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Note pratique « Sans-papiers
mais pas sans droits »
2ème édition, mars 2002
Une relation de travail bien qu'illégale ne prive pas pour autant
le travailleur d'une protection minimale. Ses droits doivent
être rétablis et ce, depuis le début de la relation
en saisissant le conseil des prud'hommes (article L 341-6-1
du Code du travail CT). Le sans-papiers peut donc prétendre
:
- au salaire proprement dit (qui ne peut être inférieur
au SMIC) ;
- au paiement des heures supplémentaires ;
- aux primes prévues par la convention collective applicable
à l'entreprise ;
- aux indemnités de congés payés ;
- à une indemnité forfaitaire de rupture qui ne peut
être inférieure à un mois de salaire.
L'ensemble de ces droits est garanti aux sans-papiers.
La notion de travail illégal recouvre plusieurs infractions
différentes qui ne se confondent pas toujours.
Juridiquement appelé « travail dissimulé »
(article L 324-9 du CT), il consiste, pour l'employeur, à
ne pas avoir ni déclaré l'activité en cause, ni
payé les charges sociales et fiscales dues. Il ne peut être
reproché qu'à un employeur ou à un travailleur
indépendant, mais jamais à un salarié, même
s'il était informé, voire consentant. Le salarié
est toujours considéré comme victime. Cette infraction
ne se confond donc pas avec l'emploi d'un sans-papiers (même si
elle s'y superpose souvent), elle est à 90 % le fait de
Français ou d'étrangers en situation régulière.
Là encore (article L 341-6 du CT), c'est l'employeur
et lui seul qui est responsable d'avoir embauché un sans-papiers.
Et la loi a prévu toute une série de garanties au profit
de l'étranger irrégulièrement embauché :
il s'agit de sanctionner l'employeur qui a retiré de nombreux
avantages (bas salaires, absence de charges sociales, horaires extrêmes...)
de cette situation, favorisé l'immigration illégale et
participé à un marché parallèle du travail
hors des protections du Code du travail.
Là est la difficulté primordiale. Même si la preuve
peut être apportée par tout moyen (témoignages par
exemple), les possibilités restent limitées.
Le regroupement des sans-papiers embauchés par le même
employeur, le soutien d'une association et les conseils d'un syndicat
peuvent s'avérer nécessaires, voire indispensables.
Il convient de noter que les syndicats n'ont pas besoin d'un mandat
du sans-papiers pour le représenter en contentieux (à
moins qu'il ne s'y oppose expressément) : il y a donc une
solution pour faire valoir ces droits même lorsque le sans-papiers
a été reconduit à la frontière. Les associations
constituées depuis au moins 5 ans pour la lutte contre les
discriminations peuvent saisir les organisations syndicales pour qu'elles
agissent dans ce sens (articles L 341-6-2 et 3 du CT).
Les tribunaux ont de plus en plus tendance à considérer
que des sans-papiers travaillant à leur domicile sont en fait
des indépendants et dès lors condamnables. La loi qui
prévoit que les sans-papiers irrégulièrement embauchés
sont considérés avant tout comme victimes, même
s'ils étaient consentants, s'appliquerait de moins en moins.
Les sans-papiers n'échapperaient plus à une condamnation
au titre du travail (indépendamment du séjour).
La protection légale est donc, dans ce cas, fragilisée.
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CCEM (Comité contre l'esclavage moderne) : 4, place
de Valois, 75001 Paris 01 42 60 49 80
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CFDT (confédération française démocratique
du travail) : 4, bd de la Villette, 75019 Paris 01 42 03 80 00
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CFTC (confédération française des travailleurs
chrétiens) : 13, rue des Écluses Saint Martin,
75483 Paris Cedex 10 01 44 52 49 00
-
CGT (confédération générale du travail) :
263, rue de Paris, 93516 Montreuil 01 48 18 80 00
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FO (force ouvrière) : 141, av. du Maine, 75014
Paris 01 40 52 82 00
-
L'amicale du Nid : 29, bd Saint Martin, 75010 Paris
01 44 54 37 37/ 37 38
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Les amis du Bus des femmes : 6, rue du Moulin Joly, 75011 Paris
01 43 14 98 98
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SUD : 23, rue de la Mare, 75020 Paris 01 44 62 12 00
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de cette publication
Dernière mise à jour :
14-05-2002 11:20
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Cette page : https://www.gisti.org/
doc/publications/2002/sans-papiers/travail.html
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