Note pratique « Sans-papiers
mais pas sans droits »
2ème édition, mars 2002
L'interruption volontaire de grossesse (IVG), avortement médicalisé,
a été légalisée par la loi du 17 janvier
1975, dite « loi Veil ». Son régime a été
modifié par la loi du 4 juillet 2001.
Depuis une ordonnance du 15 juin 2000 confirmée par la
loi du 4 juillet 2001, l'accès à l'IVG n'est plus
subordonné à aucune condition de séjour et de résidence :
l'article L 162-11 du Code de la santé publique est
abrogé. L'IVG est donc désormais accessible à toutes
les femmes, quelle que soit leur situation à l'égard du
séjour et leur ancienneté de résidence en France.
La prise en charge financière est immédiate et
ne nécessite pas de démarche préalable d'admission
à l'aide médicale (voir fiche« Aide médicale
État »).
Les prestations couvertes par la prise en charge IVG (« forfait
IVG ») concernent la consultation, l'intervention et tous
les examens à l'exception du test de grossesse et de l'échographie.
La condition de ressources : dans la mesure où les
femmes peuvent demander le respect du secret à l'égard
de leur famille, les ressources de cette dernière ne sauraient
être prises en compte pour apprécier l'accès à
l'aide sociale pour l'intéressée.
Les mineures : une autorisation parentale (d'un des parents
au moins ou du tuteur légal) est en principe nécessaire.
Cependant, la loi du 4 juillet 2001 prévoit une dérogation :
quand la mineure ne peut pas recueillir l'accord d'un de ses parents
ou qu'elle désire garder le secret, elle peut se faire accompagner
d'une personne majeure de son choix. (La responsabilité juridique
de cette personne n'est pas engagée.)
Un entretien préalable reste obligatoire.
L'anonymat de la personne mineure devrait être garanti par un
décret prochain.
Pour toute difficulté, la jeune peut prendre contact avec un
centre de planification tenu à la confidentialité (voir
fiche« Centres
de prévention et de dépistage »).
Le délai : la loi du 4 juillet 2001
a allongé le délai légal de recours à l'IVG
de deux semaines : l'IVG doit désormais intervenir au plus
tard 12 semaines après la conception (soit 14 semaines
sans règles).
Les démarches peuvent être longues : elles appellent
de multiples précautions.
Si une femme ne peut être accueillie (quel que soit le motif :
faute de place, etc.), elle doit être dirigée vers un autre
service. Une circulaire du 17 novembre 1999 relative à l'organisation
et à la prise en charge des IVG dans les établissements
de santé publics et privés, rappelle aux directeurs des
hôpitaux publics cette obligation d'accueil.
Entre la prise de contact et l'intervention, il peut se passer plusieurs
semaines, en raison notamment de la difficulté à trouver
un établissement d'accueil disponible (variable selon les régions).
Il peut être par conséquent utile de procéder d'emblée
à l'entretien préalable (auprès d'une PMI ou d'un
centre de planification par exemple) qui n'engage à rien : la
patiente peut remettre sa décision en cause.
Des établissements de soins peuvent ne procéder qu'aux
examens préalables et les facturer, mais refuser d'effectuer
l'IVG.
Pour accéder à l'IVG, s'adresser à un centre de
PMI, à un centre de planification, à une assistante sociale
ou directement à l'hôpital public (voir fiche« Centres
de prévention et de dépistage »).
- CADAC (coordination des associations pour le droit à l'avortement
et à la contraception) : 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris
01 43 56 36 48
- MFPF (mouvement français pour le planning familial) :
4, square St Irénée, 75011 Paris 01 48 07
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Dernière mise à jour :
16-04-2002 20:20
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