« Des étrangers sans droits dans une France bananière »
Rapport de mission en Guyane et à Saint-Martin

EN GUYANE

« A Suzini, il y a plus
de 2 000 habitants »

Clarel Félix, directeur d'une association de Haïtiens

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« Ici, on est dans un quartier appelé Suzini (le plus grand bidonville de Cayenne). Le secteur qui est là-bas s'appelle Miami. Ici, c'est Ambalaté. Ces deux secteurs font partie de Suzini. Il y a plus de 2 000 habitants, à 75 % haïtiens et à 25 % brésiliens. Le village existe depuis 1982-1983. Certains habitants sont là depuis le début. Mais avant cette date, il y a eu des Haïtiens. Plus loin, il y a un monsieur qui vit ici depuis 1977.

» La grande majorité des habitants ont des cartes de séjour. Surtout depuis que la cité est en grande partie vide. Vous allez voir pas mal de maisons abandonnées. Ou bien leurs habitants vivent cachés dans la forêt pour échapper à la police ; ou bien ils ont été expulsés vers Haïti ou vers le Brésil. Ceux qui restent ont la carte de séjour.

» La police n'arrête pas de faire des contrôles. Tous ceux qui n'ont pas de papiers, tout de suite c'est le rapatriement.

» Lorsqu'il pleut, l'eau monte de 40 centimètres dans le village. Ça pose un problème de santé assez énorme : comme il n'y a pas de courant pour que l'eau puisse circuler, il y a parfois beaucoup de moustiques. On a des cas de malaria. Ici, on n'a pas le choléra, mais il y en a dans d'autres cités, en particulier dans les villages des Brésiliens. Mais, la dengue, c'est quotidien.