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ACTIONS COLLECTIVES
DU 9 AU 11 OCTOBRE,
DES DIZAINES D'EXILES
ET SANS PAPIERS ONT OCCUPÉ LE SSAE
(Service social d'aide aux émigrants,
18, rue Auguste Perret, 75013 Paris)
Les exilés du 10ème
arrondissement
de Paris et leurs soutiens, des sans-papiers soutenus par Droits Devant
!! passent à l'offensive
Depuis
des mois, notre Collectif de soutien* cherche à
sortir les exilés du Xème - Kurdes, Afghans, Iraniens
et Irakiens - de l'extrême précarité dans laquelle
ils vivent, à la rue et dans les parcs publics. Il se heurte
au silence des pouvoirs publics, qui préfèrent considérer
ces exilés comme des personnes en transit, alors qu'ils viennent
de pays où la guerre sévit et où les droits humains
sont bafoués. La plupart pourraient - s'ils étaient correctement
informés de leurs droits - ou voudraient demander l'asile en
France, mais ils se trouvent confrontés à mille obstacles,
en particulier aux scandaleuses conditions d'accueil en préfecture
et à la grave pénurie de places en Centres d'accueil pour
demandeurs d'asile. L'hiver approche et il serait inacceptable que,
comme l'année dernière, les exilés passent un deuxième
hiver dehors.
Les sans-papiers connaissent une situation similaire et continuent
de vivre dans l'indifférence et le mépris, victimes d'une
réglementation répressive, confrontés aux refus
des guichets des préfectures, privés de droits fondamentaux.
Eux aussi s'apprêtent à vivre un hiver de plus privés
de droits. Ensemble, exilés et sans-papiers ont décidé
de dénoncer l'aggravation de leur situation à laquelle
ils peuvent s'attendre avec les projets de loi en lecture devant le
Sénat au mois d'octobre qui visent notamment à :
-
la marginalisation et la criminalisation des étrangers qui
devront franchir des obstacles juridiques multipliés et affronter
la suspicion et l'arbitraire de l'administration ;
-
la criminalisation, jusque-là inédite, des travailleurs
migrants sans autorisation de travail, renversant un principe majeur
du droit social ;
-
la pénalisation des personnes faisant le choix de la solidarité
plutôt que de l'exclusion, les peines encourues pour aide
au séjour irrégulier d'un étranger étant
aggravées ;
-
l'anéantissement de la notion d'asile, droit fondamental
relégué au rang des instruments de ce qu'on veut appeler
« contrôle des flux migratoires ».
Ensemble, exilés et sans-papiers demandent au gouvernement :
-
la mise en uvre d'un dispositif d'accueil permettant à
tous les exilés et sans papiers de vivre dans des conditions
dignes, par la création de centres d'accueil, logements et
foyers ;
-
la régularisation de tous les sans-papiers, et la reconnaissance
de la place qu'ils occupent dans la société française,
au sein de laquelle ils vivent et travaillent depuis des années ;
-
pour les demandeurs d'asile, le retour du droit au travail dont
ils jouissaient jusqu'en 1991 ;
-
des moyens suffisants dans les administrations en charge de l'accueil
des étrangers (préfectures, OFPRA, etc.)
Les étrangers ne sont pas un danger. Nous faisons le choix de
la solidarité et, malgré les dispositions inacceptables
des projets de loi en débat, nous sommes résolus à
continuer de le faire.
Les soutiens du Collectif des exilés du Xè,
et Droits Devant !! , lui aussi mis à mal par le gouvernement,
parce qu'il est un symbole et un rouage du nécessaire accueil
des étrangers
* Le Collectif de soutien aux exilés
du Xè est composé des exilés eux-mêmes, de
militants, et des organisations suivantes : ATTAC 9/10, Droits
devant ! !, France Libertés, GISTI, Les Verts.
Dernière mise à jour :
28-10-2003 16:34
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Cette page : https://www.gisti.org/
doc/actions/2003/collectifx/arrivee.html
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