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Plein Droit n° 14, juillet 1991
« Quel droit à
la santé pour les immigrés ? »
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travailleurs immigrés
face aux atteintes professionnelles »
Les
accords du 9 juillet 1965 entre la France et le Maroc (textes officiels
n° 117, 1977) rendent applicable aux travailleurs marocains
immigrés en France puis rentrés dans leur pays, la législation
française concernant la réparation des maladies professionnelles
contractées en France.
Les prestations à recevoir « transitent »
par la caisse de sécurité sociale du Maroc, mais sont
intégralement à la charge des institutions françaises
concernées par la réparation des maladies professionnelles.
Le Centre de sécurité sociale des travailleurs migrants
gère les rentes versées à l'étranger. Il
n'a d'autres informations statistiques que le montant total des rentes
d'accidents du travail versées au Maroc, ce qui ne permet de
connaître ni le nombre ni la nature des maladies professionnelles
éventuellement comprises dans ce montant total. La procédure
de déclaration pour la victime d'une maladie professionnelle
est identique pour un travailleur marocain, ancien salarié d'une
entreprise en France et rentré dans son pays, que pour le salarié
en France.
La décision de la caisse de sécurité sociale française
est transmise à l'organisme de sécurité sociale
au Maroc. En cas de rejet, les procédures d'appel sont les mêmes
que lorsque le malade réside en France.
En pratique, selon les agents administratifs du Centre de sécurité
sociale des travailleurs migrants, seules aboutissent les procédures
de reconnaissance ou d'aggravation faites en France. Selon les pneumologues
marocains interviewés, de nombreux malades, anciens salariés
français, sont soignés dans leurs services pour silicose,
pneumoconiose, emphysème et bronchite chronique. Mais, pour ceux
qui l'engagent, la procédure de reconnaissance en maladie professionnelle
initiée au Maroc est le plus souvent sanctionnée par une
décision de rejet. En effet :
-
du fait de la différence des législations, les certificats
des médecins marocains ne sont pas rédigés
en conformité avec les prescriptions des tableaux français
de maladie professionnelle, et les informations concernant les emplois
occupés par le malade sont souvent insuffisantes ;
-
toute déclaration de maladie professionnelle faite hors
de France suscite une grande méfiance de la part des experts
et collègues français ;
- sachant que les délais de réponse sont particulièrement
longs, il est très rare que des recours soient faits par les
victimes après décision de rejet.
Les informations exposées ici ont été recueillies
par deux voies : Le Centre de sécurité sociale des
travailleurs migrants, et des entretiens avec des pneumologues marocains
au cours des congrès de pneumologie de Tunis (1987) et Alger
(1988).
Dernière mise à jour :
28-12-2000
12:59.
Cette page : https://www.gisti.org/
doc/plein-droit/14/accords.html
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