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COMMUNIQUÉ
Non
aux nouvelles attaques
contre l'aide médicale État (AME)
Non à la remise en cause
de l'accès aux soins pour tous
03/03/2004
Depuis plus d'un an, le Gouvernement remet
en cause le droit à l'accès aux soins pour tous et cherche
à exclure des soins les étrangers sans titre de séjour
en démantelant l'AME (loi de finance rectificatives pour 2002,
projet de circulaire sur les modalités d'application de l'AME
en mai 2003). Sous la pression de très nombreuses associations
et syndicats, le gouvernement avait temporairement reculé mais
il est revenu à l'attaque.
Après avoir fait voter fin 2003 par le Parlement de nouvelles
mesures portant atteinte à l'AME, il veut prendre dans les jours
qui viennent des décrets d'application et circulaires qui risquent
de rendre impossible l'accès aux soins des étrangers sans
titre de séjour ; ces textes :
-
durcissent les conditions d'ouverture du droit à l'AME
: modification du calcul des ressources (intégrant une évaluation
forfaitaire du logement
)
-
exigent des étrangers sans titre de séjour qu'ils
présentent des documents très difficiles voire impossibles
à obtenir.
-
remettent en cause l'accès gratuit aux soins et laissent
des frais médicaux à la charge des bénéficiaires
de l'AME
Ces textes sont une étape supplémentaire après
les mesures votées fin 2003 et déjà appliquées
:
-
nécessité de 3 mois de présence ininterrompue
sur le territoire avant de pouvoir demander l'AME
-
suppression de " la procédure d'admission immédiate
à l'AME quand la situation du demandeur l'exige ", il
n'est fixé à l'administration aucune limite de temps
pour rendre réponse à une demande d'AME ; de ce fait
il risque de n'y avoir aucune réponse ( surtout si on ajoute
l'exigence de documents impossibles à fournir) et pendant
ce temps, les étrangers sans titre de séjour devront
financer totalement leurs dépenses de santé, y compris
celles de leurs enfants, alors même qu'ils vivent bien en
dessous du seuil de pauvreté.
-
ceux qui n'auront pas l'AME ne pourront être pris en charge
que dans le cas où leur vie est en danger, à l'hôpital
uniquement et sans possibilité de poursuite ultérieure
des soins.
C'est la Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM) qui ouvre les
droits des demandeurs à l'AME, son conseil d'administration vient
d'émettre le 24 février un avis défavorable, adopté
à l'unanimité, sur deux projets de décrets que
lui a soumis le gouvernement, estimant que les « conditions
d'accès particulièrement complexes » imposées
par le gouvernement dans sa réforme compromettent « l'accès
aux soins » des personnes concernées et contreviennent
« aux exigences élémentaires de santé
publique et de sécurité sanitaire, sans garantir au demeurant
aucune efficacité économique ». Le gouvernement
est donc contredit, mais il peut passer outre à cet avis.
Ces mesures remettent en cause le principe d'un droit aux soins pour
toute personne résidant en France, elles frappent aujourd'hui
les patients les plus fragiles et les plus vulnérables, qui vont
rester parfois longtemps sans soins dans l'attente d¹une ouverture
d'AME toujours plus difficile à obtenir.
Ces mesures sont à rapprocher des modifications qui ont été
votées fin 2003 sur le financement de la CMU et qui traduisent
un désengagement de l'Etat.
Elles sont à resituer dans le cadre plus global de la diminution
de la prise en charge des soins par l'Assurance maladie obligatoire
: augmentation du forfait hospitalier, suppression de la prise en charge
à 100 % des soins pré et post opératoires,
baisse de remboursements de médicaments dont certains sont utiles
; toutes mesures qui laissent à la charge des patients des sommes
de plus en plus importantes et poussent ceux qui en ont les moyens à
se payer des couvertures complémentaires de plus en plus chères,
pour le plus grand profit des assureurs. Ainsi, par ses actes, le gouvernement
dévoile quelles intentions il nourrit pour l'avenir de l'Assurance
maladie : diminuer la prise en charge solidaire, développer le
marché des assurances complémentaires.
En nous mobilisant aujourd'hui contre la remise en cause de l'AME,
c'est le droit à l'accès aux soins pour tous que nous
défendons.
Nous exigeons :
1) l'abandon des politiques de santé renforçant l'exclusion
des populations précaires et dans l'immédiat :
-
l'abandon des mesures d'atteinte à l'AME qui visent à
exclure les étrangers sans titre de séjour, de l'accès
aux soins,
-
la consultation des associations avant toute décision concernant
la protection maladie des plus pauvres (AME et CMU), comme le gouvernement
s'y était engagé formellement.
2) la mise en place d'une protection maladie de haut niveau pour tous
:
-
véritablement universelle pour tous les résidents,
y compris les étrangers sans titre de séjour, en conformité
avec les engagements internationaux de la France.
-
basée sur des droits égaux pour tous, avec un financement
solidaire selon le principe qui a présidé à
la création de la Sécurité Sociale en 1945
: chacun cotise à hauteur de ses revenus et reçoit
selon ses besoins.
3) la mise en place d'une politique de santé publique et de
prévention pour tous et plus particulièrement pour les
personnes les plus vulnérables (personnes âgées,
handicapées, personnes vivant dans des conditions de logement
ou de travail insalubres....)
Le 1er mars 2004
Premiers signataires :
1) Organisations :
ACT-UP Paris, AIDES, ANAS (Association Nationale des Assistants de Service
Social), ARCAT (Association Recherche, Communication, Actions pour l'Accès
aux Traitements), ASAV (Association pour l'Accueil des Gens du Voyage),
BPEM (Biens Publics à l'Echelle Mondiale), CATRED, CIMADE, « Collectif
nantais pour le droit à la
santé et la protection sociale pour toutes et tous »,
Collectif « La Santé n'est pas une marchandise »,
CoMéGAS (Collectif des Médecins Généralistes
pour l'Accès aux Soins), CNR (Coordination Nationale des Réseaux),
Droits Devant !!, Fédération Nationale SUD Santé-Sociaux,
FSU (Fédération Syndicale Unitaire), GISTI (Groupe d'Information
et de Soutien aux Immigrés), Journal ACC (A Contre Courant politique
et syndical), ODU (Observatoire du Droit des Usagers dans les institutions
sociales) ; Sida-Paroles Colombes, Solidarité Sida, SMG (Syndicat
de la Médecine Générale), Migrations Santé,
« Union de Regroupement, Normandie, Ile de France, Mutuelles
de France », SERPSY (Soins, Etudes et Recherche en Psychiatrie),
SNMPMI (Syndicat National des Médecins de PMI)
Avec le soutien du PCF, du PS 44 et des VERTS
2) individus :
Michèle BONNIN cadre hospitalier, Benjamin CAILLARD assistant
de recherche Les Verts, Jean-Michel CARTIER directeur d'association
et membre du GISTI, Carl CHESNEAU-AIDES, André Cicolella commission
santé des Verts, Pascale DEBORD présidente Verts Loire-Atlantique,
Jean DOUBOVETZKY médecin, Rachel EASTERMAN-ULMANN artiste, Lionel
ECHINARD, Bernard ELGHOZI médecin généraliste,
Laurent El GHOZI médecin chef de service hospitalier et maire-adjoint
PS à Nanterre, Philippe FOUCRAS médecin généraliste,
Lucette GUIBERT pharmacienne, David HODEBOURG interne en médecine
générale, Richard HUBERT chirurgien-dentiste président
de la REVIH 49, Dominique JARRY CNR, Maïté JEAN institutrice,
Alexis KARACOSTAS psychiatre, Antoinette et Basile KARLINSKY retraités,
Elisabeth LABAYE enseignante-secrétaire nationale SNES, André
LEBRETON, François LILLE président BPEM, Solange ODIOT
neuro-psychologue, Jean-François PERDRIEAU médecin généraliste,
Danielle PERSICO pédiatre, conseillère municipale les
Verts Valence, Jean-Michel PETER médecin généraliste
membre association REVIH-Mulhoouse, Frédérique PRESSMANN
réalisatrice, Anne et Olivier RHODES, Bernard ROZAN, Pierre STOEBER-porte-parole
des Verts des Lilas, Jean-Pierre ULMANN artisan, Jacqueline ULMANN modéliste,
Marie-Laure URVOY, Laurent ZARNITSKY médecin généraliste...
Dernière mise à jour :
5-08-2005 11:40
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Cette page : https://www.gisti.org/doc/actions/2004/ame/index2.html
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