Presse 1998

Culture et expressions artistiques

[Dernières nouvelles]

Kaïkini, un concentré d'Inde (Libération, 5 janvier)
Grâce à son génie mélodique, le premier disque du chanteur édité en France nous initie à une musique immémoriale et méconnue.

Amazigh Kateb, 25 ans, chanteur de Gnawa Diffusion, fils du Rimbaud algérien mort à Grenoble, vit en France et compose en Arabe (Libération, 8 janvier)

Enfer de papier (le Monde, 9 janvier)
[Iegor Gran, Ipso facto, POL, 186 pages, 90 F]

Les refuges de l'identité (le Monde, 9 janvier)
[Etienne Balibar et Immanuel Wallerstein, Race, nation, classe : les identité ambiguës, La Découverte/Poche, 310 pages, 75 F]

Hitler ou le passé qui ne « passera » pas (le Monde, 9 janvier)
[Ian Kershaw, Qu'est-ce que le nazisme ? Problèmes et perspectives d'interpré tation, Gallimard, Folio Histoire, 560 pages, 72 F.]

L'étrange voyage du Théâtre du Soleil sur les monts escarpés du militantisme (le Monde, 9 janvier)
La troupe dirigée par Ariane Mnouchkine présente un spectacle inspiré par le Tibet.

Une comédie italienne dans un camp d'extermination (le Monde, 9 janvier)

L'influence française sur les rives du Nil (Libération, 10-11 janvier)
Retracée par le menu, la longue et riche histoire des allers-retour entre la France et l'Egypte (Robert Solé, l'Egypte, passion franç aise, Seuil 139 F)

Elsa Wolliaston, la maladie de la liberté (le Monde, 14 janvier)
Cette chorégraphe exceptionnelle présente « Réveil » à Angers.
  A la suite, « La souffrance de l'Afrique dans le corps des danseurs », « La reconnaissance, pas l'argent »

Zola de Bamako (le Monde, 13 janvier)

« Holocauste », vérité nue (Libération, 17-18 janvier)
[fragments de Charles Reznikoff, Théâtre national de la Colline]

Blague is black (Libération, 22 janvier)
La patronne est blanche. la bonne est noire. La fin de l'apartheid n'a pas tout résolu en Afrique du Sus (Stephen Francis, Harry Dugmore et Rico Schacherl, Madame E Eve. Enfin libres !, Vent d'Ouest, 64 p., 58 F.)

Claude Régy fait entendre « Holocauste », poème exemplaire de Reznikoff (le Monde, 21 janvier)

Faut-il renoncer à assimiler ? (le Figaro, 22 janvier)
[A propos du livre de Dominique Schnapper, La relation à l'autre. Au cœur de la pensée sociologique, Gallimard, 170 F]

Leçon de tolérance (le Monde, 23 janvier)
[A propos du livre de Tahar Ben Jelloun, Le racisme expliqué à ma fille, Seuil, 64 pages, 39 F]

Le codéveloppement n'est pas la panacée, par Jean-Loup Amselle (le Monde, 23 janvier)
[A propos du livre de François Manchuelle, Willing Migrants, Soninke Labor Diasporas, 1848-1960, Ohio University Press, 1997]

Neg'Marrons : l'humour en plus (le Figaro, 27 janvier)
Le meilleur groupe français de ragga chante avec humour et réalisme la vie quotidienne de Garges-Sarcelles. Sur scène, vendredi prochain.

Anglais au curry (Libération, 29 janvier)
Hanif Kureishi, 44 ans, auteur de My beautiful laundrette, commence à échapper à son déterminisme anglo-pakistanais

Contre la barbarie, la beauté d'une fable algérienne (le Monde, 29 janvier)
L'Arche du désert. Un ballet de couleurs et de formes mené par le corps et la voix des femmes.
  A la suite, « Mohamed Chouikh, une figure du cinéma algérien »

Dans « L'Atelier » de Jean-Claude Grumberg, les survivants de Drancy (le Monde, 30 janvier)
[Au Théâtre de la Criée à Marseille jusqu'au 11 février]

La triste moralité du cinéma français (les Cahiers du cinéma, février)
« Qu'on me comprenne bien, je partage leur engagement [des cinéastes citoyens] pour la cause des sans-papiers, j'admire l'à-propos et l'efficacité de la pétition du 12 février [1997], mais je suis fatigué, depuis, des échos médiatiques de cette action. Fatigué d'entendre des cinéastes raconter l'aventure comme des adolescentes qui, au retour d'une colo, ou de la fête des JMJ, s'excitent à vous persuader qu'elles ont vécu là une expérience proprement exceptionnelle, des rencontres exceptionnelles et des relations d'êtres à êtres, comment dire : exceptionnelles ».

Chiapas : des femmes sortent des coulisses (Libération, 2 février)
A San Cristobal, une troupe de théâtre permet à des paysannes indiennes de s'instruire et de s'exprimer.

Costa nous relie à la lie (Libération, 4 février)
Dans « Ossos », son denier fil, le réalisateur portugais pose un regard fraternel sur les habitants d'un bidonville

L'immigration racontée de vive voix (Libération, 4 février)
Mémoires d'immigrés, de Yamina Benguigui, rassemble 2h40 de témoignages

Le Russe et l'Africain (Libération, 5 février)
Le tyran éternel, plus que comme un autre roman « africain », se lira comme une fable géopolitique dont la morale est néocolonialiste [Patrick Grainville, Seuil, 283 p., 120 F]

Yamina Benguigui, la grande sœur cinéaste (le Monde, 6 février)
« Mémoires d'immigrés » arrive sur le grand écran. Une œuvre forte extirpant l'humain de la masse informe des « questions de société ».

Quand la Suisse faisait poser ses nomades (Libération, 9 février)
A Winterthur, exposition des portraits de « gens du voyage » commandés à Charles Durheim en 1852 par la police helvétique

La Collection Anderson a bien appartenu à un nazi (Libération, 9 février)
Embarras de Sotheby's, qui a vendu les photos
(v. aussi Retours de mémoire)

Polémique autour d'une série d'oeuvres polonaises (Libération, 11 février)
Une université jésuite américaine se voit contester la propriété de ces peintures commandées en 1938
(v. aussi Retours de mémoire)

Sa peinture fait le mur (Libération, 12 février)
La Sud-Africaine Esther Mahlangu expose à Paris ses peintures murales. Un tradition des femmes ndebeles

Savoir pour réconcilier (le Figaro, 9 février)
La documentariste Yamina Benguigui revisite le passé de ses parents immigrés d'Algérie pour mieux vivre le présent.
[A propos du film « Mémoires d'immigrés »]

« Hard Rock Magazine » condamné pour propos antichrétiens (le Monde, 10 février)

Les collectionneurs et les musées suisses redoutent la convention Unidroit (le Monde, 14 février)
Le Parlement de Berne doit examiner au printemps cet accord international de 1995 qui vise à lutter contre le vol et le pillage d'objets d'art. L'acheteur d'un bien litigieux devra désormais apporter la preuve de sa bonne foi. Les professionnels dénoncent des effets pervers, les juristes sont divisés.
  A la suite, « L'affaire du masque makondé du Musée Barbier-Mueller », « La responsabilité individuelle du possesseur »

L'aventure en pays Dogon, 1931-2027 (Libération, 17 février)
[ARte, 22 h 10 : « Les Dogons, histoire d'une passion », documentaire de Guy Seligmann (1997)]   A suivre, « Le cinéma, c'est l'ethnologie partagée » [interview de Jean Rouch]

Jünger en paix (Libération, 18 février)
Héros de la guerre de 14, il était devenu écrivain dans les tranchées. Ernst Jünger, figure controversée de la litérature allemenade, est mort hier à 102 ans.
  A suivre, « Nationaliste, pas nazi » ; « Un sujet sensible pour l'Allemagne »

Fry, agent secret humanitaire sur la Canebière (Libération, 17 février)
En 1940, cet américain vint à Marseille pour sauver des centaines de juifs et d'antinazis
[Assignment rescue, expo au Jewish Museum de New York]
(v. Retours de mémoire)

Citoyenneté, différences et inégalités (le Monde, Livres, 20 février)
Soumettant la sociologie à une relecture critique, Dominique Schnapper analyse l'écart entre l'idéal d'intégration et réalité sociale.
[Dominique Schnapper, La relation à l'autre : Au cœur de la pensée sociologique, Gallimard, coll. « NRF Essais », 562 pages, 170 F]

Les musiques de France résistent à la récupération nationaliste (le Monde, 20 février)
Le « folklore » est un terrain propice aux délires identitaires, mais ceux qui font vivre les musiques traditionnelles refusent d'être assimilés à l'extrême droite et pratiquent le métissage des cultures.

La peine de mort en accusation (le Figaro, 21-22 février)
En 1977, le procès de Patrick Henry fut aussi celui de la peine capitale, attaquée par Robert Badinter.
[« Rendez-vous avec le crime », France 3, 21 février à 22h35]

La Thaïlande cultive la « musique des rizières » (Libération, 23 février)
Utilisé pour défendre « les valeurs nationales », le luk thung détrône la pop occidentale

L'exil américain de l'écrivain congolais Emmanuel Dongala (le Monde, 25 février)
« Je savais que c'était impossible d'obtenir un visa pour la France ».

Djimon Hounson, un héros de la liberté (le Figaro, 25 février)
Steven Spielberg a confié le rôle principal de son nouveau film à un comédien venu du Bénin, en faisant un détour par Paris comme mannequin; [A propos d'« Amistad »]
« Amistad », l'autre Liste de Spielberg (Libération, 25 février)

Sur fond d'esclavage des Noirs au XIXè siècle et de bons sentiments, Spielberg réitère une fresque consensuelle

Djimon Hounsou, 33 ans, né au Bénin, dont le prénom veut dire Vendredi, est la star inconnue d'« Amistad »de Spielberg (Libération, 25 février/P_REF> Il ne me serait jamais venu à l'esprit qu'il y avait une façon « noire » de se comporter, de parler, afin d'être « noir ». [aux Etats Unis] Certains Blacks me traitaient de « Blanc »

Cinque le bel esclave noir, successeur d'E.T. le gentil extraterrestre (le Monde, 26 février)
« Amistad ». En voulant montrer le moment où l'Amérique liquide ses taches originelles, Steven Spilberg ne fait que ressasser son obsession : le complexe de l'autre. L'épopée de cette révolte sur un bateau de négriers se double d'un échec sur le plan de spectacle.

Algérie : la guerre des femmes (le Figaro, 26 février)
[A propos d'« Envoyé spécial », France 2, 26 février à 21h15]

Ariane Mnouchkine, le théâtre de la solidarité (le Monde, 26 février)

Montrésor, enclave polonaise en Touraine (le Monde, 26 février)

« Seulement des paradoxes à offrir » (le Monde, Livres, 6 mars)
Entre assimilation et différenciation, Joan Scott analyse le dilemme civique des « suffragistes ».
[Joan Wallach Scott, La citoyenneté paradoxale. Les féministes françaises et les droits de l'homme, Albin Michel, « Bibliothèque Histoire », 304 pages, 140F]

Les racines du racisme (le Monde, Livres, 6 mars)
[Pierre-André Taguieff, La couleur et le sang. Doctrines racistes à la française, Ed. Mille et une nuits, 206 pages, 20F]

Les trois piliers de l'enfer (le Monde, Livres, 6 mars)
L'œuvre maîtresse, magnifique, de Hannah Arendt, doit être lue dans sa globalité.
[Hannah Arendt, Les origines du totalitarisme. Sur l'antisémitisme, Seuil, « Points/Essais », 290 pages, 46F]

Les soldats-business du rap (le Monde, 8-9 mars)
L'aventure du groupe Ministère AMER a commencé à Sarcelles. La petite bande a ensuite essaimé en une myriade de talents. Doc Gynéco, Passi, Stomy Bugsy ont investi les hit-parades mais restent fidèles à un esprit communautaire symbolisé par Secteur A, l'entreprise rap la plus prospère de France.

Ces « nègres » qui plagient mal (le Monde, 10 mars)
Jacques Gaillot, Calixthe Beyala, Jack Lang, Nicolas Sarkozy, Marie Darrieusecq..., les accusations d'emprunt ou de « singerie » se multiplient ces derniers temps. Serait-ce la conséquence de l'utilisation de « documentalistes » par des célébrités à l'emploi du temps trop chargé ?

La créativité littéraire africaine se nourrit des désillusions du continent (le Monde, 11 mars)

Militants et ouvriers se partagent les écrans (le Monde, 12 mars)
Quatre manifestations témoignent du retour des conflits sociaux au cinéma, à travers l'« engagement citoyen » ou l'histoire et la représentation du mouvement prolétaire.

Pierre Bourdieu mis en voix par Didier Bezace (le Monde, 15-16 mars)

Disparitions : Abdelmalek Sayad (le Monde, 21 mars)
Un spécialiste du fait migratoire algérien.

A Strasbourg, interdit d'interdire (Libération, 21-22 mars)
Accusé de gaspillage par le FN, le fonds d'art contemporain d'Alsace continue et met à l'honneur l'affiche politique

Doc gynéco, 23 ans, rappeur, cartonne dans la racaille et s'apprête à fêter à l'Olympia l'abolition de l'esclavage (Libération, 25 mars)

Alina Reyes : « Ma petite bombe contre le Front » (le Figaro, 23 mars)
L'auteur du « Boucher » publie un livre volontairement obscène aux ambitions politiques définies.
[Alina Reyes, Poupée, anale nationale, Ed. Zulma]

Les racines du racisme (le Figaro, Livres, 25 mars)
[Pierre-André Taguieff, La couleur et le sang, Mille et Une Nuits, 20F]

La reprséntation périlleuse des crimes contre l'humanité (le Monde, 28 mars)
Dans le cadre d'une manifestation intitulée « 1914-1998, le travail de mémoire », le Parc de La Villette présente les photographies de Gilles Peress montrant les charniers de Bosnie. Un exercice difficile et controversé.

Ce que ravive « Mémoires d'immigrés » (Libération, 30 mars 1998)
Le film de Yamina Benguigui déplace les foules et ravive les témoignages.

Tarantino, black à part (Libération, 1er avril)
Quatre ans après le cartoonesque « Pulp fiction », il adapte le roman d'Elmore Leonard pour une ode à l'identité noire : « Jackie Brown ».

Baki Boumaza met en scène à l'Odéon les « Lettres d'Algérie » parues dans « Le Monde » (le Monde, 1er avril)

A l'écoute des émigrés (le Figaro, 2 avril)
Un magazine pour regarder l'émigration d'une autre manière.
[Le Magazine des migrations, RFI, 11h10]

Le courage discret des « justes » (le Figaro, 2 avril)
Grâce à ces Français anonymes, les trois quarts des juifs de France survécurent à la guerre.
[Envoyé spécial, France 2, 2 avril à 21 heures]

Le pays orphelin (le Monde, Livres, 3 avril)
Un florilège de textes pour tenter de comprendre l'exaspération de la violence en Algérie.
[Collectif, Les violences en Algérie, Odile Jacob, « Opus », 240 pages, 60F]

Le fascisme, tradition française (le Monde, Livres, 3 avril)
En 1978, l'historien israélien Zeev Sternhell démontrait le caractère de régime totalitaire autochtone de Vichy, fruit de cinquante ans de révolte de la « droite révolutionnaire » contre les Lumières et la modernité. A redécouvrir, à l'heure où se termine le procès de Maurice Papon.
[Zeev Sternhell, La droite révolutionnaire 1885-1914. Les origines françaises du fascisme, Gallimard, « Folio/Histoire », 688 pages, 72F]

A Créteil, le Festival des films de femmes invite les cinémas d'Afrique (le Monde, 3 avril)

« Mossane », beauté maudite (Libération, 8 avril)
Safi Faye, la première cinéaste africaine, signe un hymne universel à la jeunesse tout en dénonçant les injustices envers les femmes

La descente aux affaires (Libération, 8 avril)
« Journal intime des affaires en cours », film de Denis Robert et Philippe Haret
« Pour Denis Robert, tout est lié et les “affaires” sont des passerelles jetées entre le monde politique, le grand capital et la Mafia, elles permettent de greffer ensemble, en une configuration monstrueuse, citoyenneté nationale, mondialisation financière et crime organisé. Le SDF croupissant dans ses ordures gare du Nord et les responsables de sociétés panaméennes (...) appartiennent à un même dérèglement du marché »

Création ministérielle d'un comité de vigilance anti-FN (Libération, 10 avril)
Vingt-deux acteurs culturels auront une mission d'alerte.

Un beau morceau d'anthropologie (le Monde, Multimédia, 12-13 avril)
Les méthodes d'une institutrice du Middle West pour combattre les préjugés et le racisme de ses concitoyens.
[« Les yeux bleus », Arte, 17 avril]

De l'exception culturelle à la préférence nationale, par Christophe Gallaz (le Monde, 17 avril)

Un spectacle melting pot pour une Alsace plurielle (Libération, 21 avril)
Fin de tournée pour « Seppi, Fatima, Joe et les autres ».

Les autres, des monstres (le Monde, Livres, 2 mai)
Ils vivent différemment, donc ce ne sont pas des êtres humains... Les fables de la haine n'ont pas disparu. Il en est aussi des versions douces, repérables même chez d'estimés professeurs.
[Katérina Stenou, Images de l'autre. La différence : du mythe au préjugé, Seuil-éditions Unesco, 156 pages, 235 F – Jean Beaufret, Leçons de philosophie, Seuil, coll. « Traces écrites », vol. 1, 336 pages ; vol. 2, 408 pages ; 149F chaque volume]

Couleurs Afrique (le Figaro, 8 mai)
Fantasia et folklores animeront ce week-end l'hippodrome de Vincennes.

« Clandestins » : Les passagers de l'eldorado (le Figaro, 8 mai)´
[A propos du film du Québécois Denis Chouinard et du Suisse Nicolas Wadimoff]

Salvador de Bahia reconquiert sa négritude au son des tambours (le Monde, 9 mai)
Cent dix ans après l'abolition officielle de l'esclavage au Brésil, la ville « de tous les saints » revendique son identité africaine en affirmant sa vocation de capitale des percussions.
  A la suite, « Trois questions à Gilberto Gil », « Hermeto Pascoal et Nana Vasconcelos, sorciers des rythmes », « A lire, à écouter »

Musiques : Samuel Koné, batteur d'Alpha Blondy, a été condamné le 6 mai à quatre mois de prison ferme et trois ans d'interdiction du territoire. Jugé en comparution immédiate, Samul Koné, trente-cinq ans, dont le permis de séjour expirait en octobre 1995, a été écroué à Besançon après avoir été intercepté à la frontière le 3 mai. Sa demande de régularisation ayant été rejetée, le musicien ivoirien, très apprécié de ses pairs, a utilisé un faux passeport, au nom de Sékou Touré et « acheté 1 000 F à un Antillais », par crainte de ne pouvoir se rendre en Suisse pour y donner un concert. Selon son avocat, Samuel Koné vit pourtant en France avec son fils et sa compagne, il est inscrit à la Sacem, dispose de contrats de travail et paye des impôts (Brève, le Monde, 9 mai)

Pierre Bourdieu : l'intellectuel engagé (le Figaro, Livres, 14 mai)
[Pierre Bourdieu, Contre-feux, Liber/Raisons d'agir]

L'art populaire africain selon Tati au Pavillon de Marsan (le Monde, 17-18 mai)

La nostalgie du nomadisme (le Monde, Livres, 22 mai)
A lire Jean-Didier Urbain, l'exotisme et l'aventure seraient aujourd'hui synonymes de métamorphoses et de clandestinité.
[Jean-Didier Urbain, Secrets de voyage. Menteurs, imposteurs et autres voyageurs invisibles, Payot, 466 pages, 149F]

Supranationalité cinématographique (le Figaro, Editorial, 22 mai)

Le dub, invité d'honneur d'une nuit reggae à La Villette (le Monde, 23 mai)
Le Jamaïquain Mutabaruka est l'attraction du Festival « Rythmes Caraïbes ».

Les rappeurs de Secteur A célèbrent leur succès et l'anniversaire de l'abolition de l'esclavage (le Monde, 24-25 mai)
Les deux dates à l'Olympia constituent un aboutissement pour la bande de Garges-Sarcelles.
  A la suite, « Le mélange détonant d'un public "pluriel" »

Vusi Mahlasela, une voix pour calmer la colère dans la « nouvelle » Afrique du Sud (le Monde, 27 mai)
Surnommé le « poète du peuple », le chanteur de Mamelodi, la cité noire de Pretoria, est invité au Festival des Musiques métisses qui se déroule à Angoulême du 27 mai au 1er juin.
  A la suite, « Angoulême, capitale sud-africaine », « Anne-Marie Nzié, la "maman" de la chanson camerounaise », « Les neuf dixièmes de la planète »

Afghanistan : les femmes interdites (le Figaro, 27 mai)
A Kaboul, les Taliban font régner la terreur et bannissent les femmes de la société.
[« Des racines et des ailes », France 3, 27 mai à 21 heures]

Philip Glass : pour le Tibet, fidèlement (le Figaro, Culture, 27 mai)
« Kundun », le film de Martin Scorsese, sort aujourd'hui sur les écrans. Le plus célèbre des compositeurs contemporains américains signe la bande originale du film consacré à la jeunesse du dalaï lama. Une musique et un acte militant.

La Little Italy de Scorsese déménage au Tibet (le Monde, Culture, 28 mai)
« Kundun ». A travers l'épopée du dalaï-lama, le cinéaste livre son film le plus autobiographique.
  A la suite, « J'étais arrivé à un traitement limite de la violence » (Entretien avec Martin Scorsese, réalisateur)

Le soleil d'Ariane Mnouchkine (le Figaro, 2 juin)
La femme de théâtre évoque son parcours et ses projets devant Marie-Christine Navarro.
[France-Culture, « A voix nue », 8h30 du 1er au 5 juin]

Deux hémisphères sur une même scène (le Monde, 3 juin)
Le festival Fenêtre au sud, océan Indien mêle, à Cergy-Pontoise, danseurs et musiciens malgaches et français.

Hiner Saleem, le Kurde européen (le Figaro, 4 juin)
Dans son premier long-métrage, ce cinéaste de 33 ans évoque la communauté kurde de Paris.
[A propos du film « Vive la mariée... et la libération du Kurdistan ! »

Le Festival de Saint-Florent-le-Vieil magnifie l'esprit de la rencontre (le Monde, 9 juin)
Les sortilèges croisés des mélodies d'Asie et d'Occident ont ravi public et artistes.

Gilberto Gil marie les musiques du Brésil à celles de la Jamaïque métisse et mystérieuse (le Monde, 13 juin)
Le chanteur et compositeur bahianais remplit l'Olympia durant cinq soirs.

L'Afrique si belle en son miroir (le Figaro, 16 juin)
Maison européenne de la photographie. Le continent noir par lui-même, à travers des reportages et des portraits anciens ou récents. Verve et humour.

Manu Chao, le globe-rocker (le Monde, 17 juin)
Perdu dans « la foire aux mensonges » de la fin du siècle, l'ex-leader de la Mano Negra prend des notes sur l'état du monde.
[« Clandestino », 1 CD Virgin 7243-8457832-9]

Le spectaculaire et fragile succès du rap français (le Monde, 20 juin)
Suivant l'exemple de leurs illustres devanciers – MC Solar, NTM, IAM... –, de nombreux tchatcheurs hexagonaux se pressent aux portes des « tops ». Soutenus par une promotion underground, des radios et des magazines spécialisés, ils connaissent une réussite aussi fulgurante que brève.
  A la suite, « La formidable ascension de Mafia Trece », « XXL Performances, festival hip-hop », « Un genre menacé par ses propres excès »

Divergences à propos du concours panafricain de Luanda (le Monde, 21-22 juin)
« Qu'on en finisse avec la crétinisation ! Les Africains ont pris l'habitude de voir leur danse à travers les écrits des Occidentaux. Ils font pour gagner leur vie ce qu'on attend d'eux », observe Alphonse Tiérou.

Au Village Vanguard, la diplomatie du jazz accueille le Cubain Chucho Valdes (le Monde, 23 juin)
« Commencée avec un refus de visa, l'aventure s'est terminée en apothéose : triomphant de la bureaucratie et des rigidités américano-cubaines, le grand pianiste cubain Chucho Valdes n'a eu aucun mal à conquérir les amoureux de jazz new-yorkais, d'autant plus impatients de l'applaudir que le département d'état a écourté sa tournée d'une semaine ».

Vivre au-dessus du panier, mais dans les limites du ghetto (le Monde, 25 juin)
SOUL IN THE HOLE. Ce remarquable documentaire montre comment le basket, symbole de l'ascension sociale pour les jeunes Noirs aux états-Unis, n'a jamais été qu'un miroir aux alouettes.

Rebelle et taillé pour la scène, le reggae séduit plus que jamais (le Monde, 27 juin)
Le festival prévu le 27 juin au Palais omnisports de Paris-Bercy affiche complet. Défiant les pronostics, le genre né en Jamaïque a survécu à ses excès et à la mort de son pape, Bob Marley.

A Montpellier-Danse, des chorégraphes expriment la diversité culturelle africaine (le Monde, 27 juin)

L'esthétique noire conquiert le monde (le Monde, 28-29 juin)

Ombres et lumières sur le Musée des Arts et des Civilisations (le Figaro, 30 juin)
Alors que le président de la République s'appr^ete à faire connaître le choix du site. Le projet prend forme, mais le vieux Musée de l'Homme, cependant, attend toujours de connaître son sort. Incertitudes, rumeurs, espoirs et désespoirs.

La grande famille des arts primitifs des mers du Sud rassemblée à Marseille (le Monde, 4 juillet)
Un dialogue inédit entre œuvres d'Indonésie, des Philippines, de Mélanésie et de Polynésie.

Susana Baca, une voix pour la musique noire du Pérou (le Monde, 5-6 juillet)

Mode, art et foulard islamique (le Monde, 5-6 juillet)
Arles accueille les robes-sculptures d'inspiration musulmane de Majida Khattari.

L'exploration des cultures étrangères (le Monde, 7 juillet)
Montpellier/Danse. Le double défi du Tunisien Imed Jemaa. La pièce de Michel Lestrehan, une collaboration franco-indienne réussie.

Saint-Denis met des étoiles dans sa nuit avec le festival Africolor (le Monde, 8 juillet)
Trois femmes, Nahawa Doumbia, Susana Baca et Kamilya Jubran, ont enchanté le TGP.

L'explosion salsa vient de loin (le Monde, 11 juillet)
Les bouillants pépés « salseros » de l'Orquestra Aragon et du Septeto Habanero débarquent à Paris.

Le Musée des arts et civilisations ouvrira quai Branly en 2004 (le Monde, 15 juillet)
écartant le site du Palais de Tokyo, Jacques Chirac lance le MAC, dont le coût est estimé 1,1 milliard de francs. Mêlant esthétique et ethnographie, il présentera des objets d'Afrique, des deux Amériques, de l'Asie tribale et d'Océanie. Une antenne « arts primitifs » s'installera au Louvre en 1999.

Kim Jong-pil inaugure « Les Coréennes » sous la pluie (le Monde, 16 juillet)
Avignon/spectacle. Près de quatre heures de musique et de danse, de rythmes fous et de lenteur savante.
  A la suite, « A Séoul, visite à Hahn Myung-hee, spécialiste des musiques traditionnelles »

Racines noires rend hommage au cinéaste Melvin Van Peebles (le Monde, 25 juillet)
Une rétrospective revient sur l'importante œuvre pionnière du réalisateur noir américain.

Les radieuses couleurs du cinéma noir (le Figaro, 8-9 août)
Le Black Film Festival d'Acapulco. Américains, africains ou français, réalisateurs, acteurs et producteurs se rassemblent autour des puissantes idées de coopération et d'entraide.

Un archet pour les émigrés (le Figaro, 8-9 août)
Dans le quartier le plus défavorisé de New York, un professeur enseigne le violon à de jeunes écoliers.
[« Les enfants virtuoses de Harlem », samedi 8 août, Canal +, 20h30]

La tchatche des rappeurs marseillais (le Monde, 9-10 août)
Groupe emblématique d'une ville mosaïque, IAM impose, en 1994, avec « Je danse le MIA » la musique et les mots de gamins exclus de la culture officielle.