Campagne
de soutien aux « réfugiés » de Sangatte
à Calais les 19 et 20 octobre 2001
03/10/2001 Les « réfugiés »
de Sangatte, majoritairement afghans, irakiens, iraniens et kurdes de
Turquie, réapparaissent dans l'actualité. On enregistre
une multiplication d'accidents qui ont entraîné
plusieurs décès en 2001 en raison de tentatives
de plus en plus périlleuses de la traversée de la Manche.
Ces circonstances éclairent les absurdités de la réglementation
visant à la fermeture des frontières en vigueur partout
en Europe. C'est, en effet, à cause de la fermeture des frontières
que les demandeurs d'asile sont a priori considérés comme
des clandestins et les transporteurs comme des délinquants.
Les ministres de l'intérieur britannique et français
ont dénoncé, rituellement, les filières et les
mafias qui exploitent les « réfugiés »,
sans s'interroger sur la responsabilité directe de leur politique
de verrouillage des frontières dans le développement de
ce phénomène.
Les réfugiés de Sangatte posent la question d'un espace
européen dans lequel les demandeurs d'asile bénéficieraient,
sans contrôles aux frontières, de la liberté de
demander protection où bon leur semble, et dans lequel les réfugiés
reconnus par n'importe quel État pourraient s'installer dans
n'importe quel autre État de l'Union.
Si les Afghans, les Irakiens, les Kurdes de Turquie pouvaient librement
solliciter l'asile en Grèce, en Italie, en Allemagne ou ailleurs,
il n'y aurait pas concentration d'exilés en France puis en Angleterre,
et le camp de Sangatte ne serait pas nécessaire.
Si, une fois leur demande d'asile déposée dans un État
ou un autre, ils avaient la possibilité de circuler librement
en Europe, certains choisiraient probablement de rester dans le pays
qui examine leur requête, d'autres décideraient de séjourner
ailleurs, et, là encore, le camp de Sangatte ne serait pas
nécessaire.
Si, pour avoir une chance de résider en Angleterre comme réfugiés,
ils n'étaient pas contraints de forcément solliciter l'asile
en Angleterre, le camp de Sangatte ne serait pas nécessaire,
ni les discussions sur le besoin d'autres camps.
Pour un statut européen des
réfugiés
et leur libre circulation dans l'Union européenne, nous réclamons
le respect intégral de la Convention de Genève de 1951
sur les réfugiés, signée par la France, le Royaume-Uni
et tous les États-membres de l'Union. Que tout demandeur d'asile,
dès le dépôt de sa demande, soit reconnu citoyen
résident de plein droit !
Appel librement inspiré du communiqué
du GISTI
du 10 septembre 2001
Dernière mise à jour :
3-10-2001 20:38.
Cette page : https://www.gisti.org/
doc/actions/2001/calais/appel.html
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