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« Nous sommes très inquiets »

Trois questions à Patrick Mony

Article publié dans Le nouvel observateur du 21/06/2002.

Patrick Mony est permanent du Groupe d'information et de soutien des immigrés (GISTI).

Le programme présenté par José Maria Aznar à ses homologues européens peut-il réduire l'immigration clandestine ?

La répression et le durcissement en ce qui concerne la fermeture des frontières n'ont jamais permis de lutter contre l'immigration clandestine. Cette politique fait seulement le jeu des réseau de passeurs.

Il y aura juste plus de gens à se noyer au niveau du détroit de Gibraltar et dans les eaux territoriales.

Pour nous, le problème n'est pas là. Notre position a toujours été d'accorder la liberté de circulation pour tous. La politique proposée par Aznar n'est pas réaliste, elle va juste dans le sens d'une opinion populiste et va contribuer à déstabiliser des populations installées.

Et quand il est envisagé de faire payer des pays déjà en difficulté financière pour leurs éventuels immigrés clandestins, on est en pleine aberration. Nous sommes très inquiets.

Quelles sont les propositions du GISTI sur la question de l'immigration clandestine ?

Nous sommes pour une véritable campagne en faveur de la liberté de circulation, ainsi que pour la régularisation de tous les sans-papiers, plutôt que pour la lutte contre l'immigration clandestine.

Nous ne pouvons pas accepter la venue d'étrangers avec des statuts de travail précaire. Nous ne souhaitons pas non plus l'instauration d'une politique de quotas favorisant certaines personnes, c'est une politique dangereuse, qui risque de dériver très vite vers l'accueil préférentiel de personnes moins marqués physiquement que les Africains. C'est une politique sur base ethnique, raciste, qui fait peur.

L'Europe a-t-elle besoin de ces travailleurs ?

Oui. La politique que les Européens veulent mettre en œuvre va d'ailleurs favoriser le marché parallèle de l'emploi. Il y a besoin de main-d'œuvre, et si les entreprises ne la trouvent pas sur le marché légal, elles se tourneront vers le marché noir.

Tout ceci n'est pas nouveau néanmoins, cette politique a été initiée sous Rocard. C'est la remise en cause du droit d'asile automatique pour les Africains, alors qu'on ouvrait les frontières à l'Ouest.

La signature des accords de Cotonou en 2000 (qui régissent les rapports entre l'Europe et les pays d'Afrique, des caraïbes et du pacifique) était conditionnée au fait que les pays récupèrent les étrangers interpellés qui transitent clandestinement en Europe. L'égalité de traitement face au droit du travail avait également été remise en cause.

Propos recueillis par Charles Roncier

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Dernière mise à jour : 9-07-2002 23:39 .
Cette page : https://www.gisti.org/doc/presse/2002/mony/questions.html


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