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Appel à la régularisation
des sans-papiers scolarisés
26/06/2004
Ces derniers mois, les personnels, les
parents et les élèves d'établissements scolaires
ont obtenu de haute lutte la régularisation d'élèves
et de parents d'élèves sans papiers que des lois iniques
menaçaient d'expulsion. Des élèves que rien n'aurait
distingué de leurs camarades si leurs vies n'avaient été
gâchées depuis leur majorité par le refus des autorités
de leur accorder le titre de séjour leur permettant de vivre
normalement avec leurs familles. La mobilisation des personnels, des
élèves et des parents, de leur quartier, les relais qu'ils
ont su trouver auprès de personnalités locales et nationales,
de centaines d'anonymes aussi, l'écho que la radio, la télévision
et la presse ont parfois donné à leur action ont permis
d'arracher ces jeunes à la clandestinité. Tout est bien
qui finit bien pour ceux-là.
Pourtant, pour quelques cas résolus,
des milliers d'autres jeunes, d'enfants et d'étudiants subissent,
eux aussi, le drame de la privation du droit à une existence
décente, l'obsession de l'interpellation, la peur d'une expulsion
pratiquée dans des conditions souvent honteuses, l'angoisse d'un
avenir bouché par la privation du droit de poursuivre des études
supérieures, de travailler, d'avoir un logement, de bénéficier
de la Sécurité sociale, etc. Bref, d'être condamnés
au dénuement et aux conditions de vie indignes auxquels sont
réduits les sans-papiers.
Il est inconcevable d'imaginer nos
élèves, nos camarades, les copains de nos enfants, menottés,
entravés, bâillonnés et scotchés à
leurs sièges d'avion pendant que leurs camarades étudieraient
paisiblement Eluard (« J'écris ton nom, Liberté »)
ou Du Bellay (« France, mère des arts, des armes et
des lois ») ; et que, sans trembler, on effacerait des listes
les noms et prénoms des bannis.
Il est du devoir des enseignants, des
personnels des établissements, des élèves eux-mêmes
et de leurs parents mais aussi des associations (de parents d'élèves,
de défense des droits de l'homme et anti-racistes) et des organisations
syndicales et autres d'agir pour tirer ces jeunes de la situation qui
pourrit leur vie.
Agir pour les élèves
concernés eux-mêmes, déjà souvent malmenés
par des existences chaotiques : exilés, ayant parfois perdu un
de leurs parents et traversé nombre d'épreuves. Il ne
faut pas ajouter aux tragédies que sont les biographies de certains
d'entre eux l'angoisse d'être expulsés d'un pays où
ils avaient cru trouver un refuge.
Mais agir aussi pour faire la démonstration
aux yeux de nos élèves et de nos enfants, que les discours
sur les « valeurs » ne sont pas des mots creux.
Il est du devoir de tous ceux qui ont une mission éducative,
à commencer par les enseignants et les parents, de montrer à
la jeune génération qu'on dit sans repères, que
la justice, l'altruisme, la solidarité, le dévouement
à une cause commune ne sont pas des mots vides de sens. Et que
certains adultes savent faire ce qu'il faut quand des jeunes sont victimes
d'injustice ou plongés dans des situations intolérables.
Agir, enfin avec les jeunes eux-mêmes.
Qui, s'ils sont associés à des combats justes, renoueront
avec des traditions de solidarité, de combat collectif qui leur
permettront peut-être, leur vie durant, de faire en sorte que
le monde dans lequel ils sont appelés à vivre soit ouvert
à tous.
Adultes et jeunes des établissements
scolaires constituent une force. Elle doit peser pour que cesse la situation
d'exclusion que vivent les élèves sans papiers.
Nous appelons au développement
d'un réseau de solidarité avec les jeunes sans papiers
scolarisés, à l'échelle nationale (voire à
l'échelle européenne).
Nous appelons toutes celles et tous
ceux, jeunes sans papiers scolarisés, enseignants, personnels
d'éducation, parents d'élèves, élèves
et étudiants, juristes et avocats, mais aussi les organisations
syndicales, les associations, les partis attachés
-
à combattre l'injustice et enfin tous ceux que révolte
l'oppression
-
à s'associer à cet appel,
-
à le reproduire,
-
à le faire circuler
-
à entrer en contact avec nous.
Et, dès la rentrée 2004,
-
à recenser les jeunes en difficulté,
-
à constituer des équipes qui les aident
-
à peser de tout le poids du milieu scolaire pour mettre
un terme
-
à des situations insupportables.
Bourse du Travail de Paris, le 26 juin 2004
Pour se joindre à l'appel d'Éducation
sans frontière, « Appel à la régularisation
des sans-papiers scolarisés », envoyer les signatures
- d'organisations et individuelles - à lyceessansfrontieres@free.fr
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Premiers signataires : 3e Collectif des Sans Papiers (Paris) ;
ASTI (Issy les Mx, St-Quentin, Valence) ; ATMF
Gennevilliers ; ATTAC ; Choisy-le-Roi ; CIMADE ; Cinquième
zone ; Ciséé ; CNT-Éducation ; Collectif anti-expulsions
; Collectifs Migrants (PCF) ; Collectifs Sans
Papiers (Nantes, 92) ; Doits Devant !! ;
Emancipation ; FASTI ; FCPE 94, 92 ; Fédération Sud-Education
; FERC-CGT ; Génériques ; GISTI ; Collectif Jean-Jaurès
(Châtenay-Malabry) ; Collectif unitaire
de défense des Elèves, Étudiants et Enseignants
étrangers (Académie de Créteil) ;
LCR ; LDH ; LDH-Châtenay-Malabry ; MRAP ; RAJFIRE (Réseau
pour l'autonomie des femmes immigrées et réfugiées)
; Ras-l'Front ; Réseau Education-prioritaire Goutte d'Or (Paris)
; SDEN-CGT 91, 92, 93, 94 ; SUD-Culture ; SUD-Éducation ; SUD-PTT
; Syndicats de la FSU ; Syndicat de la Magistrature ; Tendance Émancipation
; l'Union syndicale G 10 Solidaires
Dernière mise à jour :
26-10-2004 13:04
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Cette page : https://www.gisti.org/
doc/actions/2004/scolarisation/index.html
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