Article extrait du Plein droit n° 18-19, octobre 1992
« Droit d’asile : suite et... fin ? »

Haïti

Un malheur n’arrive, paraît-il, jamais seul. Pour les Haïtiens, aux lendemains du coup d’Etat militaire qui, le 30 septembre 1991, balayait leur premier président démocratiquement élu neuf mois plus tôt par 67 % du corps électoral, cette « vérité » proverbiale ne fait plus de doute. A la répression qu’ils ont soudain subie — environ 2 000 victimes en quelques semaines —, s’est immédiatement ajoutée une attitude très réservée, voire hostile, de la part de deux pays occidentaux réputés défenseurs des droits de l’homme à l’échelle planétaire : les Etats-Unis et la France. L’asile, auquel plus de quarante mille Haïtiens prétendirent soudain, fuyant l’oppression par mer vers la Floride ou par air vers Paris, leur est chichement compté. La Cour suprême américaine a légitimé leur refoulement, tandis que, en France, les pouvoirs publics utilisent tous les moyens pour leur interdire l’accès au territoire et la possibilité de formuler leur demande d’asile. Cette fin de non-recevoir est, dans les deux cas, révélatrice de l’irrespect, par l’Occident, des principes démocratiques qu’il prétend imposer urbi et orbi et d’une coupure Nord-Sud qui, plus que jamais peut-être, renvoie les pays pauvres à un monde tiers. [1]




Notes

[1Pour toute information sur Haïti, on peut écouter Une Semaine en Haïti, bulletin d’information hebdomadaire téléphoné au (1) 43 29 11 03. Une version écrite de ce bulletin est disponible par abonnement au Collectif Haïti de France, 43 ter, rue de la Glacière, 75013 Paris.


Article extrait du n°18-19

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Dernier ajout : mercredi 19 mars 2014, 10:49
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