Ceseda : délivrance d’une carte de résident de longue durée-UE


Extraits du Ceseda

A compter du 1er mai 2021 ⋅[après recodif.]⋅ :

Partie législative

  • L. 426-17 et L. 426-18 - Titre de séjour délivrés à l’étranger justifiant d’une résidence régulière ininterrompue en France, d’un certain niveau de ressources et d’une assurance maladie -
  • L. 421-12 et L. 421-25 - Etranger bénéficiaire du « passeport talent » et membres de sa famille -
  • L. 424-5 et L. 424-14 - Titre de séjour accordés aux bénéficiaires d’une protection internationale -

Partie réglementaire

  • R. 413-15 - Appréciation de la condition d’intégration pour la délivrance de la carte de résident -
  • R. 426-5 - Titre de séjour délivrés à l’étranger titulaire du statut de résident longue durée-UE dans un autre Etat membre de l’UE -
  • R. 426-7 et R. 426-8 Titre de séjour délivrés à l’étranger justifiant d’une résidence régulière ininterrompue en France, d’un certain niveau de ressources et d’une assurance maladie -
  • R. 431-6 - Délai pour présenter une demande de titre de séjour -

Avant le 1er mai 2021 : (version applicable depuis le 1er novembre 2016)

Partie législative

Sous-section 1 : Délivrance subordonnée à une durée de séjour régulier

Article L. 314-8

Une carte de résident portant la mention « résident de longue durée-UE » est délivrée de plein droit à l’étranger qui justifie :

1° D’une résidence régulière ininterrompue d’au moins cinq ans en France au titre de l’une des cartes de séjour temporaires ou pluriannuelles ou de l’une des cartes de résident prévues au présent code, à l’exception de celles délivrées sur le fondement des articles L. 313-7, L. 313-7-1, L. 313-7-2 ou L. 313-13, du 3° de l’article L. 313-20, des articles L. 313-23, L. 316-1 ou L. 317-1 ou du 8° de l’article L. 314-11.

Les années de résidence sous couvert d’une carte de séjour temporaire portant la mention « vie privée et familiale » retirée par l’autorité administrative sur le fondement d’un mariage ayant eu pour seules fins d’obtenir un titre de séjour ou d’acquérir la nationalité française ne peuvent être prises en compte pour obtenir la carte de résident ;

2° De ressources stables, régulières et suffisantes pour subvenir à ses besoins. Ces ressources doivent atteindre un montant au moins égal au salaire minimum de croissance. Sont prises en compte toutes les ressources propres du demandeur, indépendamment des prestations familiales et des allocations prévues à l’article L. 262-1 du code de l’action sociale et des familles ainsi qu’aux articles L. 5423-1, L. 5423-2, L. 5423-3 et L. 5423-8 du code du travail. La condition prévue au présent 2° n’est pas applicable lorsque la personne qui demande la carte de résident est titulaire de l’allocation aux adultes handicapés mentionnée à l’article L. 821-1 du code de la sécurité sociale ou de l’allocation supplémentaire mentionnée à l’article L. 815-24 du même code ;

3° D’une assurance maladie.

Un décret en Conseil d’Etat définit les modalités d’application du présent article.

Article L. 314-8-1

L’étranger titulaire de la carte de séjour pluriannuelle portant la mention « passeport talent » prévue au 2° de l’article L. 313-20 peut se voir délivrer une carte de résident portant la mention « résident de longue durée-UE » s’il justifie d’une résidence ininterrompue, conforme aux lois et règlements en vigueur, d’au moins cinq années sur le territoire d’un Etat membre de l’Union européenne sous couvert d’une carte bleue européenne, dont, en France, les deux années précédant sa demande de délivrance de la carte de résident.

Les absences du territoire de l’Union européenne ne suspendent pas le calcul de la période mentionnée à l’alinéa précédent si elles ne s’étendent pas sur plus de douze mois consécutifs et ne dépassent pas au total dix-huit mois sur l’ensemble de cette période de résidence ininterrompue d’au moins cinq années.

L’étranger titulaire de la carte de séjour pluriannuelle portant la mention « passeport talent » prévue au même 2° doit également justifier de ressources stables, régulières et suffisantes dans les conditions prévues à l’article L. 314-8.

Son conjoint et ses enfants dans l’année qui suit leur dix-huitième anniversaire ou entrant dans les prévisions de l’article L. 311-3, admis en France conformément à l’article L. 313-21, peuvent se voir délivrer une carte de résident portant la mention « résident de longue durée-UE » dans les conditions prévues à l’article L. 314-8.

Article L. 314-8-2

L’étranger titulaire de la carte de résident prévue au 8° de l’article L. 314-11, du fait de la reconnaissance de la qualité de réfugié, ou de la carte de séjour temporaire prévue à l’article L. 313-13, du fait de l’octroi du bénéfice de la protection subsidiaire, peut se voir délivrer une carte de résident portant la mention : « résident de longue durée-UE », dans les conditions prévues à l’article L. 314-8.

Par dérogation au 1° de l’article L. 314-8, est prise en compte, dans le calcul des cinq années de résidence régulière ininterrompue, la période comprise entre la date de dépôt de la demande d’asile, sur la base de laquelle a été reconnue la qualité de réfugié ou accordé le bénéfice de la protection subsidiaire, et la date de délivrance de la carte de résident prévue au 8° de l’article L. 314-11 ou de la carte de séjour temporaire prévue à l’article L. 313-13.

Son conjoint, le partenaire avec lequel il est lié par une union civile, son concubin et ses enfants dans l’année qui suit leur dix-huitième anniversaire ou entrant dans les prévisions de l’article L. 311-3, admis en France conformément au 8° de l’article L. 314-11 ou à l’article L. 313-13, peuvent se voir délivrer une carte de résident portant la mention : « résident de longue durée-UE », dans les conditions prévues à l’article L. 314-8.

Partie réglementaire

Sous-section 1 : Délivrance subordonnée à une durée de séjour régulier

Article R. 314-1

Pour l’application des dispositions des articles L. 314-8, L. 314-8-1, L. 314-8-2 et L. 314-9, l’étranger présente à l’appui de sa demande de carte de résident ou de carte de résident portant la mention « résident de longue durée-UE », outre les pièces mentionnées à l’article R. 311-2-2, les pièces suivantes :

1° Un justificatif de domicile ;

2° S’il est marié et ressortissant d’un Etat dont la loi autorise la polygamie, une déclaration sur l’honneur selon laquelle il ne vit pas en France en état de polygamie ;

3° Trois photographies de face, tête nue, de format 3,5 x 4,5 cm, récentes et parfaitement ressemblantes ;

4° Les pièces justifiant :

a) Qu’il entre dans l’un des cas prévus à l’article L. 314-9 ;

b) Ou, s’il ne relève pas de ces dispositions qu’il satisfait aux conditions prévues aux articles L. 314-8, L. 314-8-1 ou L. 314-8-2 ;

5° Pour l’appréciation de la condition d’intégration prévue à l’article L. 314-2 :

a) Une déclaration sur l’honneur par laquelle il s’engage à respecter les principes qui régissent la République française ;

b) (abrogé)

c) Tout document de nature à attester sa connaissance suffisante de la langue française, notamment le diplôme initial de langue française.

Lorsque les moyens d’existence de l’intéressé sont tirés de l’exercice d’une activité professionnelle soumise à l’autorisation d’une autorité de l’Etat, cette autorisation peut être accordée ou renouvelée par le préfet.

Article R. 314-1-1

L’étranger qui sollicite la délivrance de la carte de résident portant la mention « résident de longue durée-UE » doit justifier qu’il remplit les conditions prévues aux articles L. 314-8, L. 314-8-1 ou L. 314-8-2 en présentant, outre les pièces mentionnées aux articles R. 311-2-2 et R. 314-1, les pièces suivantes :

1° La justification qu’il réside légalement et de manière ininterrompue en France depuis au moins cinq ans, sous couvert de l’une des cartes de séjour mentionnées aux articles L. 314-8 et L. 314-8-2 ou sous couvert d’un des visas mentionnés aux 4°, 5°, 7°, 8°, 9°, à l’exception de celui conférant les droits attachés à la carte de séjour pluriannuelle du 3° de l’article L. 313-20, et 11° de l’article R. 311-3 ; les périodes d’absence du territoire français sont prises en compte dans le calcul des cinq années de résidence régulière ininterrompue lorsque chacune ne dépasse pas six mois consécutifs et qu’elles ne dépassent pas un total de dix mois.

L’étranger titulaire de la carte de séjour pluriannuelle portant la mention passeport talent prévue au 2° de l’article L. 313-20 devra justifier qu’il réside légalement et de manière ininterrompue sur le territoire d’un Etat membre de l’Union européenne sous couvert d’une carte bleue européenne, dont, en France, les deux années précédant sa demande de délivrance de la carte de résident ; les périodes d’absence de l’Union européenne sont prises en compte dans le calcul des cinq années de résidence régulière ininterrompue lorsque chacune ne dépasse pas douze mois consécutifs et qu’elles ne dépassent pas un total de dix-huit mois.

S’agissant d’un étranger qui s’est vu reconnaître par la France la qualité de réfugié ou accorder le bénéfice de la protection subsidiaire, la période entre la date de dépôt de la demande d’asile et celle de la délivrance de l’une des cartes de séjour mentionnées au deuxième alinéa de l’article L. 314-8-2 est également prise en compte.

2° La justification qu’il dispose de ressources propres, stables et régulières, suffisant à son entretien, indépendamment des prestations et des allocations mentionnées au 2° de l’article L. 314-8, appréciées sur la période des cinq années précédant sa demande, par référence au montant du salaire minimum de croissance ; lorsque les ressources du demandeur ne sont pas suffisantes ou ne sont pas stables et régulières pour la période des cinq années précédant la demande, une décision favorable peut être prise, soit si le demandeur justifie être propriétaire de son logement ou en jouir à titre gratuit, soit en tenant compte de l’évolution favorable de sa situation quant à la stabilité et à la régularité de ses revenus, y compris après le dépôt de la demande.

3° La justification qu’il bénéficie d’une assurance maladie.

Les justificatifs prévus au 2° du présent article ne sont pas exigés de l’étranger titulaire de l’allocation aux adultes handicapés mentionnée à l’article L. 821-1 du code de la sécurité sociale ou de l’allocation supplémentaire mentionnée à l’article L. 815-24 du même code.

Article R314-1-3

La demande de carte de résident portant la mention « résident de longue durée-UE » au titre des articles L. 314-8, L. 314-8-1 ou L. 314-8-2 vaut demande de renouvellement du titre de séjour précédemment acquis. Il en va de même en cas de demande de carte de résident au titre du 1° de l’article L. 314-9, lorsqu’elle est présentée après trois années de résidence régulière ininterrompue, au titre du 2° du même article, lorsqu’elle est présentée par un étranger qui est titulaire depuis au moins trois années de la carte de séjour temporaire mentionnée au 6° de l’article L. 313-11 ou d’une carte de séjour pluriannuelle mentionnée au 2° de l’article L. 313-18, et, le cas échéant, au titre du 3° du même article lorsqu’elle est présentée par un étranger qui est marié depuis au moins trois ans avec un ressortissant de nationalité française.

Par dérogation au 4° de l’article R. 311-2, l’étranger, titulaire d’une carte de séjour pluriannuelle générale ou d’une carte de séjour pluriannuelle portant la mention « passeport talent », à l’exception de celle délivrée sur le fondement du 3° de l’article L. 313-20, peut, dès qu’il en remplit les conditions d’ancienneté de séjour et sans attendre les deux mois précédant l’expiration de son titre, solliciter la carte de résident prévue aux articles L. 314-8, L. 314-9 ou L. 314-11.

Article R314-1-4

La carte de résident portant la mention « résident de longue durée-UE », délivrée sur le fondement de l’article L. 314-8-2 à l’étranger qui a la qualité de réfugié ou qui bénéficie de la protection subsidiaire, porte la mention suivante sous la rubrique « Remarques » : « La France a accordé la protection internationale le [date] ».

Lorsque l’étranger dispose déjà d’une carte de résident de longue durée-UE délivrée par un autre État membre de l’Union européenne, mentionnant qu’une protection internationale lui a été accordée, la carte de résident portant la mention « résident de longue durée-UE », délivrée par la France sur le fondement de l’article L. 314-8 ou de l’article L. 314-8-1, porte la mention suivante sous la rubrique « Remarques » : « Le [nom de l’État membre] a accordé la protection internationale le [date] », après vérification auprès de l’État membre de l’Union européenne qui lui a accordé cette protection qu’il demeure sous sa protection. Dans le cas où l’étranger obtient le transfert de sa protection en France, la mention est modifiée en conséquence, dans un délai maximal de trois mois suivant le transfert.

Lorsqu’un État membre de l’Union européenne informe la France qu’il a accordé une protection internationale à un étranger déjà titulaire d’une carte de résident portant la mention « résident de longue durée-UE », délivrée par la France sur le fondement de l’article L. 314-8 ou de l’article L. 314-8-1, ou que la responsabilité de la protection de cet étranger a été transférée à cet Etat membre, la France modifie la mention visée au précédent alinéa en conséquence, dans un délai maximal de trois mois suivant la date à laquelle l’information a été transmise.

Lorsqu’un autre Etat membre demande à la France si un étranger, déjà titulaire d’une carte de résident délivrée sur le fondement de l’article L. 314-8-2, demeure sous la protection de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, la réponse est adressée par le préfet qui a délivré la carte, dans le délai maximal d’un mois suivant la réception de la demande.

Article R. 314-1-5

Lorsqu’un étranger qui dispose déjà d’une carte de résident de longue durée-UE délivrée par un autre Etat membre de l’Union européenne se voit reconnaître la qualité de réfugié ou accorder le bénéfice de la protection subsidiaire en France, le préfet ou, à Paris, le préfet de police, en informe les autorités de cet État membre afin de leur permettre de modifier en conséquence la rubrique « Remarques » de la carte de séjour de l’intéressé. Il en va de même lorsque l’étranger était déjà placé sous la protection de cet État et que cette protection a été transférée à la France.

[retour en haut de page]

Dernier ajout : mercredi 31 mars 2021, 11:54
URL de cette page : www.gisti.org/article3170