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Bilan 1997
Information et prises de position
sur les projets de réforme
de la législation
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L'année 1997 a été caractérisée par
une intense activité législative : d'abord avec l'adoption
de la loi Debré, en avril, puis avec le
projet de loi Chevènement, largement inspiré du rapport
remis par Patrick Weil. Le Gisti a ainsi été amené
à prendre position sur ces projets et à en fournir, conformément
à sa mission, une analyse critique.
Le conseil des ministres a adopté le 6 novembre 1996 un projet
de loi visant à modifier l'ordonnance de 1945. Ce projet est devenu
la loi du 24 avril 1997, dite « loi Debré ».
- Le Gisti avait, en 1996, fait paraître deux documents, le
premier portant sur un avant-projet finalement abandonné, le
second sur le projet lui-même. Compte tenu des modifications
importantes apportées au projet par l'Assemblée nationale,
le Gisti a fait paraître un troisième document, en janvier
1997 complétant le précédant (voir infra,
« Publications« ).
- Le Gisti a également voulu attirer l'attention de l'opinion
publique sur l'une des dispositions du projet de loi, particulièrement
dangereuse, qui concernait la délivrance des certificats d'hébergement.
Cette disposition prévoyait notamment que toute personne qui
établissait un certificat d'hébergement en vue de la
délivrance d'un visa de court séjour à un étranger
venant en France pour une visite privée devrait déclarer,
sous peine de sanctions, à la mairie de son domicile que son
hôte est bien reparti. Le dispositif mis en place, sur lequel
le Conseil d'Etat avait d'ailleurs donné un avis défavorable,
pouvait apparaître comme une incitation à la dénonciation
des étrangers en situation irrégulière. Il faisait
de plus peser sur tout hébergeant la menace de poursuites pour
aide au séjour irrégulier dès lors que la personne
hébergée se serait maintenue en France. Avec quatre
autres associations, le Gisti avait donc lancé dès le
mois de décembre 1996 un « appel
à une campagne de désobéissance civile »
dans lequel il invitait les groupes parlementaires à saisir
le Conseil constitutionnel si cette disposition était adoptée,
les maires à refuser de mettre en uvre la nouvelle politique,
et les citoyens à refuser de déclarer aux mairies le
départ de leurs hôtes. En janvier 1997, ce premier texte
a été complété par le lancement d'une
« pétition
contre la déclaration-délation ». Par
la suite, on le sait, ce sont les cinéastes qui ont pris le
relais, puis d'autres encore, donnant naissance à une vaste
campagne de pétitions venant de tous les horizons et qui ont
recueilli au total des dizaines de milliers de signatures. Devant
l'ampleur de la protestation, le gouvernement et les députés
ont reculé : le texte adopté en première
lecture a été amendé, sans toutefois supprimer
tous les risques et tous les inconvénients inhérents
à la procédure même du certificat d'hébergement.
- A l'occasion de la discussion du projet de loi au Sénat,
le Gisti a été auditionné par le groupe socialiste.
Plusieurs des critiques formulées contre le projet ont été
reprises à leur compte par les sénateurs, et on en retrouve
la trace dans les débats parlementaires.
- Une fois le projet adopté par le Parlement, le Gisti a rédigé
et remis au Conseil constitutionnel un argumentaire présentant
ses observations sur la constitutionnalité des principales
dispositions du texte voté, complétant les deux saisines
officielles émanant des députés et des sénateurs
socialistes. Ces observations ont fait l'objet d'une brochure (voir
infra, « Publications »).
Le rapport Weil et les projets de loi Chevènement
et Guigou
Très tôt après l'entrée en fonction du nouveau
gouvernement, le Premier ministre a confié à Patrick Weil
la mission de « définir une politique
d'immigration ferme et digne ». La lettre de mission a
été signée le 1er juillet, le rapport
a été remis dès le 31 juillet 1997, comportant deux
parties distinctes, l'une consacrée à l'attribution de la
nationalité française, l'autre consacrée à
la législation sur l'immigration. Dans la foulée, et s'inspirant
étroitement des propositions de ce rapport, le ministre de l'intérieur
a préparé un projet de loi tendant à modifier encore
l'ordonnance du 2 novembre 1945. De son côté, le ministre
de la Justice a préparé un projet de loi relatif à
la nationalité et tendant à revenir partiellement
sur la réforme adoptée en 1993 qui supprimait l'acquisition
automatique de la nationalité française à leur majorité
pour les enfants nés en France en les obligeant à « manifester
leur volonté » de devenir français.
Le Gisti a publié un document d'analyse critique des dispositions
du projet de loi Chevènement (voir infra, « Publications »).
Mais il a aussi exprimé des critiques plus fondamentales, en
constatant que l'essentiel des réformes introduites par les lois
Pasqua et Debré
resteraient en vigueur et qu'on ne trouvait pas, dans les projets gouvernementaux,
la rupture espérée avec la logique de suspicion et l'optique
répressive qui caractérisent depuis vingt ans une politique
tout entière focalisée sur le contrôle des flux
migratoires et la lutte contre l'immigration clandestine. La critique
du rapport Weil et du projet Chevènement à laquelle
a été consacré un numéro double de Plein
Droit (voir infra, « Publications »)
, est donc inséparable de la réflexion du Gisti
sur la politique de l'immigration (voir
ci-après).
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Dernière mise à jour :
11-01-2001 14:27.
Cette page : https://www.gisti.org/
doc/bilans/1997/2-2.html
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