action collective

La zone de protection à Calais : qui souhaite-t-on protéger ?

Les autorités ont manifestement souhaité donner une grande visibilité aux opérations de démantèlement de la jungle de Calais dites de « mise à l’abri » : communiqués officiels, points presse, etc.

Cependant, le dimanche 23 octobre, un arrêté préfectoral a été pris, créant une « zone de protection » à Calais, réglementant l’accès à la jungle et ses pourtours. Au terme de cet arrêté, des accréditations ont été - et sont encore - nécessaires pour pénétrer dans cette zone,

  • y compris pour les bénévoles et salariés des associations qui apportent depuis des années aide humanitaire et accompagnement juridique aux exilés ;
  • y compris pour les journalistes.

Dans les faits, aussi bien pendant les préparatifs de départs en cars vers les Centres d’accueil et d’orientation (CAO) que depuis lors,

  • même des personnes accréditées (journalistes, bénévoles) se sont vu refuser l’accès au bidonville, ou à certaines parties de celui-ci ;
  • des avocat⋅e⋅s ont été et sont empêché⋅e⋅s de retrouver leurs client⋅e⋅s, et celles et ceux qui avaient demandé à la sous-préfecture une accréditation se sont vu opposer un refus.

Or les témoignages de dysfonctionnements se multiplient : divers problèmes se sont posés, qui subsistent à l’heure actuelle et vont continuer de survenir : en ayant librement accès aux personnes dans la jungle, les associatifs, mais surtout les avocats, auraient eu et auraient aujourd’hui la possibilité d’informer les exilés de leurs droits, d’intervenir le cas échéant pour que ces droits soient respectés ; la presse aurait pu et pourrait signaler telle ou telle difficulté, ou discordance entre les annonces officielles et ce qu’elle observait.

Plusieurs organisations ont déposé hier mercredi 26 octobre un recours contre cet arrêté portant création d’une zone de protection, qui a privé et prive des milliers de personnes du droit fondamental d’être informées sur leur situation juridique.

27 octobre 2016

L’audience se tiendra
demain vendredi 28 octobre, à 10 heures
au tribunal administratif de Lille

Organisations requérantes :

  • ADDE - Avocats pour la défense des droits des étrangers
  • SAF - Syndicat des avocats de France
  • Gisti - Groupe d’information et de soutien des immigré·e·s
  • La Cabane juridique/Legal Shelter
  • Le Réveil voyageur
  • Ligue des Droits de l’Homme

Voir notre dossier « Jungles, campements et camps d’exilés en France »

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Dernier ajout : jeudi 1er février 2024, 16:39
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