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Guide de la protection sociale des étrangers en France
Introduction
Présentation
| Sommaire détaillé
Octobre 2002 L'objectif
de ce guide est de fournir aux étrangers et à ceux qui
sont amenés à les conseiller un outil pratique leur permettant
de mieux connaître leurs droits dans le domaine de la protection
sociale et de les faire valoir plus efficacement.
Trop d'étrangers ne peuvent bénéficier de l'intégralité
de leurs droits, soit par méconnaissance de ces droits, soit
en raison des obstacles qu'ils rencontrent pour les faire valoir, par
suite des carences, de la mauvaise volonté, voire même
des pratiques illégales des organismes de protection sociale.
Le principe de l'égalité des droits entre étrangers
et nationaux, proclamé par de nombreuses conventions internationales,
est encore trop souvent oublié : il en résulte des
discriminations injustifiées et la dénégation de
droits fondamentaux. Il convient de rappeler sans cesse que la protection
sociale n'est pas une faveur mais un droit, et qu'elle constitue une
composante essentielle des droits de l'homme.
Le droit de la protection sociale est extrêmement vaste, touffu
et complexe. Ce Guide ne peut donc prétendre répondre
à l'ensemble des questions qui sont susceptibles de se poser.
Pour chaque aspect de la protection sociale, il se borne à rappeler
les règles générales qui s'appliquent à
tous, avant d'examiner de manière plus approfondie les règles
qui concernent de façon spécifique les étrangers
ou encore les difficultés auxquelles ils se heurtent le plus
souvent et la façon de les surmonter.
Pour pouvoir être consulté plus commodément, ce
Guide est découpé en fonction des différents
« risques » ou problèmes rencontrés
par les personnes (maladie, maternité, chômage, vieillesse...),
et non en fonction des dispositifs administratifs destinés à
les prendre en charge (sécurité sociale, aide sociale,
institutions de retraites, etc.).
À chaque type de problème est consacré un chapitre
: maladie et maternité (1), invalidité et risques professionnels
(2), la famille et l'enfance (3), le logement (4), le chômage
et le RMI (5), les aides aux personnes handicapées (6), vieillesse
(retraite, y compris celle des anciens combattants) (7). Le dernier
chapitre, consacré aux recours en matière de protection
sociale, rappelle l'importance dans ce domaine des conventions internationales
qu'il ne faut pas oublier d'invoquer (8).Figurent enfin en annexe, outre
une liste d'adresses utiles et des outils bibliographiques, des indications
sur les conventions bilatérales, très nombreuses dans
le champ de la protection sociale.
On trouvera ci-dessous une brève présentation des différents
dispositifs par lesquels est assurée, en France, la protection
sociale.
L'organisation de la protection sociale est éclatée en
structures multiples, destinées à couvrir, soit des risques
déterminés, soit certaines catégories de population.
Dans l'esprit de beaucoup, la protection sociale se réduit à
la sécurité sociale et même à l'assurance
maladie. En réalité, la protection sociale recouvre, outre
la sécurité sociale proprement dite, les régimes
complémentaires de retraite, l'indemnisation du chômage,
le revenu minimum d'insertion et l'aide sociale.
Les différents domaines d'intervention de la sécurité
sociale sont régis par le code de la sécurité sociale
(CSS). Les différentes catégories de protection sont regroupées
au sein de trois grandes banches :
- les assurances maladie, maternité, invalidité, décès
et accidents du travail
- l'assurance vieillesse pour les risques vieillesse et veuvage
- les prestations familiales et de logement
Il existe plusieurs régimes de sécurité sociale
qui sont gérés par des organismes différents. Le
régime général, qui concerne les salariés
du secteur privé (hors agriculture), est géré par
des caisses primaires et régionales d'assurance maladie (CPAM,
CRAM), des caisses d'allocations familiales (CAF) et des caisses d'assurance
vieillesse (CNAV, CRAM, CRAV de Strasbourg).
Les autres catégories socioprofessionnelles (salariés
et exploitants agricoles, artisans, commerçants, professions
libérales, fonctionnaires, etc.) disposent, pour certains risques,
d'un régime et de caisses propres. Les salariés et exploitants
agricoles ont leurs propres régimes gérés par les
caisses de la mutualité sociale agricole (MSA) pour tous les
risques de sécurité sociale. Les fonctionnaires et les
salariés de certaines entreprises publiques (SNCF, RATP, EDF...)
relèvent en principe du régime général pour
l'assurance maladie et les prestations familiales, mais disposent de
régimes propres pour les retraites. Les non salariés (artisans,
commerçants, professions libérales, etc.) relèvent
aussi du régime général pour les prestations familiales,
mais ont leur propres caisses pour l'assurance maladie et l'assurance
vieillesse.
Ce Guide se borne à présenter les règles
du régime général de sécurité sociale
des salariés du secteur privé. Mais ces règles
valent très souvent pour les autres catégories : soit
qu'elle relèvent directement du régime général
pour certaines prestations (par exemple les prestations familiales pour
les non salariés), soit que les règles des régimes
spécifiques aient été alignées sur celles
du régime général.
Le régime d'indemnisation du chômage est géré
par l'UNEDIC (Union nationale pour l'emploi dans l'industrie et le commerce),
organisme paritaire qui regroupe les ASSEDIC (Association pour l'emploi
dans l'industrie et le commerce).
Il existe des régimes complémentaires obligatoires à
l'assurance vieillesse pour les salariés du privé (les
autres catégories socioprofessionnelles peuvent bénéficier
de dispositions analogues). Ils sont mis en uvre par des organismes
paritaires : l'ARRCO (Association des régimes de retraite
complémentaire) pour tous les salariés et l'AGIRC (Association
générale des institutions de retraite des cadres) pour
les seuls cadres.
Le RMI est un dispositif d'aide sociale spécifique destiné
à assurer à chacun « des moyens convenables
d'existence » par le versement d'une allocation et l'accès
à un certain nombre de droits sociaux et à permettre la
réinsertion sociale et professionnelle de ses bénéficiaires.
L'aide sociale, régie par le code de l'action sociale et des
familles (CASF), intervient soit comme un dernier filet de protection
sociale pour les personnes non couvertes par la sécurité
sociale, soit comme une aide subsidiaire venant compléter les
prestations de sécurité sociale. Elle dépend pour
partie de l'État, pour partie des départements.
Les prestations d'aide sociale relevant de l'État sont l'aide
médicale d'État (AME) et l'aide sociale dans un centre
d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS).
Les prestations d'aide sociale de la compétence du département
sont l'aide sociale à l'enfance (ASE), l'aide sociale aux personnes
âgées, l'aide sociale aux personnes handicapées
et l'allocation personnalisée d'autonomie (APA). Les conditions
générales d'attribution des prestations d'aide sociale
sont définies par le code de l'action sociale et des familles
(CASF). Le conseil général précise dans le règlement
départemental les conditions d'application du CASF et peut prévoir
des dispositions plus favorables que celles prévues par le code,
mais ne peut aménager des dispositions plus restrictives. Le
préfet a pour mission de vérifier que le règlement
départemental est bien conforme aux dispositions légales.
Dans ce Guide, les diverses prestations d'aide sociale sont
présentées selon le risque couvert ou le problème
rencontré : maladie, handicap, enfance, hébergement, etc.
Deux aspects communs à l'ensemble de l'aide sociale sont particulièrement
importants pour les étrangers : le principe déclaratif
et la question du séjour.
S'adressant à des personnes en situation de besoins primaires,
l'aide sociale s'organise autour d'un principe déclaratif. En
l'absence de pièces justificatives, l'usager peut déclarer
sur l'honneur le montant de ses ressources et charges ainsi que l'identité
de ses obligés alimentaires, de même que son adresse, s'il
ne peut produire de justificatifs de ces différents éléments.
C'est à l'administration d'apporter la preuve contraire si elle
conteste les déclarations du demandeur.
Il n'y a pas de condition de régularité du séjour
pour certaines prestations d'aide sociale (CASF, art. L. 111-2) : l'aide
médicale de l'Etat, l'aide sociale à l'enfance, l'aide
sociale en cas d'admission dans un CHRS et certaines allocations aux
personnes âgées qui justifient d'une résidence ininterrompue
en France métropolitaine depuis au moins 15 ans avant 70 ans
(aides à domicile en espèces, comme l'aide simple d'aide
sociale et en nature, comme les services ménagers) .
Pour les autres formes d'aide sociale, la liste des titres de séjour
exigibles est fixée par le décret 94-924 du 15 avril 1994.
Ce sont :
Dernière mise à jour :
28-09-2002 17:35
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Cette page : https://www.gisti.org/
doc/publications/2002/social/intro.html
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