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Pour la régularisation
des sans-papiers
Pour une révision radicale des politiques d'immigration
Comité catholique contre la faim et pour le développement
(CCFD)
Comité des sans-logis (CDSL)
Droits devant !!
Emmaüs-France
Fédération des associations de solidarité avec les
travailleurs immigrés (FASTI)
Groupe d'information et de soutien des immigrés (GISTI)
Ligue des droits de l'homme (LDH)
Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples
(MRAP)
Depuis plusieurs mois, des sans papiers toujours plus nombreux revendiquent
leur régularisation, comme continuent à le faire leurs
homologues de Saint Bernard depuis le 18 mars 1996. Dans de nombreux
cas, la force de leur mouvement repose sur l'auto-organisation que les
sans papiers se sont donnée et que nos associations soutiennent.
La longue lutte des sans papiers, à laquelle le gouvernement
oppose fins de non-recevoir et brutalités, pose publiquement
la question, toujours éludée, des conséquences
de vingt-cinq ans de législations successives supposées
fermer les frontières.
Ces politiques, reposant sur la pensée unique de la fermeture
des frontières et sur le mythe de l'immigration zéro,
sont, à l'ère de la mondialisation, irréalistes
et dangereuses :
- elles désignent l'étranger comme responsable principal
du malaise social et de la crise (chômage, insécurité,
etc.), ce qui permet d'occulter l'absence d'un projet politique apte
à s'attaquer aux causes réelles de la misère
et de l'inégalité sociale, aux plans national, européen,
et international ;
- elles génèrent et accroissent cette inégalité
sociale et les injustices ;
- elles participent à la remise en cause des droits sociaux
et du droit du travail en alimentant le travail illégal ;
- elles déstabilisent et fragilisent les étrangers en
situation régulière, ainsi que les Français originaires
des DOM/TOM et d'origine étrangère ;
- elles favorisent le racisme et la xénophobie ;
- elles sapent ainsi les fondements de la démocratie en stigmatisant
et en criminalisant les étrangers, leurs proches et les Français
qui les soutiennent.
Face à cette situation, les organisations signataires invitent
tous les acteurs de la vie sociale, syndicale et politique à
une large réflexion pour l'élaboration d'une nouvelle
politique fondée, en matière d'immigration, sur le respect
des principes de justice sociale, d'égalité des droits
et de libre circulation. Une telle politique doit viser à apporter
des solutions aux problèmes mondiaux qui contraignent à
l'exil des millions de réfugués politiques et économiques.
Elle doit aussi assurer une coopération qui reconnaisse pleinement
les migrants comme partenaires et acteurs du développement.
Dans l'immédiat, les associations signataires demandent la
régularisation, dans les plus brefs délais, de tous les
sans papiers victimes en France :
- des atteintes au droit de vivre en famille (parents d'enfants français,
parents d'enfants nés en France, conjoints et concubins d'étrangers
en situation régulière, jeunes entrés en France
en dehors des procédures du regroupement familial, étrangers
ayant un proche parent résidant en France) :
- des atteintes au droit d'asile (déboutés du droit
d'asile entrés en France avant le 1er janvier 1993, déboutés
et exilés dont le retour dans leur pays d'origine comporte
des risques pour leur vie ou leur liberté) ;
- des exclusions suscitées par la réglementation (étudiants
en cours d'études, étrangers atteints d'une pathologie
exigeant la continuité de soins médicaux, étrangers
ayant une bonne insertion dans la société française
ou justifiant d'une relation de travail, étrangers auxquels
le titre de séjour n'a pas été renouvelé
faute de domicile, victimes de la double peine - prison assortie d'une
mesure d'éloignement).
Dernière mise à jour :
8-07-2000 19:33.
Cette page : https://www.gisti.org/
doc/actions/1996/sans-papiers.html
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