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Presse 1998
[Dernières nouvelles]
Perspectives
Dans Le choc des civilisations, Samuel Huntington annonce la montée en puissance des sociétés islamiques et confucéennes face à un Occident déclinant (Libération, 6 janvier)
« Sa thèse centrale : dans ce monde nouveau, les conflits les plus étendus, les plus importants et les plus dangereux n'auront pas lieu entre classes sociales, entre riches et pauvres, entre groupes définis selon des critères économiques, mais entre des peuples appartenant à différentes entités culturelles »
A la suite, « Un livre simplificateur et explosif »
Politique d'immigration et principe d'égalité (Hommes et Migrations, janvier)
L'existence d'égalité, qui est au fondement de l'identité de la gauche, équivaudrait, dans le domaine de la politique des flux migratoires, à l'abandon des frontières nationales. Aussi, les débats actuels autour de la politique d'immigration entre gauche "réaliste" et gauche "morale" recoupent-ils l'opposition entre partisans et adversaires de l'état-nation.
Une leçon israélienne, par Olivier Blanchard (Libération, 12 janvier)
« Si la France pouvait intégrer ses chômeurs comme Israël a intégré ses immigrants [400 000 entre 1990 et 1992], dans trois ans le chômage ne serait plus qu'un mauvais souvenir »
La nation contre Le Pen (Libération, 19 janvier)
Le géographe Yves Lacoste tente de réinventer la nation, dont l'extrême droite a fait un outil d'exclusion (Yves Lacoste, Vive la nation, Fayard, 339 pages, 140 F.)
Faire de la santé un droit pour tous, par Jean-Marie Le Guen (Libération, 2 février)
Il faut créer un fonds national de mutualisation pour assurer l'accès aux soins des plus démunis
Le forum de Davos, sommet du tragi-comique, par Viviane Forrester (Libération, 12 février)
« L'immense majorité du forum se partage entre les déconfits et ceux qui s'apprêtent à rétablir leur propre situation financière en achetant à bas prix des biens asiatiques »
Gouverner, c'est aussi prévoir (le Monde, 17 février)
L'état ne se risque plus à élaborer une stratégie à long terme. La planification est en panne depuis 1975.
Immigration : des propositions, par Paul Lambert (le Figaro, 20 février)
Le problème des immigrés, non assimilés parce que non assimilables, peut se régler en quelques mois. Cela suppose qu'ils partent volontairement, parce qu'ils auront intérêt à le faire.
Les critiques de la pensée unique veulent en découdre (Libération, 3 mars)
La fondation Marc Bloch pose sa première pierre
[une nouvelle fondation, dont le but est de « rassembler tous les courants sur la critique des élites » ; « l'ennemi, c'est la réputée bien pensante fondation saint-Simon (gauche libérale pro-européenne) ; la fondation marc Bloch se veut son négatif »
Immigration : une politique désastreuse, par Charles Cova (le Figaro, 11 mars)
La loi Chevènement sur l'immigration et le Code de la nationalité vont coûter cher à la France, humainement et socialement.
Pour une gauche de gauche, par Pierre Bourdieu (le Monde, 8 avril)
Immigration : le faux argument, par Paul Lambert (le Figaro, 20 avril)
« Faire inscrire dans la Constitution que la France, pays développé, s'interdit tout recours à une main-d'œuvre provenant de pays sous-développés, sauf pour des actions de formation d'un an maximum suivies d'un rapatriement et d'une aise au développement ».
Cette démocratie urbaine qui fait peur, par Jacques Lévy (Libération, 20 avril)
Créer des conseils d'agglomération dotés d'une partie de la fiscalité et des pouvoirs des communes n'est pas une idée saugrenue
Dissoudre l'OCDE !, par André Sainjon (Libération, 28 avril)
Si le débat sur l'AMI pouvait au moins avoir servi à ça...
La fuite des élites est la forme nouvelle du pillage du tiers-monde (le Monde, 5 mai)
Entretien avec Sami Naïr, délégué interministériel au codéveloppement et aux migrations internationales.
[Extraits : « Je propose d'organiser la mobilité pour dynamiser les échanges entre la France et les pays d'origine et ainsi réduire l'immigration irrégulière » (...) « en transformant l'aide au retour en aide au projet ». « On va réintroduire de la fluidité ». « Au-delà d'une subvention de départ, l'état devra faciliter l'accès à des crédits adaptés. Il s'agit de créer des structures financières permettant de diriger l'épargne des immigrés vers des investissements productifs et non, comme aujourd'hui, seulement vers des dépenses de consommation ». « La coopération a reposé jusqu'à présent essentiellement sur les relations d'état à état. Il faut favoriser aujourd'hui le développement par le bas, de société civile à société civile, et utiliser les agents de proximité que sont les immigrés ». « Il n'y a pas de lien direct entre la question des sans-papiers et celle du codéveloppement, même si on peut établir la relation dans les faits ». « Si la fermeture des frontières a stabilisé les flux, elle a aussi provoqué l'augmentation de l'immigration clandestine, du regroupement familial et des demandes d'asile. La mondialisation exacerbe les mouvements migratoires et nous oblige à gérer plus souplement les flux ». « La maîtrise des flux est une tâche d'intérêt commun » (pour les pays du Nord et les pays du Sud)]
Sans-papiers : avant qu'il ne soit trop tard, par Patrice Chéreau, Jean-Luc Godard, Anne-Marie Miéville, Stanislas Nordey (le Monde, 13 mai)
Une chaîne ininterrompue de 80 000 individus s'engageant aux côtés de 80 000 autres.
Les hommes sans droits, par Didier Fassin (le Monde, 23 mai)
Une nouvelle catégorie s'est constituée par défaut : les non-régularisés d'aujourd'hui ne se définissent plus par leur illégalité, mais par leur illégitimité.
Dernière mise à jour :
8-07-2000 20:21.
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