MANIFESTATION
Appel à un rassemblement
pour la reconnaissance par l'État
du 17 octobre 1961 à Paris
Dans cette période où souffle sur notre
pays le vent mauvais du racisme et de l'antisémitisme, il n'est
pas inutile de réaffirmer que la reconnaissance des « trous
de mémoire » de la République, permettrait
de contribuer à la lutte contre tous les racismes et contre les
discriminations. Il ne peut subsister dans notre pays une mémoire
à deux vitesses : celle reconnaissant la période vichyste
et celle occultant la période coloniale.
Les Français qui font l'objet des discours intégrationnistes
depuis vingt ans ne peuvent prétendre à une réelle
citoyenneté, si les silences d'État perpétuent
les occultations de l'Histoire de France, telle que sa période
coloniale, les tortures commises par l'armée française
durant la guerre d'Algérie, ainsi que le massacre du 17 octobre
1961 à Paris.
Ces dernières semaines, les plus hautes autorités de
l'État ont affirmé leur volonté d'affronter toutes
les facettes de l'histoire de notre pays. Ainsi, emboîtant le
pas au président de la République, le premier ministre,
Jean-Pierre Raffarin, déclarait à Toulon, lors des cérémonies
du débarquement de Provence en août 2004, à propos
des relations franco-algériennes : « Nous franchissons
une étape historique, qui est la reconnaissance d'une histoire
qui a porté sa part de blessures, de cicatrices. Il faut savoir
se souvenir, il ne faut pas oublier. »
Depuis quarante ans, nus n'avons pas oublié les dizaines d'Algériens
Français musulmans d'Algérie à l'époque
assassinés au c¦ur de la capitale. Leur disparition
n'a pas été reconnue par l'État français
: ils sont morts deux fois. Ils constituent l'une de ces cicatrices
et de ces blessures dont parle le premier ministre. Ainsi, au moment
où la création d'un lieu de mémoire de l'immigration
a été annoncée, les associations soussignées
demandent solennellement que
-
cette nuit tragique du 17 octobre 1961 à Paris soit enfin
reconnue et les responsabilités condamnées par les
autorités de notre pays,
-
que le libre accès aux archives permettent d'écrire
son histoire et celle des guerres coloniales,
-
et que l'enseignement de ces événements soit introduit
et développé dans les programmes et les manuels scolaires.
Elles appellent au
rassemblement
le samedi 16 octobre à 17 heures
sur le Pont Saint Michel
et demandent dès ce jour une audience au premier ministre.
Le 12 octobre 2004
Premiers signataires :
Les Alternatifs ; Alternative Citoyenne ; Association Culturelle Berbère
; Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) ;
Au nom de la mémoire ; Cedetim - Réseau IPAM ; Collectif
une école pour toutes-tous Paris ; Collectif des Féministes
pour l'Egalité ; Droit et Solidarité ; FASTI ; Fédération
des oeuvres laïques de la Seine-Saint-Denis (FOL 93) ; Fédération
SUD Education ; Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté
des deux rives (FTCR) ; Groupe d'information et de soutien des immigrés
(GISTI) ; Institut Mehdi Ben Barka Mémoire vivante
; Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) ; Ligue des droits de
l'Homme (LDH) ; Lutte Ouvrière (LO) ; Mouvement contre le Racisme
et pour l'Amitié entre les Peuples (MRAP) ; Les Verts.
Dernière mise à jour :
13-10-2004 19:50
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Cette page : https://www.gisti.org/doc/actions/2004/61/index.html
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