Bilan 1999
Participation à d'autres
campagnes collectives (suite)
V - Le pacte civil de solidarité
et les étrangers
Avant que la loi sur le PACS ne soit définitivement votée,
le Gisti s'était adressé notamment aux parlementaires
pour mettre l'accent sur les insuffisances du texte en discussion concernant
les partenaires étrangers et faire des propositions pour qu'il
soit amélioré. Il demandait notamment que soit reconnus
à l'étranger ayant conclu un PACS un véritable
droit au séjour ainsi qu'une protection contre les mesures d'éloignement
(voir Bilan d'activité 1998).
Le législateur a finalement maintenu dans leur rédaction
initiale les dispositions concernant le séjour des étrangers
liés par un PACS. La loi du 15 novembre 1999 prévoit
que la conclusion d'un PACS constitue l'un des éléments
d'appréciation des liens personnels en France : autrement
dit, elle doit simplement être prise en compte par les préfectures,
sans autre précision ce qui laisse le champ ouvert aux
interprétations les plus variables, guidées par des circulaires
ministérielles.
Cette imprécision a semblé dangereuse au Gisti, qui sait
d'expérience que les circulaires ne donnent jamais de garanties
réelles aux étrangers. Il a donc pris dès la promulgation
de la loi l'initiative d'un communiqué puis d'une lettre adressée
aux différents ministres concernés ainsi qu'à tous
les présidents de groupes parlementaires, demandant que plusieurs
dispositions de l'ordonnance du 2 novembre 1945 soient complétées
pour être mises en conformité avec la lettre et avec l'esprit
de la nouvelle législation, et que notamment il soit écrit
que les étrangers liés par un PACS ou vivant en concubinage
stable avec un Français ou avec un étranger résidant
en France obtiennent de plein droit une carte « vie privée
et familiale ». Sur cette initiative, le Gisti a réuni
plus de vingt autres associations qui se sont jointes à sa démarche :
association de défense des droits de l'homme, associations de
défense des droits des étrangers, associations de défense
des malades du sida, associations de défense des droits des homosexuel(le)s,
des syndicats, etc.
VI - Campagne contre le saturnisme
Le Gisti a contribué dès 1988 avec la CFDT et la Confédération
syndicale des familles à faire connaître sur Paris le dangers
du saturnisme infantile provoqué dans les locaux anciens et mal
entretenus par l'ingestion par les enfants d'écailles de peinture
au plomb.
Actuellement, le saturnisme est reconnu comme un problème majeur
de santé publique et la loi contre l'exclusion comporte des dispositions
pour lutter contre le saturnisme. Mais elle ne permet pas une réelle
protection des enfants atteints de saturnisme qui, au moins sur Paris,
appartiennent essentiellement
à des familles immigrées.
Avec Médecins du Monde, le CATRED, l'association des médecins
et personnels de santé africains de France, le Gisti a décidé
de provoquer la création d'une association des familles victimes
du saturnisme, dont la vocation est de permettre aux intéressés
de connaître leurs droits et de les défendre, y compris
par des actions en justice.
Après qu'on ait appris que des intoxications au plomb avaient
eu lieu dans des écoles maternelles et des écoles primaires,
un dossier a été diffusé d'une part à la
mairie de Paris et à la préfecture de région, d'autre
part aux associations familiales, aux associations de parents d'élèves
et aux syndicats d'enseignants. Plusieurs écoles ont été
restaurées à la suite de cette campagne au cours de laquelle
l'association a édité un dépliant à diffuser.
Une brochure est en préparation pour faire connaître les
droits des familles et les responsabilités de tous ceux qui ont
connaissance de logements intoxiqués.
VII - Demandeurs d'asile chinois
en Guadeloupe
Le Gisti est intervenu, à la demande de leurs soutiens locaux,
pour assister une soixantaine de ressortissants chinois arrivés
à la fin du mois d'octobre, après naufrage du bateau à
bord duquel ils avaient l'intention d'aller aux Etats-Unis, sur les
côtes de Guadeloupe. Après beaucoup de réticences,
les autorités acceptaient finalement d'enregistrer leurs demandes
d'asile fin novembre. Sans qu'aucun des intéressés n'ait
été personnellement entendu, tous se sont vu notifier
juste avant la fin de l'année un rejet de l'OFPRA et le Préfet
de la région Guadeloupe se disposait à prendre à
leur encontre un arrêté de reconduite à la frontière.
Dans cette affaire, comme cela avait été le cas en 1998
dans des circonstances comparables en Nouvelle Calédonie, le
Gisti a pu constater que la loi, qui est pourtant la même qu'en
métropole, n'est pas appliquée de la même façon
dans les DOM.
Dernière mise à jour :
4-07-2000 20:22.
Cette page : https://www.gisti.org/doc/bilans/1999/2-6-2.html
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