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COMMUNIQUÉ

L'Europe, la France, l'asile, l'Afghanistan

Oui au commandant Massoud – 
Non aux réfugiés afghans

Il arrive à l'actualité de faire des farces aux politiques.

En quelques jours cette semaine, la coïncidence de plusieurs événements montre à quel point la politique française et européenne du droit d'asile est mensongère et hypocrite. Qu'on en juge :

  1. la Commission européenne a rendu publique, le 4 avril, un projet de directive sur des « normes minimales » en matière d'asile.

  2. le commandant Massoud, leader de l'opposition au régime archaïque des Taliban afghans, est invité par la présidente du Parlement européen. Opportuniste, la France le fait recevoir par son ministre des affaires étrangères et par son Assemblée nationale.

  3. le gouvernement français demande au Sénat de ratifier, jeudi 5 avril, un protocole additionnel au Protocole de Sangatte entre la France et le Royaume-Uni (25 novembre 1991). Ce texte vise à renforcer le contrôle des étrangers en situation irrégulière cherchant à passer de France en Angleterre à partir de Calais.

Les gouvernements anglais et français se gardent bien d'indiquer que, parmi ces étrangers, les Afghans sont au premier rang depuis environ deux ans.

Du côté diplomatique — européen et français —, on déroule donc le tapis rouge devant une personnalité afghane en raison de son combat contre l'oppression tragique organisée par les Taliban. Du côté de la police des étrangers — elle aussi européenne autant que française —, on durcit la lutte contre les réfugiés, notamment afghans (et qui sont aussi Irakiens, Iraniens, Kurdes de Turquie).

L'exposé des motifs du projet de loi français relatif à la modification du Protocole de Sangatte est révélateur. Il explique avec une certaine naïveté que : « Depuis plusieurs années, le Royaume-Uni connaît un flux d'immigration clandestine important constitué essentiellement de demandeurs d'asile. Une part importante de ces flux tentent de gagner le Royaume-Uni via la France, notamment en empruntant la liaison ferroviaire [sous la Manche] ».

La France, l'Angleterre et, avec elles, l'Europe tout entière s'obstinent donc à traiter les demandeurs d'asile comme des clandestins, en violation du droit international. Voilà pourquoi les réfugiés afghans et tous les autres, qui ont traversé l'Union européenne d'Est en Ouest avant d'arriver à Calais, sans qu'un seul État leur ait offert la protection qui leur est due, poussent toujours plus loin leur exil.

Tandis que l'Europe et la France louent l'engagement du commandant Massoud en faveur des libertés en Afghanistan, l'Europe et la France s'organisent pour accroître l'oppression à l'encontre des opprimés afghans. Et la Commission de Bruxelles travaille, pour sa part, sur des « minima » en matière d'asile.

Il y a décidément de lumineuses coïncidences d'événements.

Paris, le 4 avril 2001.

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Dernière mise à jour : 11-04-2001 10:32.
Cette page : https://www.gisti.org/ doc/actions/2001/afghans/index.html


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