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          COMMUNIQUÉ 
        Malgré poursuites  
          et tentatives d'intimidation, 
          la solidarité n'est pas un délit
        23/08/2004  Non, 
          on ne désobéit pas à la loi quand on aide un étranger 
          sans papiers, en lui offrant un toit, un peu d'argent, de quoi manger 
          et se vêtir. 
         Non, il n'existe pas de « délit d'hébergement 
          de clandestins ». 
        Le jugement du tribunal correctionnel de Boulogne a le mérite 
          d'avoir rappelé cette vérité, même s'il n'a 
          pas osé en tirer toutes les conséquences et relaxer les 
          militants poursuivis. 
        La loi réprime seulement le fait d'avoir « par 
          aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter 
          l'entrée, la circulation ou le séjour irréguliers 
          d'un étranger en France ». C'est déjà 
          beaucoup, c'est déjà trop, car le texte est suffisamment 
          vague pour se prêter à toutes les interprétations, 
          donc à toutes les intimidations. 
        Cela fait plus d'une dizaine d'années que des poursuites sont 
          régulièrement engagées contre des individus ou 
          des organisations qui viennent en aide aux sans-papiers - parmi lesquels, 
          beaucoup de demandeurs d'asile déboutés -, sur la base 
          d'un texte qui n'avait au départ vocation à s'appliquer 
          qu'à ceux qui agissent à des fins lucratives. Depuis 2002, 
          les poursuites ou menaces de poursuites se sont multipliées, 
          notamment contre des associations : le GASPROM, Asti de Nantes, menacé 
          de poursuites sous prétexte de proxénétisme pour 
          avoir domicilié - même pas hébergé ! - des 
          demandeurs d'asile parmi lesquels auraient figuré des prostituées 
          ; plusieurs communautés d'Emmaüs, dont la mission est d'accueillir 
          les plus démunis, mises en demeure de ne plus héberger 
          de sans-papiers. Il s'agit avant tout d'intimider, de faire peur, de 
          dissuader. Pour cela, tous les moyens sont bons : garde-à-vue, 
          perquisitions, menottes, menaces diverses, violences
 
        Et c'est sans doute l'intimidation que recherchent les pouvoirs publics, 
          plus que les condamnations, même si la loi Sarkozy a renforcé 
          encore les sanctions encourues. N'oublions pas que les deux militants 
          de Calais, finalement dispensés de peine, ont vécu pendant 
          dix-huit mois dans la crainte d'une condamnation qui, avant que le parquet 
          ne renonce à retenir la circonstances aggravante de bande organisée, 
          pouvait aller jusqu'à dix ans (!) de prison. 
        Le procès de Boulogne l'a confirmé : « La 
          solidarité n'est pas un délit ». Nous continuerons 
          à le proclamer et à soutenir ceux qui, par conviction, 
          par amitié, ou par simple sentiment d'humanité, refusent 
          de céder à cette politique d'intimidation et de dissuasion. 
         
          Paris, le 23 août 2004 
         
        
  
 Dans 
          la presse 
        Signez 
          (si ce n'est déjà fait)  
          le Manifeste des délinquants de la solidarité 
         
         
         
        
   
           
            Dernière mise à jour : 
             
            26-08-2004  16:53
            .   
Cette page : https://www.gisti.org/
doc/actions/2004/europe/index.html 
            
  
 
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