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Les prestations de l'aide sociale à l'enfance (ASE) sont servies
dans des situations de grande détresse et dans l'intérêt
de l'enfant. Elles comprennent :
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Les aides financières à domicile : elles
sont destinées à aider une personne ayant à
sa charge un enfant à assurer son entretien, sa sécurité
et sa conduite lorsque ses ressources sont insuffisantes (article
L 221-1 et suivants du Code de l'action sociale et des familles
CASF).
Ces prestations recouvrent les secours de premiers besoins (pour
les besoins urgents, l'alimentation et l'hébergement en hôtel,
par exemple), les allocations mensuelles (versées à
la famille ou à la personne en charge de l'enfant), la prise
en charge de travailleuses familiales (intervenant en soutien à
domicile pour l'organisation familiale, en accord avec les parents).
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L'aide éducative en milieu ouvert : intervention
à domicile d'un éducateur, sur la base d'un contrat
d'un an conclu entre l'administration et les parents.
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L'hébergement : soit en centre maternel (accueil
des mères isolées avec enfant de moins de 3 ans en
vue de leur réinsertion sociale et professionnelle), soit
par l'accueil provisoire des enfants (les parents concluent un contrat
d'un an renouvelable, ils restent titulaires de l'autorité
parentale et peuvent mettre fin à tout moment au placement).
De plus, l'enfant qui, avant d'atteindre 18 ans, a été
confié au service de l'ASE, peut demander la nationalité
française dès lors qu'il a été confié
à l'ASE pendant au moins trois années (nouvel article
21-12 du code civil).
L'accès sans titre de séjour
L'ASE n'est subordonnée ni à la régularité
du séjour, ni même à une durée minimale de
résidence en France (article L 111-2 du CASF).
En pratique
La condition essentielle et commune à toutes les prestations
de l'ASE pour en bénéficier est l'état de besoin.
L'ASE fonctionne selon un principe déclaratif : lorsque
le demandeur n'est pas en mesure de produire les justificatifs requis,
il est important de rappeler qu'il peut prouver son identité,
le montant de ses ressources ou son adresse par une simple attestation
sur l'honneur.
Obstacles
Les services départementaux de l'ASE ont tendance à restreindre
les droits des familles sans-papiers en leur opposant différents
arguments :
-
l'impossibilité de contrôler les ressources du
demandeur : ce motif de refus peut être contourné
en faisant valoir une attestation sur l'honneur évaluant
les ressources mensuelles ;
-
l'absence de lien juridique entre l'enfant et le demandeur :
ce motif de refus est abusif. Aucun lien juridique n'est nécessaire :
il suffit que l'enfant soit à la charge effective et permanente
de la personne qui l'héberge (factures de vêtements,
fournitures scolaires
) ;
-
l'absence de projet ou d'insertion sociale : ce motif
est presque systématiquement opposé aux sans-papiers
lors de demandes d'admission dans un centre maternel. Cependant
il ne repose sur aucun fondement légal : il peut donc
être contesté juridiquement ;
-
la situation irrégulière du demandeur est susceptible
de compromettre la santé, la sécurité, l'entretien
et la conduite des enfants dans la famille : l'ASE peut
alors signaler la situation au procureur de la République
pour saisine du juge des enfants, qui peut prononcer le placement
s'il estime que les conditions de vie des parents n'apportent pas
un minimum de sécurité à l'enfant. Cette pratique,
véritable « chantage institutionnel au placement »,
est très répandue dans les relations entre l'ASE et
les familles étrangères sans ressources fiables ;
-
les mineurs isolés (à la frontière
ou sur le territoire) : ils se heurtent à une résistance
générale des ASE départementales qui refusent
la prise en charge des enfants étrangers récemment
arrivés : les arguments invoqués tiennent à
une contestation, soit de leur minorité, soit de leur isolement.
Face à ces pratiques restrictives, les capacités de résistance
sont limitées.
En cas de refus de l'ASE, il convient, d'abord, d'obtenir un refus
écrit (et pas seulement oral) afin de connaître les motifs
précis de refus, et, ensuite, de solliciter l'aide d'une association
pour exercer les voies de recours, en particulier la saisine du juge
des référés qui intervient lorsqu'il est urgent
de résoudre une situation. La procédure de référé-liberté
est particulièrement adaptée lorsque l'administration
a opposé un refus « manifestement illégal »
et porté une « atteinte grave au droit fondamental »
de l'aide sociale aux enfants avec des conséquences graves et
immédiates. Des demandes de prestations de l'ASE ont par ce biais,
et à différentes reprises, été rapidement
débloquées.
Pour les mineurs isolés, il est possible de saisir directement
le juge des enfants par courrier. Il faut expliquer la situation du
jeune et les dangers qu'il encourt en l'absence de protection. Dans
la mesure du possible, il faut que le jeune signe ce courrier.
Pour en savoir plus
Voir le guide de « La protection sociale des étrangers
en France », Gisti, 2002, La Découverte.
Voir la Note pratique « Se
servir du référé-liberté et du référé-suspension »,
Gisti-CICADE, 2003, disponible au Gisti.
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CNAFAL (conseil national des associations familiales et laïques) :
108 av. Ledru Rollin 75011 Paris 01 47 00 02 40/ 03 80/ 39
58
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CSF (confédération syndicale des familles) :
53 rue Riquet 75019 Paris 01 44 89 86 80
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Défenseur des enfants : 85 boulevard Montparnasse 75008
Paris 01 53 63 58 51
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UNAF (union nationale des associations familiales) présent
dans tous les départements : 28 place Saint Georges
75009 Paris 01 49 95 36 00
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de cette publication
Dernière mise à jour :
27-12-2006 11:47
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Cette page : https://www.gisti.org/
doc/publications/2004/sans-papiers.html
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