ACTIONS COLLECTIVES
Ces femmes victimes de violences
à qui on dénie toute existence
30/03/2004
Certaines femmes victimes de violences
continuent, aujourd'hui, à ne pas pouvoir porter plainte auprès
des services de police.
Il s'agit de femmes qui n'ont pas
de titre de séjour.
Lorsqu'elles ont le courage de braver
les menaces de l'auteur des violences et d'aller au commissariat porter
plainte contre lui, elles peuvent se heurter à une autre violence :
celle du refus d'enregistrer leur plainte, ou celle de la menace de
se faire expulser de France.
Les pratiques des commissariats à cet égard divergent
:
-
Certains enregistrent normalement la plainte.
-
D'autres refusent catégoriquement d'enregistrer la plainte
sous prétexte de l'absence de titre de séjour (alors
qu'il suffit d'un document d'identité pour porter plainte).
-
D'autres encore acceptent le principe d'enregistrer la plainte,
mais de fait, dissuadent la femme victime de faire valoir ses droits
en la prévenant que sa situation irrégulière
sera signalée.
Dans ces deux derniers cas, la femme victime ne portera pas plainte,
sa douleur et ses droits ne seront pas reconnus. L'auteur des violences
ne sera pas poursuivi et pourra continuer en toute impunité à
les exercer, et même à se servir de cette situation pour
assurer son pouvoir sur sa victime.
Quand bien même la plainte a été enregistrée,
on observe parfois que la bonne foi de la femme victime de violences
est mise en doute du fait de l'absence de titre de séjour : elle
est soupçonnée d'agir de la sorte uniquement pour obtenir
sa régularisation !
Cela signifie-t-il que la qualité de victime est fonction de
la situation administrative ?
Cette discrimination dans le traitement de la violence porte atteinte
aux droits fondamentaux et minimise gravement la violence.
Tout être humain a droit au respect et à la protection
de son intégrité physique et morale.
Ne pas garantir ce droit en assurant un système adéquat
et effectif de prise en compte de la plainte constitue une violation
des droits humains.
Le 6 mars 2004
Premiers signataires : ACA (Action pour
la Citoyenneté en Algérie), Action pour la Citoyenneté
en Algérie Lille, CNT - Commission Femmes région
parisienne, Collectif de Solidarité aux mères des Enfants
Enlevés, CNDF (Collectif National pour les Droits
des Femmes), Conseil Européen des fédérations
WIZO, CADAC (Coordination des Associations pour le Droit
à l'Avortement et à la Contraception), Cultures
Croisées, DRD, Du côté des Femmes, Émission
« Femmes Libres » de radio Libertaire, Fédération
IFAFE (Fédération Initiatives des Femmes
Africaines de France et d'Europe), FAM (Femme
Antisexisme Mixité), Femme Antisexisme Mixité Roubaix,
Femmes de la Terre, GISTI, MEP (Mouvement Européen
pour la Paix), MFPF Paris (Mouvement Français
Planning Familial, association de Paris), Mouvement Jeunes Communistes
de France, MRAP, RAJFIRE, Réseau « Pour un monde sans
exploitation sexuelle », SOS Femmes 77...
Organisations, vous pouvez vous associer à ce communiqué
en devenant signataires : Adressez vos coordonnées à Femmes
de la Terre par mail,
fax (01 48 06 03 34) ou par la poste (Femmes de la Terre, 2-4 rue de
la Solidarité 75019 Paris).
Dernière mise à jour :
30-03-2004 14:17
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Cette page : https://www.gisti.org/doc/actions/2004/femmes/index.html
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