Plein Droit n° 18-19, octobre
1992
« Droit d'asile :
suite et... fin ? »
Voir aussi l'article « Fortifications
contre la "misère du monde" »
La Convention de Dublin (juin 1990) détermine quel Etat doit
examiner une demande d'asile.
Article 3-1 Les Etats membres s'engagent à
ce que tout étranger qui présente, à la frontière
ou sur leur territoire, une demande d'asile auprès de l'un d'entre
eux voie sa demande examinée.
Elle n'oblige pas cet Etat à permettre au demandeur l'accès
à son territoire.
Article 3-5 Tout Etat membre conserve la possibilité,
en application de son droit national, d'envoyer un demandeur d'asile
vers un Etat tiers dans le respect des dispositions de la Convention
de Genève, modifiée par le protocole de New-York.
Elle permet qu'un Etat examine une demande d'asile même si les
critères ne le désignent pas comme responsable de cet
examen.
Article 3-4 Chaque Etat membre a le droit d'examiner
une demande d'asile qui lui est présentée par un étranger,
même si cet examen ne lui incombe pas en vertu des critères
définis par la présente convention, à condition
que le demandeur d'asile y consente.
Mais les travaux menés actuellement par les douze dans le cadre
du Groupe ad hoc Immigration prévoient une utilisation
concertée de la notion de pays de premier accueil : la détermination
de ce pays de premier accueil devrait alors précéder la
désignation d'un Etat responsable de l'examen de la demande d'asile.
Un récent document de travail du Groupe ad hoc Immigration
tente de définir les conditions fondamentales permettant un renvoi
vers un pays de premier accueil : par exemple, le demandeur « doit
avoir eu la possibilité de solliciter la protection de ce pays »,
et « y bénéficier d'une protection effective
contre le refoulement au sens de la Convention de Genève ».
Il propose que, lorsqu'il existe un pays de premier accueil, l'examen
de la demande d'asile soit refusé et l'étranger renvoyé
vers ce pays dans la mesure où un renvoi est possible, la détermination
du pays de premier accueil se posant en principe avant la question matérielle
de l'examen de la demande d'asile.
Soit un Zaïrois se présentant à l'aéroport
Heathrow de Londres en provenance du Congo, détenteur de deux
visas remis à la même date, l'un pour l'Espagne, valable
un mois, l'autre pour la Belgique, valable trois mois.
Son épouse a, quant à elle, déposé une
demande d'asile en Italie, mais voudrait en fait se réfugier
en France.
Dernière mise à jour :
14-02-2001 19:43.
Cette page : https://www.gisti.org/
doc/plein-droit/18-19/premier.html
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