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Collectif pour une autorité
indépendante universelle
de lutte contre les discriminations
Projet de loi HALDE :
Une autorité pour rien ?
05/10/2004 Le
projet de loi instituant une Haute Autorité de lutte contre les
discriminations et la promotion de l'égalité sera soumis
au vote de l'assemblée nationale le 5 octobre prochain.
Le collectif dénonce un projet en trompe l'il, qui ne
donne à cette autorité ni les moyens, ni les pouvoirs
nécessaires pour agir efficacement à la mesure des enjeux.
Si le texte était adopté en l'état, l'autorité
ne serait qu'une coquille vide, très en retrait par rapport aux
propositions du rapport Stasi, lui-même en deçà
des attentes des associations et de tous ceux qui travaillent depuis
longtemps sur ce sujet, palliant souvent les carences de l'Etat.
Pour remédier aux insuffisances les plus graves du projet, il
faudrait au minimum que soient prévus :
-
une composition de l'autorité diversifiée ne se
limitant pas aux représentants des institutions, et incluant
des représentants de la société civile, dont
l'expérience est indispensable ;
-
des moyens financiers et humains permettant d'assurer une présence
de l'autorité sur l'ensemble du territoire et une réelle
assistance aux victimes de discriminations ;
-
l'application des mêmes règles aux personnes privées
et aux personnes publiques. Il faut notamment que le renversement
de la charge de la preuve concerne aussi les discriminations émanant
des personnes publiques ;
-
la mise en oeuvre d'une véritable politique publique globale,
impliquant l'ensemble des ministères (justice, police, éducation
nationale, affaires sociales, fonction publique...), sans laquelle
la mission de la haute autorité n'aura aucune efficacité.
La mise à l'écart des associations tout au long de l'élaboration
du projet de loi puis pendant les travaux préparatoires à
l'Assemblée nationale témoigne d'un mépris envers
des acteurs qui seront pourtant essentiels au succès de cette
structure et qui se sont investis depuis deux ans pour sa réussite.
Elle augure mal de l'avenir d'une autorité dont la création
semble uniquement répondre de manière minimaliste aux
obligations européennes pour éviter à la France
d'être condamnée.
Ce recul est d'autant plus inquiétant qu'il va de pair avec
l'abandon de toute action concrète pour lutter contre les discriminations
depuis plus de deux ans (suppression du n° vert « 114 »
et du GELD, mise en sommeil des CODAC, nouveau report du projet de loi
pénalisant l'homophobie et le sexisme, diminution du budget du
FASILD consacré à l'aide aux associations
) - en
dépit du discours du Président de la République
qui avait dit en 2002 vouloir faire de cette lutte une priorité.
La mise en place d'une autorité pour rien, et donc un pur effet
d'annonce visant à masquer l'absence de volonté politique
de prendre les mesures radicales qu'exige la lutte contre les discriminations,
ne pourrait que décevoir l'espoir de ceux qui vivent actuellement,
au quotidien, ce « poison social » - pour reprendre
les termes de JP Raffarin -, et qui continueront à être
privés d'une écoute, d'une aide et d'une réponse
adaptées à leur situation.
Le collectif demande solennellement au Gouvernement et au Parlement
de relancer une dynamique positive afin que la promotion de l'égalité
et la lutte contre les discriminations deviennent enfin un vrai projet
pour notre société.
Paris, le 4 octobre 2004
Le collectif est composé de : Act
Up-Paris, l'ADAPT (Ligue pour l'Adaptation du Diminué Physique
au Travail), AIDES, Amnesty International France, ARDHIS (Association
pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et transsexuelles
à l'immigration et au séjour), Association française
des Hémophiles (AFH), Association des Paralysés de France
(APF), Association des Parents et futurs Parents Gays et Lesbiens (APGL),
ARCAT, Association française de lutte contre les myopathies (AFM),
Association du syndrome de Benjamin (ASB), CARITIG, Collectif contre
l'homophobie 34, Collectif National Droits des femmes, Confédération
Syndicale des Familles (CSF), Coordination pour le droit à l'avortement
et à la contraception (CADAC), Fédération des Mutuelles
de France (FMF), Association des accidentés de la vie (FNATH),
Fédération Nationale des Maisons des Potes (FNMDP), Femmes
publiques, Groupe d'information et de soutien des immigrés (GISTI),
Handicap & Libertés, Homosexualités et Socialisme
(H&S), Interassociative Lesbienne-Gaie-Bi-Trans (Inter-LGBT), Le
LIEN, Ligue des Droits de l'Homme (LDH), le MAG - Jeunes Gais et Lesbiennes,
Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples
(MRAP), Prévention Action Santé Travail pour les Transgenres
(PASTT), PROCHOIX, Réseau Hospitalier des Usagers (Réshus),
Sida Info Service, Support Transgenre Strasbourg, Syndicat National
des Entreprises Gaies (SNEG), SOS Hépatites, SOS Homophobie,
Union Syndicale G10 Solidaires.
Site
web du collectif
À
voir :
Dernière mise à jour :
5-10-2004 20:02
.
Cette page : https://www.gisti.org/
doc/actions/2004/stasi/reseau.html
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