A. Moralité et loyalisme dans les textes

Code civil

Article 21-23

Nul ne peut être naturalisé s’il n’est pas de bonnes vie et mœurs ou s’il a fait l’objet de l’une des condamnations visées à l’article 21-27 du présent code.
Les condamnations prononcées à l’étranger pourront toutefois ne pas être prises en considération ; en ce cas, le décret prononçant la naturalisation ne pourra être pris qu’après avis conforme du Conseil d’Etat.

Article 21-27

Nul ne peut acquérir la nationalité française ou être réintégré dans cette nationalité s’il a été l’objet soit d’une condamnation pour crimes ou délits constituant une atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ou un acte de terrorisme, soit, quelle que soit l’infraction considérée, s’il a été condamné à une peine égale ou supérieure à six mois d’emprisonnement, non assortie d’une mesure de sursis.

Décret n° 93-1362 du 30 septembre 1993

Article 36

Toute demande de naturalisation ou de réintégration fait l’objet d’une enquête.
Dès la délivrance du récépissé prévu à l’article 21-25-1 du code civil constatant la remise de toutes les pièces nécessaires à la constitution d’un dossier complet, l’autorité publique auprès de laquelle la demande a été déposée sollicite la réalisation d’une enquête.
Cette enquête, qui porte sur la conduite et le loyalisme du postulant, est effectuée par les services de police ou de gendarmerie territorialement compétents. Elle peut être complétée par une consultation des organismes consulaires et sociaux.

Article 48

Dès réception du dossier, le ministre chargé des naturalisations procède à tout complément d’enquête qu’il juge utile, portant sur la conduite et le loyalisme de l’intéressé.

Circulaire NORINTK1300198C du 21 juin 2013

2 - L’appréciation du comportement doit aboutir à des décisions proportionnées.

S’agissant d’un domaine aussi symbolique que l’entrée dans la nationalité, ouvrant certes des droits mais imposant également des devoirs, au premier rang desquels le respect des lois de la République, il ne s’agit pas de transiger sur le comportement du postulant, qu’il s’agisse de sa moralité ou de son loyalisme. Il s’agit en revanche d’analyser la nature et, le cas échéant, l’ancienneté des faits reprochés, dans le souci de la proportionnalité entre ces éléments et une éventuelle décision défavorable.
Dans le cas de manquements mineurs (ex : retard non-systématique dans la déclaration ou le paiement des impôts...), isolés ou anciens, il vous revient d’apprécier si ces derniers relèvent d’une erreur ou d’une défaillance ponctuelle qui ne s’est pas renouvelée, et qui ne peut à elle seule justifier un rejet de la demande, ou s’ils sont symptomatiques d’un comportement répété entachant véritablement la qualité de celle-ci.

3 - La prise en compte des évolutions législatives en matière d’aide au séjour irrégulier.

J’ai souhaité que les périodes passées en séjour irrégulier par le postulant ne figurent plus au nombre des critères conduisant à refuser systématiquement la naturalisation. Tels sont les termes de ma circulaire du 16 octobre 2012. Depuis lors, la loi n° 2012-1560 du 31 décembre 2012 est venue restreindre le champ de l’incrimination d’aide au séjour irrégulier.
Dès lors, ne doivent plus être sanctionnées par une décision défavorable les situations dans lesquelles a pu être constatée de la part du postulant une aide au séjour irrégulier entrant dans les cas d’exonération définis à l’article L.622-4 du CESEDA, notamment en direction du conjoint ou des enfants introduits en dehors de la procédure du regroupement familial. Les autres cas d’aide au séjour irrégulier, qui constituent une infraction demeurant punie par les articles L.622-1 et suivants du CESEDA, doivent en revanche être dûment pris en compte.

[retour en haut de page]

Dernier ajout : mardi 30 avril 2024, 14:47
URL de cette page : www.gisti.org/article2764