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MANIFESTATION
La
justice déclare illégaux
les rendez-vous piégés organisés
par la préfecture de police de Paris
pour arrêter des demandeurs d'asile
Conférence
de presse
le jeudi 12 août à 9 heures (du matin)
(rassemblement dès 8h)
11/08/2004
Après les arrestations qui ont
frappé le 22 juillet 2004 des demandeurs d'asile au Centre de
réception des étrangers (CRE) de la préfecture
de police de Paris à la suite de « convocations-pièges »,
les juges ont condamné une telle pratique.
Après le changement de réglementation relative à
l'asile entré en vigueur le 1er janvier 2004, un grand nombre
d'étrangers ont légitimement interrogé l'Office
français de protection des réfugiés et apatrides
(OFPRA) et les préfectures pour savoir dans quelles conditions
leur demande d'asile antérieurement rejetée pourrait être
examinée sous l'angle de la nouvelle loi, notamment parce que
la « protection subsidiaire » n'existait pas sous
le régime précédent.
Au CRE, on répond à certains d'entre eux - au moins une
bonne trentaine -, qui sont venus se renseigner en ordre dispersé
entre juin et juillet, de revenir le 22 juillet à 10 heures.
Au jour et à l'heure dits, on les prie d'attendre. Un autobus
de la police arrive, dans lequel on les embarque tous. Ils sont placés
en garde-à-vue dans un ou des commissariat(s), notamment dans
celui de la Goutte d'Or. Le préfet de police de Paris prend des
arrêtés de reconduite à la frontière (APRF).
Puis il les fait conduire en centre de rétention administrative
(celui de Vincennes pour les hommes, celui du dépôt de
la préfecture de police pour les femmes).
Ce discret piégeage n'échappe pas à certaines
associations qui organisent la défense des étrangers qu'elles
parviennent à retrouver dans les centres de rétention.
Informés du procédé, les juges du tribunal administratif
de Paris et les juges des libertés et de la détention
- notamment ceux de la Cour d'appel de Paris - annulent les APRF et
remettent les victimes en liberté.
Ce type d'interpellations est déclaré illégal
et contraire à la Convention européenne de sauvegarde
des droits de l'homme et des libertés fondamentales.
Des témoignages et certains dossiers laissent penser qu'une
opération identique a eu lieu le même jour à l'OFPRA
où huit étrangers ont été interpellés
dans les mêmes conditions.
La condamnation de tels comportements par la justice suffira-t-elle
à convaincre la préfecture de police de renoncer à
la pratique des rendez-vous pour arrestation ?
Ces pratiques et bien d'autres tout aussi illégales semblent
érigées dans le seul but de décourager à
tous les niveaux de la procédure les demandeurs d'asile de déposer
leur demande, et de créer des sans-papiers supplémentaires
démunis de toute protection sociale et juridique.
Les organisations soussignées dénoncent la multiplication
des interpellations illégales et demandent à la préfecture
de police de mettre un terme à ces pratiques.
Conférence de presse d'associations
et d'élus le jeudi 12 août à 9 heures
devant le CRE (218, rue d'Aubervilliers, 75019 Paris)
précédée,
à 8 heures,
d'un rassemblement de protestation
Paris, 11 août 2004
Les signataires : Alternatifs, Cedetim, CGT-Préfecture
police de Paris, Cimade, Collectif de soutien des exilés, Droits
devant, Gisti, LDH, MRAP, PCF, Sud-Education, Syndicat de la magistrature,
Verts
Contact : Collectif de soutien des exilés
06 67 21 91 04
Avertissement :
A propos de ces « rendez-vous piégés »,
l'OFPRA a publié le 16 août 2004 une mise au point
(en ligne dans son site : cliquez
ici) démentant quil y ait eu des arrestations
dans ses locaux. Les organisations appelant à la conférence
de presse du 12 août Alternatifs, Cedetim, CGT-Préfecture
police de Paris, Cimade, Collectif de soutien des exilés,
Droits devant, Gisti, LDH, MRAP, PCF, Sud-Education, Syndicat
de la magistrature, Verts - avaient, en effet, écrit que
« des témoignages et certains dossiers laissent
penser qu'une opération identique [à celle qui
s'est déroulée, le 22 août, au centre de réception
des étrangers de la préfecture de police de Paris]
a eu lieu le même jour à l'OFPRA où huit étrangers
ont été interpellés dans les mêmes
conditions ».
S'il est vrai que les organisations signataires
avaient notamment été alertées par un témoignage
très affirmatif, les investigations ultérieures
nont pas permis de confirmer ces faits qui, sagissant
des locaux de lOFPRA, étaient présenté
comme une hypothèse. L'OFPRA dément : nous ne pouvons
que nous en réjouir.
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Dans la presse :
Dernière mise à jour :
31-08-2004 17:30
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Cette page : https://www.gisti.org/doc/actions/2004/reception/conf.html
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