Emplois
fermés aux étrangers à la Sécurité sociale
COMMUNIQUÉ
Voir aussi le dossier « Emplois
fermés aux étrangers
et discriminations »
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11 octobre 2001 Dans
le cadre d'une action destinée à ouvrir aux étrangers
les nombreux emplois qui leur sont interdits, 29 organisations
(associations, syndicats, partis) ont écrit en avril 2001
au Premier ministre pour lui demander de supprimer la condition de nationalité
qui persiste dans l'accès à de nombreux emplois et droits
des secteurs privé et public [1].
Dans un courrier complémentaire du 20 avril 2001, le GISTI
a demandé à Madame Guigou de prendre les dispositions
nécessaires pour faire cesser la pratique courante des organismes
de sécurité sociale consistant à fermer les embauches
aux étrangers [2]. Cette
pratique généralisée est totalement illégale :
en effet, les emplois à la sécurité sociale relèvent
du Code du travail, lequel prohibe toute discrimination fondée
sur la nationalité. Pourtant, deux lettres-circulaires du ministère
datant de 1979 et 1980 sont encore en vigueur et préconisent
toujours de soumettre à une condition de nationalité l'accès
aux emplois à la Sécurité sociale. Aussi, le GISTI
a demandé à la ministre d'abroger ces textes et de mettre
fin à cette situation illégale intolérable.
Dans sa réponse datée du 30 juillet 2001 [3],
la Ministre reconnaît le bien fondé de la demande du GISTI.
Elle « partage [le] sentiment [du GISTI] sur le fait que
le maintien de la clause de nationalité française pour
les personnels de sécurité sociale n'a plus de raison
d'être » et elle s'engage à « demand[er]
à [s]es services de procéder aux modifications
réglementaires nécessaires et à l'abrogation des
lettres-circulaires ».
Toutefois, trois mois plus tard et en dépit d'un courrier de
relance du GISTI [4], rien n'a encore
été entrepris. Cette promesse appelait pourtant des mesures
rapides et une publicité importante tant auprès du personnel
de sécurité sociale que des candidats potentiels. D'une
part, parce que la mise en uvre des 35 heures au sein des organismes
de sécurité sociale va susciter une vague d'embauche sans
précédent, impliquant sensibilisation du personnel et
information des candidats potentiels. D'autre part, parce que cette
prise de position de la Ministre de l'emploi et de la solidarité
signe fort de la volonté de lutter contre les discriminations
doit être connue et servir d'exemple tant pour le secteur public
que pour le secteur privé. Le Groupe d'Étude et de Lutte
contre les Discriminations (GELD) dans son rapport de mars 2000
au gouvernement soulignait d'ailleurs à ce titre que la suppression
de la condition de nationalité « aurait une réelle
force symbolique et des répercussions sur les personnels présents
et à venir issus de l'immigration ...[et que] l'engagement
de l'État [de lever les interdictions faites aux étrangers]
contribuera[it] à construire une cohérence au dispositif
de lutte contre les discriminations et à réaffirmer le
principe de l'égalité de traitement pour tous ». [5]
Cette prise de position du gouvernement serait un signal fort envoyé
à tous les employeurs qui, trop souvent, trouvent dans les pratiques
discriminatoires d'organismes publics ou parapublics une légitimation
de leurs pratiques de recrutement illégales. Les effets attendus
de la suppression de la condition de nationalité pourraient donc
aller bien au delà des seuls emplois concernés.
Malgré son engagement formel, la Ministre n'a toujours pas
abrogé les textes illégaux et laisse se perpétuer
des discriminations insupportables.
Nous demandons à la Ministre de veiller solennellement au
respect du droit.
Contact presse : Antoine Math (01 45 89 82 51 ou
01 43 14 84 84).
Notes
[1] Voir les détails
de cette campagne.
[2] Voir le courrier
du 20 avril 2001.
[3] Voir la réponse
du 31 juillet 2001.
[4] Voir le courrier
du 20 août 2001.
[5] Groupe d'Étude
et de Lutte contre les Discriminations (GELD), « Une forme méconnue
de discrimination et les emplois fermés aux étrangers : secteur
privé, entreprises publiques, fonctions publiques »,
Note n° 1, mars 2000.
Dernière mise à jour :
14-10-2001 14:45
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Cette page : https://www.gisti.org/
doc/actions/2001/secu/communique.html
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