Bilan 1999
Rencontre associative
à Saint-Martin
En mars 1999, le Gisti a participé à une rencontre
à Saint Martin avec les représentants de plusieurs organisations
défendant les droits des étrangers en Martinique, Guadeloupe
et Guyane.
Cette initiative fait suite à un travail entamé en 1996,
avec le CCFD et Emmaüs, pour soutenir l'action des associations
d'aide aux étrangers présentes dans ces trois départements
d'outre-mer. Ce soutien s'est concrétisé en novembre 1998
par l'organisation d'une semaine de formation en droit des étrangers
qui avait réuni une trentaine de militants à Cayenne (voir
Bilan d'activité 1998).
Il s'est poursuivi en 1999.
Trois sujets ont été abordés à Saint Martin :
la consolidation des associations les plus fragiles, la formation des
militants et la mise en place d'un observatoire.
La consolidation des associations La rencontre de Saint
Martin a fait apparaître l'extrême fragilité de certaines
associations qui réalisent souvent un travail considérable
avec très peu de moyens. Il s'agit notamment des associations
communautaires qui fonctionnent dans des conditions très précaires,
bien souvent sans locaux et sans moyens financiers. Ces associations
constituent pourtant un lien essentiel avec les communautés étrangères.
La création de collectifs de défense des droit des étrangers
au niveau de chaque DOM a permis de briser leur isolement. Mais il serait
vain de créer des structures collectives si les associations
qui les composent ne peuvent assurer leur survie. Le premier objectif
retenu à Saint Martin a été de donner aux associations
qui en ont besoin les moyens de tenir une permanence d'accueil pour
les étrangers dans des conditions décentes.
Une première dotation financière a été
attribuée cette année à chaque collectif pour leur
permettre de s'équiper en matériel de bureautique. Le
financement est assuré par le CCFD et Emmaüs. Là
où cela était possible (Guyane, Saint Martin), les moyens
ont été mis en commun pour permettre à plusieurs
associations de tenir leurs permanences dans un même local équipé
d'un matériel informatique et d'une photocopieuse. Cette aide
financière devrait s'étaler sur trois ans.
La formation des militants Concernant la formation,
la rencontre de Saint Martin a permis de préciser un peu mieux
les besoins de chaque association. Une seconde formation théorique
sur le modèle de celle de Cayenne a été écartée
au profit d'une approche plus pratique : travail en petit groupe,
sur la base de recours-type puisqu'il ressort que beaucoup d'associations
éprouvent encore des difficultés pour rédiger des
recours. Il s'agit maintenant de permettre aux associations qui ont
déjà une permanence juridique de se perfectionner, et
à celles qui n'ont pas encore franchie le pas, de se lancer et
d'ouvrir une permanence.
Une proposition de formation pour l'année 2000 a été
adressée toutes les associations présentes à Cayenne.
La mise en place d'un observatoire interassociatif Enfin,
la création d'un observatoire sur la situation des étrangers
dans la Caraïbe a été abordée. Son intérêt
est certain mais la mise en place d'une telle structure paraît
encore un peu prématurée dans la mesure où le travail
en collectifs départementaux (et à Saint Martin) en est
à ses débuts. L'idée d'établir des relais
dans les pays d'origine est retenue. L'objectif est de pouvoir retrouver
et rester en contact avec les étrangers éloignés
pour leur permettre d'engager des recours si nécessaire. Rappelons
que nombre d'étrangers protégés, notamment des
parents d'enfants français, sont régulièrement
reconduits à la frontière à partir des DOM, et
que les dispositions de l'ordonnance de 1945 relatives au recours suspensif
contre les reconduites à la frontière ne sont pas en vigueur
à Saint Martin et en Guyane.
Une première étape pour faire vivre cet observatoire
pourrait être la rédaction d'un rapport annuel sur l'état
de l'application du droit des étrangers et les pratiques de l'administration
dans chacun des départements.
Dernière mise à jour :
5-07-2000 19:15.
Cette page : https://www.gisti.org/doc/bilans/1999/2-3.html
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