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« Des
étrangers sans droits dans une France bananière » SUR L'ÎLE DE SAINT-MARTIN Risqué de faire valoir ses droits ?ASOCIACION DE EMIGRANTES Selon Ramon Alberto Brito, le président, et les membres du bureau de l'association des ressortissants de la République dominicaine de Saint-Martin, la communauté dominicaine rencontre beaucoup de problèmes. Malgré leur implantation ancienne, certains des Dominicains, même sur place depuis plus de quinze ans, sont expulsés avec leurs enfants, sans qu'aucune procédure ne soit respectée. Les rafles sont organisées avec renvoi immédiat. Aujourd'hui, beaucoup de Dominicains échappent à la répression en vivant dans la partie rattachée aux Antilles néerlandaises. A la recherche, comme ils le soulignent, d'un autre type de vie par le travail, ils s'abstiennent de soutenir les Dominicains délinquants. Selon ce qu'on peut comprendre à demi-mot, leur soutien aux irréguliers se fait prudent. Peu de Dominicains seraient en situation irrégulière. Malgré tout, depuis 1991, tous les jours, la gendarmerie procède à des renvois vers Haïti ou Saint-Domingue. On expulse même les conjoints d'étrangers en situation régulière. Une semaine après le cyclone, le préfet a organisé une réunion avec les associations. Il leur a dit qu'il n'était pas possible de garder les petites maisons, que le gouvernement allait construire des logements. Peu de temps après la tempête, des interpellations ont eu lieu. C'est aux proches d'apporter aux reconduits à la frontière le peu d'affaires qu'ils sont autorisés à prendre car l'avion est petit. A l'encontre des Dominicains, il n'y a plus de violences de la police dans leurs domiciles depuis deux ou trois ans. Mais les Dominicains sont interpellés à n'importe quelle heure, sur tout le territoire de Saint-Martin. Si dans les 24 heures, l'avion de Grand-Case n'a pu décoller, les étrangers sont libérés. La PAF de Marigot envoie à la police de Santo-Domingo une liste des étrangers reconduits. Les passeports sont donnés à la police dominicaine qui, si elle le veut bien, les rend à la personne qui doit alors souvent payer pour les récupérer. Critères discriminatoires
Les Dominicains rencontrent beaucoup de problèmes pour scolariser
leurs enfants, à tel point que l'association est actuellement en
train de procéder à des démarches pour créer
une garderie, car beaucoup de mères travaillent et n'ont pas d'argent
pour payer celle de Marigot. Des enfants, âgés de 8 ans,
ne sont toujours pas scolarisés. Eux ont décidé d'accueillir
les enfants jusqu'à l'âge de 9 ans. Ils constatent que
les inscriptions scolaires se font sur la base de critères discriminatoires :
d'abord les Français. Même quand les classes sont saturées,
un métropolitain qui le désire trouvera toujours une place
à la différence des étrangers. Les priorités
sont discriminatoires parce que fondées non sur la régularité
du séjour mais sur la seule nationalité. Parmi d'autres
difficultés en ce domaine, l'association se souvient qu'en 1992,
la police est venue chercher des enfants à l'école alors
qu'ils étaient français, de mère dominicaine vivant
en concubinage avec un Français. Ces enfants n'ont jamais pu revenir.
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