Note pratique « Sans-papiers
mais pas sans droits »
2ème édition, mars 2002
Lorsqu'un travailleur subit un accident par le fait ou à l'occasion
de son travail, il peut obtenir une prise en charge par la sécurité
sociale au titre de l'assurance accident du travail. Elle inclut le
remboursement des soins et une rente ou un capital.
De plus, si le travailleur sans papiers décède des suites
d'un accident du travail, ses ayants droit pourront obtenir un capital.
Cette assurance couvre également les maladies professionnelles.
Le fait d'être dépourvu de titre de séjour ne fait
pas obstacle à la mise en uvre de l'assurance accident
du travail par la sécurité sociale
La prise en charge des accidents du travail n'est pas liée à
la régularité du séjour et du travail (sans autorisation
de travail et/ou travail non déclaré : voir la fiche« Indemnisation
pour travail illégal »)
du salarié concerné (article L 374-1 du Code
de sécurité sociale).
Le sans-papiers a vingt quatre heures pour prévenir son employeur
de l'accident. C'est ensuite à l'employeur de déclarer
l'accident dans les quarante-huit heures (dimanche et jours fériés
exclus) à la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM). Toutefois,
il est fort probable qu'il préfère ne rien signaler en
raison, notamment, de l'irrégularité du séjour
et du travail du salarié victime. Il faut savoir que, dans ce
cas, la victime (ou ses ayants droit) dispose d'un délai de deux ans
à compter de l'accident pour procéder ellemême
à cette déclaration, un délai qui peut laisser
le temps de peser le pour et le contre.
Les services des urgences des hôpitaux sont a priori les
plus aptes à donner les premiers soins mais le recours à
un médecin de ville est aussi possible.
Il faut dès la présentation à un médecin
déclarer l'accident comme un accident du travail (les certificats
d'hospitalisation ne sont pas les mêmes que ceux d'une hospitalisation
classique) : ils établissent a priori le caractère
professionnel de l'accident.
Le signalement de l'accident du travail se fait auprès de la
sécurité sociale, tenue au secret professionnel. Cette
déclaration ne doit pas, en principe, avoir de conséquence
de dénonciation auprès d'autres administrations.
Toutefois, il est peut être plus à craindre de l'attitude
de l'employeur qui pourrait être tenté d'exercer un chantage
à la non déclaration de l'accident pour échapper
à sa mise en cause pour travail illégal (il est seul responsable
pénalement et civilement de cette infraction, le travailleur
sans papiers est, lui, victime : voir la fiche« Indemnisation
pour travail illégal »).
La situation doit donc être appréciée au cas par
cas dans la mesure où il existe des possibilités de prise
en charge importantes, voire des possibilités de régularisation
(si le sans-papiers a un taux d'incapacité permanente égal
ou supérieur à 20 %).
À compter de la déclaration d'accident du travail, les
centres d'assurance maladie (CPAM) et les services rentes-accidents
du travail disposent d'un certain délai pour se prononcer sur
le caractère professionnel ou non de l'accident.
En l'absence de décision dans le délai imparti, le caractère
professionnel de l'accident est reconnu.
Ce délai est normalement de 30 jours (pour les déclarations
déposées à compter du 30 juin 1999) mais il
pourra exceptionnellement être augmenté de 2 mois si l'enquête
n'a pas permis de statuer sur le caractère professionnel de l'accident.
C'est souvent à ce stade que le sans-papiers peut rencontrer
des difficultés de preuve pour établir le lien entre le
travail et l'accident. Aussi, il est indispensable d'accumuler les preuves
(témoignages de collègues, de voisins du chantier) ;
il est important de bien faire la déclaration comme accident
du travail d'emblée et, par exemple, de se faire transporter
par les pompiers plutôt que par un véhicule particulier.
Voir le guide « La protection
sociale des étrangers en France »,
Gisti/Syros, 1997.
-
CATRED (collectif des accidentés du travail, handicapés
et retraités pour l'égalité des droits) :
20, bd Voltaire, 75011 Paris 01 40 21 38 11
-
CCEM (Comité contre l'esclavage moderne) : 4, place
de Valois, 75001 Paris 01 42 60 49 80
-
CFDT (confédération française démocratique
du travail) : 4, bd de la Villette, 75019 Paris 01 42 03 80 00
-
CFTC (confédération française des travailleurs
chrétiens) : 13, rue des Écluses Saint Martin,
75483 Paris Cedex 10 01 44 52 49 00
-
CGT (confédération générale du travail) :
263, rue de Paris, 93516 Montreuil 01 48 18 80 00
-
FNATH : 20, rue Tarentaise, BP 520, 42007 Saint Etienne
Cedex 04 77 49 42 42
-
FO (force ouvrière) : 141, av. du Maine, 75014
Paris 01 40 52 82 00
-
L'amicale du Nid : 29, bd Saint Martin, 75010 Paris
01 44 54 37 37/ 37 38
-
Les amis du Bus des femmes : 6, rue du Moulin Joly, 75011 Paris
01 43 14 98 98
-
SUD : 23, rue de la Mare, 75020 Paris 01 44 62 12 00
Un grave accident du travail peut ouvrir droit
à une régularisation (article 12 bis
9° de l'ordonnance
du 2 novembre 1945)
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Dernière mise à jour :
6-05-2002 11:37
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