|
|
Communiqué
Moratoire, grâce et amnistie indispensables à la régularisation des sans-papiers
Act Up-Paris, Aides Ile-de-France, CDSL, CEDETIM, Cimade, Droits Devant !!, Emmaüs-France, FASTI, GISTI, MRAP, Service national de la Pastorale des Migrants, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature
Paris, le 9 juillet 1997
Par les critères restrictifs qu'elle contient, la circulaire du
24 juin 1997, sélective et complexe, ne peut que multiplier les obstacles
à la régularisation de nombreux sans-papiers, qui auront les
pires difficultés à remplir les conditions imposées.
Visiblement bridé par la législation actuelle qu'il a
pourtant
vocation à corriger , ce « réexamen de la
situation de certaines
catégories d'étrangers en situation
irrégulière »
risque de condamner une majorité de sans-papiers à demeurer dans
la clandestinité. Qu'adviendra-t-il des laissés pour
compte ?
Au-delà des critères édictés, la circulaire fait
totalement l'impasse sur la question des mesures d'éloignement du
territoire. Cet « oubli » n'est pas
réaliste : deux mesures de bon sens
doivent impérativement être prises sans délai :
- un moratoire sur les reconduites à la
frontière. On
ne peut pas prétendre à la fois abroger les lois
Pasqua-Debré et continuer à exécuter des mesures
d'éloignement dictées par elles. On ne peut pas non plus se dire
« soucieux des conditions matérielles et morales dans
lesquelles on
accueillera les demandeurs » sans exclure absolument et
officiellement tout
risque d'expulsion. Un moratoire sur les reconduites à la
frontière permettrait de maîtriser au mieux l'application
potentiellement disparate que les différentes
préfectures
feront de cette circulaire, et d'assainir pleinement la situation dans
l'attente d'une nouvelle loi.
- l'amnistie et/ou la grâce des étrangers sous le coup
d'une mesure d'éloignement. Déjà soumises
à un
régime judiciaire d'exception la « double
peine », cumulant prison et
éloignement , les personnes ayant fait l'objet d'une
interdiction du
territoire (quel qu'en soit le motif) ou d'un arrêté d'expulsion
risquent de se voir exclues des mesures de régularisation :
même
si elles entrent dans les catégories de la circulaire, avant d'en
bénéficier, elles devront avoir préalablement
sollicité et obtenu de l'autorité compétente le
relèvement de l'interdiction du territoire ou l'abrogation de
l'arrêté d'expulsion. Le gouvernement doit donc proposer au
président de la République une mesure de grâce à
l'occasion du 14 juillet, et programmer une loi d'amnistie pour la
rentrée parlementaire.
Dernière mise à jour :
8-07-2000 19:43.
Cette page : https://www.gisti.org/
doc/actions/1997/moratoire.html
|