pas à ces exigences, et de s’abstenir de les créér, et ce sans délai et sous astreinte de 15.000 € par jour de retard ;
  • Immigration illégale à Mayotte : une opération et beaucoup de questions, La Croix

    (...) "Proposée par Gérald Darmanin,validée par Emmanuel Macron lors d’un conseil de défense et confirmée jeudi 20 avril par le ministre de l’intérieur dans un entretien au Figaro, l’opération Wuambushu devrait être la plus vaste jamais lancée à Mayotte contre l’immigration clandestine, un phénomène particulièrement important puisque la population dépasserait 350 000 habitants alors que l’Insee n’en recense que 256 500" (...).

    (...) "à quelques heures du démarrage des opérations, de nombreuses questions se posent. À commencer par celle du devenir des personnes délogées. « Près de Mamoudzou, les agents sont déjà venus marquer à la peinture fluo les maisons qui vont être démolies, mais les habitants ne savent pas où ils vont aller, raconte Daniel Gros, correspondant de la Ligue des droits de l’homme à Mayotte. S’ils détruisent 1 000 cases, ça va faire 5 000 personnes à la rue. »" (...)

    (...) "les autorités seront-elles en mesure de réaliser autant de reconduites à la frontière que nécessaire ? L’an dernier, 26 000 personnes ont déjà été renvoyées et le mouvement s’est accéléré depuis 2023. Le centre de rétention, qui compte 135 places, est déjà saturé mais « l’État peut créer des lieux de rétention selon les besoins », estime Romain Reille, directeur territorial de l’association Forum réfugiés-Cosi. « Actuellement, il y a à peu près un bateau tous les deux jours qui part vers les Comores. Là, on a appris qu’on va avoir trois départs par jour », estime Daniel Gros". (...)

  • Opération « Wuambushu » : L’angoisse et la peur du chaos grimpent à Mayotte, Blast-info

    (...) “Magistrats, défenseurs des droits humains, organisations internationales comme l’Unicef expriment leurs plus vives inquiétudes et demandent au gouvernement de renoncer à l’opération Wuambushu, faute de garanties légales et sanitaires. Les enseignants se préparent dans la douleur « à retrouver des classes vides ». Les soignants, aussi, imaginent le pire, d’autant que l’île va connaître les restrictions d’eau les plus drastiques de son histoire et que les affrontements semblent inévitables. (...)

    (...) L’opération connaît nombre de soutien au sein de la population mahoraise, excédée par la violence quotidienne dans laquelle a plongé l’île. Au premier rang desquels les députés Mansour Kamardine et Estelle Youssouffa, fustigeant les « bonobobo-gauchistes » et autres plus classiques « droits-de-l’hommistes ». La plupart des maires de l’archipel ont aussi donné leur blanc-seing à l’État. Sur place, des collectifs assurent également ouvertement « être prêts à pousser » l’État autant que possible « dans son élan », voire à le supplanter si les objectifs de destruction de bidonvilles ne sont pas tenus. (...)

  • À Mayotte, Gérald Darmanin confirme une vaste opération contre l’immigration illégale, France 24

    Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a confirmé, vendredi, une série d’interventions policières contre la délinquance et l’immigration illégale à Mayotte, baptisée "Wambushu", dans le 101e département français situé dans l’océan Indien. Cette opération doit inclure des expulsions massives d’étrangers en situation irrégulière et des destructions de bidonvilles.

    (...) "Quels seront les nouveaux moyens ?

    G.D. : Quatre escadrons de gendarmes mobiles, des policiers de la CRS 8, spécialistes de la lutte contre les violences urbaines, au total 510 membres des forces de l’ordre. Le garde des Sceaux a, de son côté, dépêché six magistrats et sept greffiers, ainsi que quinze agents de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Nous nous concentrons sur le contrôle des armes, avec des actions conduites en ce moment même, afin de rétablir durablement la paix publique et républicaine à Mayotte." (...)


19 et 20 avril 2023

  • Trois procédures de référé liberté sont engagées par des habitants du quartier le Talus 2 à Majicavo

    Sachant que par une décision du 27 février 2023, le juge des référés avait ordonné la suspension, pour 20 familles, d’un arrêté préfectoral du 2 décembre 2022 portant évacuation et démolition de leurs habitations, à quelques jours de l’opération Wuambushu et sans aucune garantie quant aux mesures prises par la préfecture pour préserver leurs habitations, ces habitant.e.s saisissent le juge administratif d’une requête en référé liberté avec le soutien de l’association de quartier. Ils demandent la suspension de l’arrêté préfectoral, après avoir reçu un courriel de la mairie de Koungou précisant la date de début de l’opération au 25 avril 2023.

    Les deux premières requêtes sont rejetées les 21 et 22 avril au motif que la situation d’urgence n’est pas démontrée, les éléments transmis ne permettant pas au juge des référés de s’assurer de l’imminence de la démolition. La troisième requête est audiencée le 27 avril.


18 avril 2023

  • « Opération Wuambushu à Mayotte : la France sème la « violence », accusent les Comores », Mayotte la 1ere

    « Nous n’avons pas les moyens d’absorber cette violence fabriquée depuis Mayotte par l’État français. Une situation aussi complexe ne peut se régler de manière aussi déroutante », a déploré [mardi 18 avril] le gouverneur d’Anjouan, Anissi Chamsidine. « Nous recommandons aux Français de renoncer vivement à l’opération Wuambushu », a pour sa part martelé le porte-parole du gouvernement, Houmed Msaidie.

    Le président comorien, Azali Assoumani, actuellement à Médine en Arabie Saoudite, a déclaré la semaine dernière espérer « que l’opération sera annulée », reconnaissant « n’avoir pas les moyens de stopper l’opération par la force ». D’intenses tractations ont eu lieu ces dernières semaines entre Paris et Moroni, la capitale des Comores.

Documents joints :

Voir notre dossier « Outre-mer »

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Dernier ajout : lundi 16 octobre 2023, 11:59
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