|
|
DOSSIER
Réforme Sarkozy sur l'entrée
et le séjour des étrangers
Contrôler, surveiller et punir
2ème édition
Téléchargez
la version imprimable
de cette seconde analyse (44 p., fichier PDF, 385 Ko),
le texte du projet
de loi (30 avril 2003, 32 p., PDF, 254Ko)
et l'ordonnance du 2 novembre
1945 en version consolidée
(41 p., fichier PDF, 378 Ko)
Sur
notre vie de tous les jours
le quadrillage policier se resserre :
dans la rue et sur les routes ;
autour des étrangers et des jeunes ; (...)
Nous
sommes sous le signe de la « garde à vue ».
On nous dit que la justice est débordée. Nous le voyons
bien.
Mais si c'était la police qui l'avait débordée
?
On nous dit que les prisons sont surpeuplées.
Mais si c'était la population qui était suremprisonnée
?
Michel
Foucault
21/05/2003 L'ordonnance
du 2 novembre 1945 sur l'entrée et le séjour des étrangers
en France va subir sa nième réforme. Pour ce qui est des
avancées en termes de droit, le projet de loi adopté en
conseil des ministres le 30 avril 2003 n'en propose aucune. Au contraire,
la réforme qui se dessine peut se résumer en quelques
mots : l'obsession de la lutte contre la clandestinité, la fraude
et le prétendu détournement de procédures. Elle
emporte avec elle une overdose de surveillance, de suspicion systématique
et de contrôle. Elle méconnaît ainsi directement
des droits aussi fondamentaux que le respect de la vie privée
et familiale et la liberté d'aller et venir. C'est à cela
que l'on reconnaît, au prisme des modifications successives apportées
à l'ordonnance, celles qui relèvent vraiment d'une politique
profondément réactionnaire
Le texte, à cet égard, est éloquent. Morceaux
choisis. Le projet consacre la notion de « paternité
de complaisance », venant rejoindre celle, bien connue,
de mariage blanc. Sous prétexte de démasquer les fraudes,
les modifications envisagées rendront encore plus difficile l'accès
légitime au séjour pour les parents d'enfants français
et autorisent les officiers d'état civil à vérifier
la situation administrative des futurs époux, le fait d'être
dépourvu de titre de séjour présumant l'absence
de consentement. Le régime des attestations d'accueil, présentées
comme une insupportable voie d'accès sur le territoire français
à des étrangers se maintenant ensuite en situation irrégulière,
est rendu plus dur que jamais. Dorénavant, recevoir un étranger,
ou, pour un résident étranger, accueillir des proches,
pourrait bien devenir une gageure. Sous couvert cette fois d'intégration,
le projet de loi entend précariser la situation administrative
des étrangers pourtant autorisés à séjourner.
Pour prétendre à la délivrance d'une carte de résident,
ils devront donner des gages de leur intégration dans la société
française, sous la forme de l'adhésion à un « contrat »
qui pèsera désormais comme une menace. Le gouvernement
cherche également à allonger la durée de la rétention
administrative de façon substantielle puisqu'elle pourrait atteindre
32 jours au lieu de 12. L'efficacité de la mesure, sur le plan
de l'organisation de l'éloignement des étrangers, est
loin d'être démontrée. Mais il est clair qu'elle
va faciliter les renvois collectifs par charter.
A travers cette réforme, la seule image de l'étranger
qui se profile est celle du fraudeur, au fait de toutes les combines,
cherchant à toute force et sans motif sérieux à
entrer et à séjourner en France, et s'opposant par tous
moyens à son éloignement. Et l'on nous parle d'une politique
équilibrée et accueillante ! En présentant son
projet au conseil des ministres, le ministre de l'intérieur a
affirmé : « Nous pourrons donner aux Français
le débat digne et républicain qu'ils attendent sur l'immigration.
Il n'était que temps ». Cette déclaration
pourrait prêter à rire si le texte qui l'accompagne n'était
pas si dangereusement répressif.
(...)
Sommaire
Introduction
Analyse
- Refus d'entrée sur le territoire (art. 5
Ord. 45)
- Attestation d'accueil (art. 5-3 Ord. 45)
- Prise d'empreintes digitales (art. 8-3 Ord. 45)
- Dispense de titre de séjour pour les ressortissants communautaires
(art. 9-1 Ord. 45)
- Carte de séjour temporaire : délivrance de plein droit
(art. 12 bis Ord. 45)
- Commission du titre de séjour modifiée
(art. 12 quater Ord. 45)
- Accès retardé à la carte de résident
(art. 14 Ord. 45)
- Cartes de résident : délivrance de plein droit
(art. 15 Ord. 45)
- Aggravation des sanctions et création de nouveaux délits
(art. 21, 21 bis et 21 ter Ord. 45)
- Reconduite à la frontière d'office
(art. 26 bis Ord. 45)
- Regroupement familial (art. 29 Ord. 45)
- Protection temporaire (art. 32 quater Ord.
45)
- Suspicion sur les documents d'état civil étrangers
(art. 34 bis Ord. 45)
- Rétention administrative (art. 35 bis)
- Maintien en zone d'attente (art. 35 quater
Ord. 45)
- Mariage (art. 21 quater Ord 45, 175-2 C.
civ.)
- Double peine (art. 23, 25, 25 bis, et 26
Ord. 45 ; art. 131-30, 131-30-1 et 131-30-2 du Code pénal ;
art. 41, 702-1, et 729-2 du Code de procédure pénale)
- Collectivités d'outre-mer (art. 45 du projet
de loi)
Téléchargements
La version imprimable de « Contrôler,
surveiller, punir », l'analyse du projet de réforme
Sarkozy sur l'entrée et le séjour des étrangers
(44 pages, 20 mai 2003 - fichier PDF, 385 Ko)
L'ordonnance n°45-2658
du 2 novembre 1945 « relative aux conditions d'entrée
et au séjour des étrangers en France »
dans sa version consolidée (41 p., fichier
PDF, 378 Ko)
Le projet de
loi « relatif à l'immigration » au 30 avril
2003 accompagné de l'« exposé des motifs »
du ministre de l'intérieur (32 pages, fichier
PDF, 254 Ko)
Dernière mise à jour :
9-07-2003 22:26
.
Cette page : https://www.gisti.org/
dossiers/reformes/2003-entree-sejour/analyse-16-avr/index.html
|