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Comment obtenir des indemnités de l'administration Comment demander une indemnité au juge administratif (2/3)Stratégie selon les cas de figureIl va de soi qu'on n'a de chance d'obtenir une indemnisation que si l'on obtient, à la suite d'un recours administratif ou contentieux, l'annulation du refus initial opposé à sa demande. L'obtention d'une indemnisation suppose que l'administration ait opposé un refus à une demande qu'elle-même ou un juge estimeront ultérieurement illégal. Cette indemnisation sera calculée, d'une part, sur la base du temps pendant lequel on a été privé de facultés dont on aurait pu jouir s'il n'y avait pas eu un refus et, d'autre part, sur la base de la nature des dommages causés par ce refus (trouble dans les conditions d'existence, préjudice économique, préjudice moral). Ces conditions font que les victimes doivent adopter des stratégies différentes selon l'attitude de l'administration. À noter que si, dans la plupart des cas, on introduit un recours en indemnisation auprès du juge administratif en même temps qu'on demande à ce même juge l'annulation de la décision de l'administration, il est possible de le faire plus tard sans aucune limitation dans le temps, à deux conditions :
Saisir le juge administratifDans tous les cas où il y a refus implicite ou explicite ou lorsque la proposition d'indemnisation n'est pas considérée comme suffisante, on peut saisir le juge administratif d'une demande de condamnation de l'État, sous la forme d'un recours dit « de plein contentieux » (par opposition avec le recours « pour excès de pouvoir », qui tend uniquement à obtenir l'annulation d'un acte administratif). L'obligation de recourir à un avocatContrairement à ce qui est le cas lorsqu'on demande seulement l'annulation d'une décision, le recours à un avocat est obligatoire pour les actions en justice qui visent à réclamer une indemnité à l'État. On peut obtenir l'aide juridictionnelle auprès du bureau d'aide juridictionnelle (rattaché au tribunal de grande d'instance) si l'on est en situation régulière. C'est le cas si la décision de l'administration contestée ne consistait pas en un refus de délivrance d'un titre de séjour ou si, depuis, l'administration a délivré le titre de séjour sollicité. Si l'on est en situation irrégulière, l'aide juridictionnelle est en principe exclue. Toutefois, elle peut être accordée à titre exceptionnel si la situation de l'intéressé apparaît particulièrement digne d'intérêt au regard de l'objet du litige ou des charges prévisibles du procès. On pourra éventuellement obtenir du juge, s'il reconnaît le bien-fondé de la demande d'indemnité, qu'il condamne l'administration à rembourser les frais d'avocat (voir « Contenu de la requête »). Délai du recoursPour saisir un tribunal administratif d'une demande de réparation, il faut, comme on l'a vu plus haut, attendre la réponse explicite (écrite) ou implicite (pas de réponse pendant quatre mois) de l'autorité administrative.
FormeLa requête doit être présentée en 4 exemplaires et être accompagnée, d'une part, d'un timbre fiscal de 100 F collé sur le premier exemplaire, d'autre part, de toutes les pièces justificatives en copies, en 4 exemplaires, comprenant notamment obligatoirement la décision préalable de refus d'indemnité ou, en cas de décision implicite, copie de la demande préalable avec l'avis de réception. Tribunal compétentLe tribunal administratif compétent est celui du lieu où l'on résidait à la date où a été prise la décision qui est à l'origine du préjudice. Contenu de la requêteLa requête doit comporter, comme la demande formée devant l'administration (voir « Le contenu de la demande ») :
Demande de provisionLorsqu'on demande au juge qu'il condamne l'administration à verser l'indemnité qu'elle a refusé de payer sur demande préalable, on peut demander une provision, c'est-à-dire une avance sur cette somme, en attendant que le juge administratif se prononce sur le montant exact de la somme due. Cette demande est formée, parallèlement à la demande principale, devant le président du tribunal administratif, par la procédure dite du « référé-provision ». Elle est jugée plus vite que la demande principale de condamnation. Il faut démontrer que l'obligation de réparer qui pèse sur l'administration n'est « pas sérieusement contestable », ce qui revient à démontrer le sérieux de la demande principale. On peut soit reprendre l'argumentation déjà développée, soit s'y référer en joignant la demande principale. Ce type de demandes de provision a surtout des chances d'aboutir lorsque la décision fautive de l'administration a été annulée.
Dernière mise à jour :
12-03-2002 14:05
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