Discriminations
dans les Écoles Normales Supérieures (ENS)
Pétition adressée au Ministre de l'Éducation
nationale, de l'Enseignement supérieur
et de la recherche
Secrétariat assuré par le GISTI, 3 villa Marcès,
75011 Paris. Recueil des signatures : alexis.spire@libertysurf.fr.
Objet : accès au statut
de normalien des étrangers admis au concours de l'ENS
Monsieur le ministre de l'Éducation nationale,
Par la présente, nous vous demandons de mettre fin à
la discrimination qui frappe les étrangers non ressortissants
de l'Union Européenne lorsqu'ils sont reçus au concours
d'entrée de l'École Normale supérieure.
Les concours d'entrée aux Écoles Normales Supérieures
(Cachan, Ulm et Lyon) sont aujourd'hui ouverts à tous les candidats,
quelle que soit leur nationalité, mais la réussite à
ces mêmes concours conduit à des situations discriminatoires.
En effet, les candidats français et les ressortissants d'un État
membre de l'Union européenne ont accès au statut de fonctionnaire
stagiaire, ce qui leur donne la possibilité de devenir, à
ce titre, salariés de l'État tandis que les autres étrangers
n'ont droit à aucune rémunération.
Cette discrimination légale n'est pas propre aux ENS ;
elle concerne l'ensemble de la fonction publique, les entreprises publiques
à statut, les professions libérales et des dizaines de
professions du secteur privé. À l'heure actuelle, près
de sept millions d'emplois demeurent soumis à des dispositions
réglementaires ou législatives qui soumettent leur accès
à une condition de nationalité [1]. Dans la plupart des cas, l'argument de la « menace »
que ferait peser sur la « souveraineté nationale »
le recrutement d'étrangers est d'autant plus douteux que ces
secteurs réservés aux nationaux recrutent des étrangers
mais sur des statuts plus précaires et avec des conditions de
salaires dégradées. Dans le cas du concours d'entrée
à l'ENS, l'argument paraît d'autant plus fallacieux que
les élèves normaliens ont vocation à devenir des
enseignants chercheurs. Or, depuis quelques années, il n'existe
plus aucune condition de nationalité pour le recrutement des
maîtres de conférences et des professeurs [2],
ni pour les postes de fonctionnaires titulaires dans la recherche [3]. Enfin, l'ouverture du statut de normalien aux
ressortissants communautaires a déjà permis de démontrer
que la condition de nationalité française n'était
pas nécessaire pour contracter un engagement décennal
envers l'État.
Pour toutes ces raisons, nous avons l'honneur de vous demander de bien
vouloir modifier l'arrêté du 27 novembre 1998 fixant
les conditions d'admission à l'École normale supérieure
afin d'élargir à toutes les personnes, françaises
et étrangères, la possibilité de contracter un
engagement décennal et d'être rémunéré
en qualité d'élèves-fonctionnaires. Nous exigeons
également que les étrangers actuellement en cours de scolarité,
puissent immédiatement bénéficier de cette égalité
de traitement. En agissant ainsi, vous ne feriez qu'honorer les engagements,
pris à plusieurs reprises par le gouvernement de Lionel Jospin,
de lutter contre toutes les discriminations.
Secrétariat assuré par le GISTI, 3 villa Marcès,
75011 Paris. Recueil des signatures : alexis.spire@libertysurf.fr.
Notes
[1] Pour plus d'informations,
on peut se reporter au site du Gisti,« Emplois fermés aux
étrangers et discriminations ».
[2] Décret du 6 juin
1984 relatif au statut des enseignants-chercheurs de l'enseignement
supérieur.
[3] Décret du 30 décembre
1983 pour le recrutement de chargés de recherche, directeurs
de recherche, ingénieurs de recherche, ingénieurs d'études.
Dernière mise à jour :
23-10-2001 11:09
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Cette page : https://www.gisti.org/
doc/actions/ens/petition.html
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