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DOCUMENTS DE RÉFÉRENCE
Bibliographie commentée
sur la liberté de circulation
Antoine Math, membre
du Gisti
(antoine.math@noos.fr)
23/10/2001
Remarques préliminaires
-
Cette biblio est forcément lacunaire. Suggestions bienvenues.
-
Les commentaires subjectifs se basent sur une mémoire peut-être
défaillante pour les références plus anciennes,
ce qui peut donc conduire à des inexactitudes. Commentaires
subjectifs, forcément injustes. N'hésitez pas à
réagir.
-
Une certaine préférence a parfois été
donné à ce qui est accessible sur le net. Un lien
est proposé quand c'est le cas. De nombreuses références
sont sur le site du Gisti, sur les pages « Liberté de circulation » et « Textes
sur la liberté de circulation » du site Pajol
et sur le site Samizdat.
-
Sur la « liberté de circulation »,
les numéros depuis 1996 de Plein
Droit, la revue du Gisti, me semblent incontournables
Sommaire Mode d'emploi de cette biblio
Dans cette biblio, sont mis en premier (1) les textes récents
qui me paraissent importants car ils permettent de décoder le
débat actuel sur la redécouverte de l'« immigré
utile » et soulèvent les questions liées au
marché du travail. Ensuite, un détour est proposé
avec des textes en faveur de la maîtrise des flux migratoires (2),
des textes pour la désormais nécessaire prise en compte
du niveau européen dans la réflexion sur les politiques
d'immigration (3) et quelques références sur les
causes et modalités des migrations internationales (4).
Les textes portant réellement sur la liberté de circulation
arrivent seulement à la fin (5) avec une distinction pour
les textes soulevant les questions centrales relatives au marché
du travail (6).
Je ne privilégie pas ici les argument en termes de droits élémentaires,
soit pour dénoncer les atteintes de ces droits dans le cadre
des politiques actuelles de maîtrise des flux, soit pour proposer
d'autres politiques. La question des droits n'est pas secondaire, bien
au contraire. Elle devrait même s'imposer sur toute autre considération.
Cependant, les critiques des politiques d'immigration actuelles, et
les propositions de réformes, se situant sur le terrain du Droit
sont nombreuses, largement connues et pas nouvelles (voir le point 5).
Avec l'amélioration de la situation économique et le déclin
de l'extrême droite, le débat s'est récemment déplacé
vers d'autres considérations mettant notamment en avant des aspects
liés à l'emploi et au droit du travail (voir aussi le
point 6). Sont donc privilégiées ici les références
récentes critiquant le retour de politiques favorables à
l'immigré « utile » au seul service du libéralisme
économique et sans réelle considération pour la
situation et les aspirations des migrants. Les deux numéros de
Plein Droit (n° 44 et 47) permettent de faire
le point sur la politique d'immigration actuelle et sur l'« efficacité »
des innovations de la loi Chevènement.
- Égalité sans frontière Les immigrés
ne sont pas une marchandise, note de la Fondation Copernic, septembre 2001,
éditions Syllepse
Pour une présentation, voir« Égalité
sans frontière ».
Voir aussi le compte-rendu du journal Le Monde,« La fondation Copernic
propose de repenser la politique de l'immigration ».
Dossier engagé qui fait le tour des principales questions
qui se posent sur les politiques d'immigration. Des analyses à
connaître et des propositions à discuter.
Ce débat permet de bien saisir les vrais et les faux désaccords
entre partisans de la liberté de circulation (Terray) et partisans
d'une politique de contrôle des flux migratoires (Weil). Liberté
de circulation contre police des étrangers. Ce débat
permet d'aller au delà des caricatures réciproques et
d'examiner certaines objections légitimes soulevées
par ceux qui craignent la liberté de circulation, afin d'y
répondre. Patrick Weil est particulièrement excellent
(meilleur que Terray dans cet entretien). Il reprend d'ailleurs dans
sa propre argumentation, des arguments qui lui étaient opposés
il y a trois-quatre ans au moment de son rapport et de
la discussion du projet de loi Chevènement ce qui
montre une certaine évolution et son attention au débat
sur l'ouverture des frontières. Sur des points concrets de
la politique d'immigration, il s'est même rapproché de
ceux qui critiquent la politique actuelle, mais au final pour aboutir
à maintenir sa position de fond (le droit des personnes doit
être subordonné au droit et aux besoins de la nation).
Une lecture serrée de ses arguments devrait aider à
améliorer encore les propositions en faveur de la liberté
de circulation. Terray ne présente qu'une partie seulement
des objections à opposer à Weil.
Article indispensable qui analyse le retour de discours et de
pratiques favorables à une immigration et à une politique
d'immigration au service des besoins des milieux d'affaires et du
néolibéralisme, selon une conception qui fait fi des
engagements internationaux des États (convention de Genève...)
et des droits des immigrés eux-mêmes, à commencer
par l'égalité des droits. L'analyse se situe au niveau
européen, ce qui en fait un intérêt supplémentaire.
Du même auteur, voir également, en beaucoup plus court
et moins complet :
-
Alain Morice, De
« l'immigration zéro » aux quotas,
Le Monde Diplomatique, novembre 2000.
-
Emmanuel Terray (entretien), Sans-papiers : les enjeux,
Politique, revue européenne de débat, n° 1,
2000 (Rue du Coq 110, B-1180 Bruxelles / 50 F le
numéro)
Un excellent entretien de Terray, pour un réquisitoire incontournable
contre la politique française et ses impasses. Terray part
de ses observations au contact des sans-papiers. L'intérêt
est que l'article va bien au delà d'une critique au seul niveau
des droits humains et discute des questions relatives au rôle
de cette politique dans le champ de l'emploi. Le rôle que fait
jouer cette politique aux étrangers vulnérabilisés
par l'absence de titres ou par la précarité des titres
délivrés, sur le marché du travail. Comment les
étrangers, à leur corps défendant et du fait
de la police des étrangers, deviennent le cheval de Troie du
libéralisme en favorisant la dégradation des normes
d'emploi. Sur ce point, Terray développe la notion de délocalisation
sur place. Comment les politiques dites de maîtrise des flux
migratoires mènent à des formes d'exploitation des étrangers
dans le domaine du travail mais également dans tous les autres
aspects de la vie : logement, déplacement (filières
de passeurs), liberté (d'aller et venir) et dignité
(esclavage, filières de prostitution...). (Sur les questions
liées au marché du travail, voir également les
articles d'Alain Morice, Claude Valentin Marie, Lagorce, cf. infra).
Terray montre comment cette politique comportent des coûts exorbitants
pour l'ensemble de la société. Du même, à
conseiller également :
in E. Balibar, M. Chemillier-Gendreau, J. Costa-Lascoux,
E. Terray (1999), Sans-papiers : l'archaïsme fatal,
La Découverte, 42 francs. Voir une
présentation.
Suite au naufrage des réfugiés Kurdes, remarques, remarques
incisives et pertinentes sur l'impasse et l'absurdité des politiques
menées actuellement.
Pour montrer comment la politique dite de maîtrise des flux
(la loi et les pratiques) s'accorde très bien avec la redécouverte
de l'immigration « utile », en autorisant une
politique adaptable selon les besoins supposés de main d'uvre,
politique changeante qui plus est au seul bon vouloir de l'administration
du fait de l'arbitraire érigé par la loi en mode de
fonctionnement (l'appréciation par les préfectures)
et en conséquence sans que le législateur n'ait à
se prononcer sur ces inflexions de politique (il n'est ni consulté,
ni même informé). Une politique permettant par exemple
de faire venir les « bons » étrangers présentant
un « intérêt » tout en maintenant
dans l'irrégularité et l'extrême précarité
les « indésirables ». Un numéro
qui dénonce aussi les faux progrès annoncés par
la loi (vie familiale et privée, asile, malades...), une politique
au final « ferme » mais qui n'est pas « digne »
pour beaucoup. Un numéro qui démontre l'impasse
de toute politique de maîtrise des flux, même quand celle-ci
est étiquetée de gauche. Sur la question de la libre
circulation et du renouveau de l'immigration utile voir notamment :
-
Jean-Pierre Alaux, Ouverture
à la tête du client
-
Serge Slama, Tapis rouge pour les élites
-
Emmanuel Terray, Les travailleurs sans titre et la justice (sur
l'hypocrisie des discours sur la lutte contre le travail illégal :
les vrais coupables en principe visés, les employeurs directs
ou indirects, n'ont aucun problème alors que les étrangers
sans titre, réelles victimes des pratiques illégales
d'exploitation dans certains secteurs économiques, se retrouvent
les seuls véritablement frappés par la justice).
-
Asile(s) degré
zéro, Plein Droit n° 44, décembre
1999
Même constat que précédemment (n° 47-48)
mais ici spécifiquement sur la question de l'asile. La faillite
des « innovations » (asile territorial, asile
constitutionnel) de la loi Chevènement et le sabordage de l'asile
conventionnel (Convention de Genève).
Certains arguments présentés par les partisans de la
maîtrise des flux migratoires doivent être pris au sérieux.
Je trouve que sur cette position peu de textes tiennent la route (n'hésitez
pas à m'en signaler). J'en signale deux :
-
Patrick Weil dans son débat avec Emmanuel Terray, Le
Monde des débats, janvier 2001 (déjà
commenté, cf. supra)
- Hans Mahnig, Politique d'immigration et principe d'égalité,
Hommes et Migrations n° 1211, janvier-février
1998, pp. 113-118 (voir le résumé).
Sur ce texte, voir également la réponse de :
Jean-Pierre Alaux « Politique
d'immigration et principe d'égalité Réponse
à Hans Mahnig », Hommes et Migrations
n° 1212, mars-avril 1998
Avec l'entrée en vigueur du traité d'Amsterdam (mai 1999),
a commencé la période transitoire de 5 ans visant
à préparer la « communautarisation »
des politiques d'asile et d'immigration. En mai 2004, la communautarisation
sera en principe définitive. Des directives relatives aux politiques
d'immigration (asile, regroupement familial, visas..) sont donc actuellement
préparées et adoptées dans une relative opacité
et sans aucun débat public. Ce constat justifie :
-
qu'une attention accrue soit portée à ce qui se
passe au niveau européen,
-
que tous les débats et les perspectives de réforme
des politiques d'immigration, y compris la perspective de se diriger
vers la liberté de circulation, devraient s'inscrire à
ce niveau,
-
et, surtout, contrairement à tous ceux qui estiment qu'après
la loi Chevènement il ne faudrait surtout pas relancer le
débat sur ce sujet (puisqu'un consensus serait atteint, la
question n'étant plus l'objet de surenchères politiques
malsaines, etc.), qu'il faut absolument rouvrir le débat
public sur les politiques d'immigration, sauf à préférer
que des hauts fonctionnaires des ministères de l'intérieur
(et parfois de la justice) se mettent d'accord dans des réunions
à huis clos à Bruxelles comme c'est le cas actuellement,
plutôt que les décisions ne soient l'aboutissement
d'un débat impliquant d'abord et surtout le(s) législateur(s)
élu(s) et la société plus largement. Ce souhait
d'un débat public devrait d'ailleurs recueillir l'assentiment
de tous les démocrates, qu'ils soient pour ou contre la perspective
de libre circulation. Ce n'est pourtant pas l'option prise par les
ministres de l'Intérieur ces dernières années.
-
« Quelle
Europe pour les étrangers ? », Plein Droit
n° 49,
revue du Gisti, avril 2001.
Sur cette question qui évolue très très vite
depuis le Sommet européen de Tampere (fin 1999), ce récent
numéro de Plein Droit tient la gageure d'une analyse actualisée,
de haut niveau et accessible. Incontournable. Indispensable. Dans
ce numéro se trouve aussi un dossier reprenant les actes de
la journée du 15 novembre 2000 sur l'Europe (articles
de Claire Rodier, Hélène Gacon et Claudia Cortes).
Même s'il y a eu de nombreuses évolutions depuis, l'analyse
politique n'a pas pris une ride. Un texte de référence,
synthétique et clair.
Un appel à une autre politique en Europe, suite au naufrage
à Fréjus des réfugiés Kurdes
Cette revue accessible sur Internet a publié plusieurs numéros
sur les politiques de contrôle policier et de répression
de l'immigration dans des perspectives européennes et internationales.
« Sécurité et immigration » (n° 31/32,
1998), « Contrôle, frontières, identités :
les enjeux autour de l'immigration et de l'asile » (n° 26/27,
1997), « Circuler, enfermer, éloigner. Zones d'attentes
et centres de rétention aux frontières des démocraties
occidentales » (n° 23, 1996)
Sur l'Europe, on peut compléter sa réflexion par des
articles de Plein Droit parus en 1998 et 1999 :
Une dizaine d'articles couvrant à peu près tout ce
que vous voulez savoir sur l'Europe et ses étrangers.
D'autres articles sur l'Europe, parus dans d'autres numéros
de Plein Droit :
-
Armelle Crozet, Éviter l'application de la Convention
de Genève l'accueil des Kosovars dans l'Union
européenne, Plein Droit, n° 44,
décembre 1999.
- Claudia Cortes-Diaz, Le traité d'Amsterdam et la libre
circulation, Plein Droit n° 38, avril
1998
Sur ce sujet, je ne propose pas grand chose. Il existe pourtant une
énorme quantité de textes. Mais que ceux-ci émanent
de politistes, d'économistes, de sociologues, d'organisations
internationales, d'institut de recherches..., ils aboutissent grosso
modo aux mêmes conclusions. À savoir que le fantasme de
l'invasion, basé sur une perception économiciste simpliste
et fausse des causes des migrations (le différentiel de revenu),
est invalidé empiriquement. Les migrations massives interviennent
pour de courtes périodes de temps suite à des conflits
majeurs (guerres civiles...) ou des persécutions systématiques
de grande ampleur et se font sur de courtes distances (essentiellement
des migrations de réfugiés Sud-Sud). Les autres formes
de migrations, disons plus « économiques »,
sont étalées dans le temps, elles sont de faibles ampleurs
et régulières et elles peuvent concerner des pays très
distants. Leurs origines et leur perpétuation se trouvent davantage
du côté de motifs d'ordre politique, historique, culturels
que du fait des seuls facteurs économiques comme on tend à
le croire : seule une infime minorité des pays du Sud migre,
ce ne sont pas les étrangers des pays les plus pauvres qui migrent,
à l'intérieur des pays du Sud ce ne sont pas ceux en provenance
des régions les plus pauvres qui migrent, et enfin, les plus
pauvres dans ces pays ne migrent pas mais ce sont plutôt ceux
disposant d'un capital culturel, social, matériel suffisant ;
les liens historiques, les réseaux et traditions de migrations
sont également des facteurs jouant un rôle important. Sur
ces questions et sur le rôle des politiques migratoires dans une
perspective mondiale, je propose, très subjectivement, les références
suivantes :
Dans cette rubrique sont rassemblées un peu pèle mêle
des références se situant à différents niveaux.
Le point commun est souvent qu'elles mettent en avant les atteintes
aux droits des personnes humaines. Mais elles critiquent aussi les politiques
d'immigrations sur leur efficacité au regard même des objectifs
recherchés (la maîtrise des flux, l'intégration
des « bons » étrangers..) et montrent leurs
nombreux effets désastreux (discriminations, précarisation,
xénophobie, coûts financiers, etc.), pour aboutir à
conclure à la nécessité de bâtir une politique
basée sur l'égalité des droits et la liberté
de circulation. J'ai séparé en quatre parties : les
textes donnant une perspective historique longue au débat, les
textes ayant relancé l'idée de liberté de circulation
avant l'arrivée de Jospin au gouvernement, les textes durant
la période précédant l'adoption de la loi Chevènement
(1997-1998) et les textes plus récents. Un biais possible vient
du fait que beaucoup de références émanent de membres
du Gisti. Il manque donc probablement pas mal de références
importantes.
-
Danièle Lochak, L'immigration,
une question trop sensible, in Questions sensibles, publication
du CURAPP, Presses Universitaires de France, 1998
-
Danièle Lochak, La
politique de l'immigration au prisme de la législation sur
les étrangers, in Les lois de l'inhospitalité.
La politique de l'immigration à l'épreuve des sans-papiers,
La Découverte, 1997
Deux analyses politiques des évolutions de la législation
qui permettent de replacer les évolutions récentes
dans la perspective plus longue des politiques françaises
d'immigration depuis plus d'un siècle et surtout depuis 1945.
Pour un peu d'Histoire sur la liberté de circulation :
Sont indiqués ici les textes présentant l'état
du débat jusque vers 1997. Même si le contexte semble avoir
changé avec le renouveau des discours sur l'immigré « bon
car utile pour nous » (renouveau qui doit être pris
en compte, voir les points 1 et 6), les constats et les arguments
n'ont pas pris une ride.
Selon toute probabilité, voici les principaux textes de l'époque
ayant relancé le débat sur la libre circulation :
-
Un dogme à
réviser, édito de Plein Droit n° 32, juillet
1996
-
Jean-Pierre Alaux, Contre
l'extrême droite, la liberté de circulation, Plein
Droit n° 32,
juillet 1996
-
Danièle Lochak, Pour
en finir avec un dogme, Les inrockuptibles n° 70
du 11 au 17 septembre 96
- Jean-Pierre Alaux, Sortir
du piège de la fermeture des frontières, janvier
1997
- Didier Bigo, L'illusoire
maîtrise des frontières, Le Monde Diplomatique,
octobre 1996
Sur l'illusion du contrôle policier des flux migratoires.
On ne peut maîtriser les frontières françaises
(européennes) par lesquelles transitent plus de 300 millions
de personnes par an (plus de 1 milliards de personnes), sauf à
vouloir prendre pour modèle l'Albanie d'Enver Hodja et déployer
de plus en plus de moyens répressifs comme on le constate
actuellement. Pour Didier Bigo et d'autres, voir également
le numéro spécial de la revue Cultures et Conflits
n° 31-32 sur « Sécurité
et immigration »
-
Didier Fassin, Alain Morice et Catherine Quiminal (1997), « Pour
une politique de l'hospitalité », conclusion
de Les lois de l'inhospitalité.
La politique de l'immigration à l'épreuve des sans-papiers,
La Découverte, pp. 263-79 (ce chapitre n'est pas disponible
en ligne).
-
Jean-Pierre Alaux, « Comme
une porte sans chambranle ni murs », Plein Droit
n° 34,
avril 1997
-
Deux contributions de Hakim Saad et Fayçal Metheni à
la Convention nationale de SOS racisme des 23 &
24 novembre 1996.
- Pas directement sur la liberté de circulation, mais sur plutôt
sur les mouvements de sans papiers, voir les articles
des membres du collège des médiateurs, une biblio
sur la lutte des sans papiers. Voir aussi la biblio.
Ces textes se situent sur le même plan que les précédents.
Seul le contexte politique a changé : d'une résistance
à des lois inacceptables (Debré), on passe à l'espoir
d'une réelle transformation de la police des étrangers
avec le nouveau gouvernement. Ces textes sont écrits durant la
période comprise entre l'arrivée de Jospin au pouvoir,
la régularisation, le rapport Weil et la décision d'adopter
une loi qui finalement entérine la poursuite de la politique
antérieure de maîtrise des flux. Selon le moment où
ils sont écrits, certains tentent de peser encore sur les décisions
à venir ou en cours, d'autres plus tardifs (ou plus réalistes)
dénoncent l'impasse vers laquelle conduisent les décisions
qui se dessinent ou qui sont déjà entérinées.
-
Note de la Commission
nationale consultative des droits de l'Homme du 3 juillet 1997,
reproduite dans Plein Droit n° 35.
- « Tout
bien réfléchi, la liberté de circulation »,
lettre ouverte à Jospin du 10 juillet 1997, reproduite
dans Plein Droit n° 35.
Une lettre à relire.
-
Claire Rodier, Immigration :
tout reste à faire, Les Inrockuptibles, septembre 1997
-
Danièle Lochak, « Bons
étrangers et mauvais clandestins », Le Monde
Diplomatique, novembre 1997
-
Claire Rodier et Nathalie Ferré, « Visas :
le verrou de la honte », Plein Droit n° 35,
septembre 1997
- La République
bornée, Plein Droit n° 36-37, décembre
1997
Un numéro double spécial qui prenait acte de la décision
de non changement de politique décidé par le gouvernement,
qui dénonçait les fausses promesses affichées
par le projet de loi Chevènement (asile, vie privée
et familiale, etc.). Améliorations sur le papier très
minces voire illusoires, davantage des effets d'annonce sans concrétisation
réelle du fait d'un verrouillage des textes quant à
leurs effets pratiques. Ces prédictions seront confirmées
par des bilans ultérieurs (cf. Plein Droit n° 44
de décembre 1999 sur l'asile et n° 47-48,
janvier 2001, sur les autres points de la loi Chevènement).
Parmi les textes de ce numéro ; mentionnons particulièrement :
- Danièle Lochak, État,
nation, frontières : vraies et fausses évidence
Un article incontournable. Pour démonter les amalgames
ou fausses synonymies entre État de droit, État nation,
prérogatives d'État souverain, etc. notions qui ont
été invoquées, voire incantées, à
tout va lors des débats en 1997 pour justifier la maîtrise
des flux migratoires. Un texte qui clarifie les choses.
- Monique Chemillier-Gendreau, La
virtualité de la libre circulation
Cet article est un extrait du livre L'injustifiable. Les
politiques françaises d'immigration, éditions Bayard,
1998 (voir la présentation
du livre + quelques chapitres + quelques articles
de journaux)
L'article permet un tour d'horizon des normes internationales
qui reconnaissent, certes seulement virtuellement pour le moment,
le principe de la libre circulation. Ne serait-ce que la déclaration
universelle des droits de l'Homme. Plus largement, le livre de Monique
Chemillier-Gendreau est original et à recommander car il
permet de faire un tour d'horizon assez complet des faits, des questions
posées et des perspectives permises dans le cadre européen
et international.
- Jean-Pierre Alaux, L'ennui
des frontières
Montre que la fermeture des frontières ne marche pas et que
les solutions bricolées dans la loi Chevènement pour
tenter de masquer les défaillances ne marcheront pas non plus
et continueront à poser de sérieux problèmes.
- Jean-Pierre Alaux, Jeux
de loi, Les Inrockuptibles, octobre 1998
-
Claire Rodier, Retour
sur la lettre ouverte à Jospin, Vacarme n° 7,
janvier 1999
- Catherine Wihtol de Wenden, Faut-il ouvrir les frontières ?,
Presses de Sciences Po, 1999.
Un livre bien fait pour avoir un panorama large, clair et documenté
des causes et modalités des migrations. Mais très
superficiel et décevant pour éclairer la question
posée, notamment au regard des effets sur les pays d'accueil
(normes d'emploi).
Voir les textes de Terray, Morice et autres dans la partie 1.
- Lagorce (1997), Fantasmes et réalité du travail
clandestin, Causes communes n° 17, Cimade, décembre 1997,
pp. 10-12.
Comme le titre l'indique, ce texte remet les pendules à l'heure
à propos de l'emploi dissimulé et de l'emploi des étrangers
sans papiers. (Plus généralement, Causes
communes est une revue trop méconnue qui vaut vraiment
le détour pour les questions relatives aux politiques d'immigration.)
Sur l'emploi des étrangers, avec ou sans papiers, dans certains
secteurs, sur le rôle qu'on leur fait jouer pour abaisser les
normes d'emploi et sur le rôle de la police des étrangers,
dite politique de maîtrise des flux migratoires, dans les diverses
formes de précarisation de l'emploi, Alain Morice et Claude-Valentin
Marie, qui ont beaucoup produit sur le sujet, sont assez incontournables.
Voici une sélection :
-
Claude-Valentin Marie (1997), À quoi sert l'emploi des
étrangers ?, in Les lois de l'inhospitalité.
La politique de l'immigration à l'épreuve des sans-papiers,
La Découverte, pp. 145-175. (sommaire
et d'autres articles)
-
Claude-Valentin Marie, En
première ligne dans l'élasticité de l'emploi,
Plein Droit n° 31, avril
1996, pp. 14-21
-
Alain Morice, Quand la lutte contre l'emploi illégal
cache les progrès de la précarité légale,
in Les lois de l'inhospitalité. La politique de l'immigration
à l'épreuve des sans-papiers, La Découverte,
pp. 177-196 (sommaire
et d'autres articles)
-
Alain Morice (1997), Migrants :
libre circulation et lutte contre la précarité,
in Sans-Papiers, chroniques d'un mouvement, Coédition
IM'media/reflex, pp. 90-102
D'Alain Morice, en plus court, mais du coup moins complet :
- Alain Morice, À
situation juridique précaire, travail précaire
Texte publié dans la brochure Papiers, octobre 1996
-
Alain Morice, Les
travailleurs étrangers aux avant-postes de la précarité,
Le Monde Diplomatique, janvier 1997, pp. 18-19,
-
Alain Morice, Précarisation
de l'économie et clandestinité. Une politique délibérée,
Plein Droit n° 31,
avril 1996, pp. 44-50
-
Alain Morice, Régularisation
des sans-papiers ou libre circulation ?, Texte publié
dans l'ouvrage collectif Sans-papiers. Chronique d'un mouvement,
Édition Reflex Agence IM'media, printemps 1997
-
Jean-Pierre Alaux et P. Tillie, « Les
charmes discrets de l'État minimal », Plein
Droit n° 31,
avril 1996, pp. 22-24
De l'avantage d'un État minimal en Guyane, véritable
zone franche en matière de droit du travail. Une répression
féroce de la clandestinité combinée à
un laxisme délibéré des pouvoirs publics à
l'égard du travail au noir permettent dans certains secteurs
économiques une surexploitation dans la tradition de l'esclavagisme
antérieur. Une recette valable ailleurs, toute proportion
gardée.
- Vincent Viet, Qu'affluent les bras aux manches retroussées,
Plein Droit n° 29-30,
novembre 1995, pp. 22-26
L'actualité des termes et des enjeux du débat à
la Libération
- CERC-Association, Immigration,
emploi et chômage Un état des lieux empirique
et théorique, Les dossiers de CERC-Association n° 3,
mars 1999
Pour un état des lieux de la situation des étrangers
sur le marché du travail et montrer comment ils sont les
premières victimes des difficultés économiques
(pages 5 à 21), pour un aperçu des travaux
des économistes sur le rôle et les effets de l'immigration
dans la régulation du marché du travail et pour remettre
en cause pas mal de fausses évidences dans ce domaine (pages 23
à 50), pour une Histoire des politiques d'immigrations
depuis plus d'un siècle relue à travers le filtre
pertinent des dispositions concernant l'emploi (pages 59 à 90)
et pour un rappel du rôle structurant des dispositions réglementaires
et législatives interdisant aux étrangers plus d'un
tiers marché du travail (pages 90 à 111).
Pour un aperçu rapide, voir également la synthèse
courte.
Dernière mise à jour :
7-12-2005 12:18
.
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