Plein Droit n° 13, mars 1991
« Des visas aux frontières »
Comment accéder aux documents administratifs ?
Voir aussi l'article « L'intrusion
dans le non-droit :
une association en zone internationale »
Selon la loi du 17 juillet 1978, complétée par le
décret du 28 avril 1988, quand une personne (physique ou
morale) désire avoir communication d'un document administratif,
elle doit en faire la demande au service dont ce document émane
ou qui le détient.
Si cette communication est refusée (l'absence de réponse
au bout d'un mois valant refus), l'intéressé dispose d'un
délai de deux mois pour saisir la Commission d'accès aux
documents administratifs (CADA) qui, dans le mois de sa saisine, rend
un avis sur la communicabilité ou l'incommunicabilité
du document.
Cet avis est transmis à l'autorité administrative compétente
qui doit faire connaître, dans le mois de sa réception,
la suite qu'elle entend y donner. Si le refus de communication est confirmé
(par une décision expresse ou implicite), l'intéressé
peut former un recours devant le tribunal administratif qui doit, en
principe, statuer dans les six mois. En cas de rejet du recours, appel
peut être formé auprès du Conseil d'État.
Si le juge administratif (tribunal administratif en premier ressort
ou Conseil d'État en appel) annule le refus de communication
du document, cette décision n'oblige pas l'administration à
procéder à la communication ; elle a simplement pour
effet de lui interdire de renouveler son refus pour le même motif.
L'administré est donc, de toute façon, contraint de faire
une nouvelle demande dont l'issue reste toujours incertaine...
Cette procédure, longue et complexe, d'une efficacité
limitée, a été mise en place pour concilier le
droit des administrés à avoir connaissance des documents
administratifs, la garantie du secret de certaines activités
administratives (défense nationale, diplomatie, sûreté
de l'État, procédures judiciaires en cours, vie privée,
etc.), tout en préservant l'administration des demandes abusives
et en évitant l'engorgement de la juridiction administrative
(d'où le « filtre » obligatoire de la CADA).
La conséquence en est généralement que les administrations
ont une notion extensive des documents non communicables et que les
administrés se découragent d'aller jusqu'au bout de la
procédure. L'ANAFÉ, quant à elle, est décidée
à épuiser les voies de recours, si besoin est, pour obtenir
satisfaction.
Dernière mise à jour :
25-06-2001 23:28.
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