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Réseau
éducation sans frontières
L'école pour piéger
les sans-papiers
10/02/2005 Mercredi 2 février
2005, des gendarmes se sont rendus dans le collège Charles De Gaulle
de Fameck (Moselle) pour interpeller deux élèves irakiens, des frères
âgés respectivement de quinze et dix-sept ans.
Ces gendarmes avaient, selon eux, tenté sans succès d'interpeller dans
la matinée le père de ces deux jeunes pour mettre à exécution la mesure
d'éloignement dont il fait l'objet.
N'ayant pu l'interpeller, ils se sont présentés dans l'établissement
où étaient scolarisés ses deux enfants. Sur place, ils ont fait appeler
les deux élèves par le proviseur. Lorsqu'ils ont compris que les gendarmes
étaient là pour les emmener, les deux élèves ont été pris de panique.
Un enseignant est alors intervenu pour éviter tout recours à la force
et a obtenu des jeunes qu'ils suivent les gendarmes.
Les deux jeunes ont été conduits dans les locaux de la gendarmerie
où ils ont passé une partie de l'après-midi. En fin de journée, les
gendarmes les ont ensuite emmenés dans la chambre d'hôtel où ils vivent
avec leur père, dans l'espoir de pouvoir y interpeller celui-ci. En
début de soirée, le père ne s'étant pas présenté, les gendarmes sont
repartis en laissant les deux jeunes livrés à eux-mêmes. C'est donc
un véritable piège qui a été tendu à ce père de famille, utilisant ses
enfants comme appâts.
Paniqués par les conditions de leur interpellation, très angoissés
à l'idée que leur père puisse être arrêté, ces deux jeunes ont été profondément
choqués par cet épisode. Les personnels du collège et les camarades
de classes sont aussi bouleversés par cette intervention des gendarmes
qui a généré un sentiment de peur et d'insécurité dans tout l'établissement.
Il y a eu de nombreuses protestations de membres du personnel de l'établissement
mais aucune réaction officielle de la direction.
Depuis, le père aurait disparu pour éviter l'arrestation. Suite à un
signalement du collège, les enfants ont été placés dans un foyer de
Fameck en raison de leur situation d'isolement.
Le Réseau éducation sans frontières constate que ce type de pratique
tend à se multiplier sur l'ensemble du territoire. Depuis quelque temps,
les forces de l'ordre ont pris pour habitude de venir chercher dans
les établissements scolaires des enfants de tous âges pour les enfermer
dans des centres de rétentions avec leurs parents, dans l'attente de
leur expulsion. Ils se servent maintenant de l'école pour piéger les
parents et les interpeller.
Le Réseau éducation sans frontières proteste contre ces pratiques indignes.
Il entend s'opposer à ces interventions de plus en plus fréquentes des
forces de l'ordre dans les établissements scolaires. Il demande aux
enseignants et aux personnels de l'éducation nationale de refuser de
prêter leur concours à ce type de pratiques. Enfin, il exige la suspension
immédiate de la mesure d'éloignement prise à l'encontre de ce père de
famille, ainsi que le réexamen de sa situation administrative au regard
du droit à l'éducation de ses enfants et de leurs attaches en France.
Le 10 février 2005
Réseau Education Sans Frontières
/ Réseau des militants, collectifs détablissements,
syndicats et associations pour linformation et le soutien aux
jeunes scolarisés étrangers sans papiers / educsansfrontieres@free.fr
/ www.educationsansfrontieres.org C/o EDMP Impasse Crozatier 75012 Paris
70 organisations sont membres dÉducation
sans Frontières : Syndicats et associations... ADN (Association
pour la démocratie à Nice), AMF (Association des Marocains
en France), Association « En-Temps » (service des mineurs
étrangers isolés), Association Française Janusz
Korczak (AFJK), Association Intercapa Solidarité Etudiants Etrangers,
Association Sar-Phirdem, ATTAC-France, CIMADE (service oecuménique
d'entraide), Cinquième zone, Club UNESCO Terre Bleue (Charenton
- 94), CNT (Confédération nationale du travail), Collectif
Cetace (Créteil), Comité de défense des droits
des sans-papiers (59), Collectif des sans papiers de Seine Saint-Denis
(93), Collectif des sanspapiers des Hauts de Seine (92), Collectif des
sans-papiers kabyles de France (CSPK), 3ème Collectif des sans-papiers
de Paris, Collectif Unitaire de Défense des Elèves, Coordination
nationale des sans-papiers, DAL (Droit Au Logement), Ecole Emancipée,
Emancipation, Etudiants et Enseignants étrangers (Académie
de Créteil), FASTI (Fédération des association
de solidarité avec les travailleurs immigrés), Faut qu'on
s'active ! (Boulogne sur mer), FCPE, FERC-CGT, FSU, G10 Solidaires Paris,
GISTI (Groupe d'information et de soutien des immigrés), Groupe
contre la criminalisation des familles de l'AITEC, (Association Internationale
des Techniciens, experts et Chercheurs), Journal A Contre Courant politique
et syndical (Mulhouse), Ligue des droits de l'homme (LDH), Mouvement
contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP),
RAJFIRE (Réseau pour l'autonomie des femmes immigrées
et réfugiées), RCTS, Réseau Chrétiens Immigrés
(RCI), Section Française de Défense des Enfants, SGEN-CFDT,
SUBTERRA a.s.b.l., SUD Haute-Loire, SUD-Culture, SUD-Education, SUD-PTT,
Syndicat de la Magistrature, UNL (Union Nationale Lycéenne),
UNSEN-CGT/ Collectifs d'établissement... Lycée
Jean-Jaurès (Châtenay-Malabry - 92), Comité de soutien
des enfants tchétchènes de l'école Baudelaire -
Paris 12, Lycée Suger (St-Denis - 93), Lycée Jean-Macé
(Vitry - 94), LP Gustave Eiffel (Massy - 91), LP Florian (Sceaux - 92),
CISéé (Lycée Utrillo, Stains - 93) / Soutiens...
Alternative Libertaire, LCR, PCF, Les Verts
Voir aussi :
Dernière mise à jour :
1-04-2005 12:31
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