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MANIFESTATION
SAINT- BERNARD AN VIII
Dans la convergence des luttes sociales, pour la régularisation
des sans-papiers !
21/08/2003 Il
y a 8 ans, des dizaines, puis des centaines d'hommes et de femmes, catalogués
« clandestins » sont sortis de l'ombre et ont
occupé l'église Saint-Ambroise à Paris, pour exiger
le droit de vivre dans la dignité : ce sont les précurseurs
du mouvement des sans-papiers.
Pendant l'été 1996, ils ont été accueillis
à l'Eglise Saint-Bernard : devant l'évidence de leur
détermination, le gouvernement d'alors de MM Chirac-Juppé-Debré
a décidé d'envoyer les CRS fracturer la porte de l'église
à coups de hache pour en expulser manu militari tous les occupants.
Les images de cet incroyable forfait ont fait le tour du monde, provoqué
indignation et détermination à lutter.
Lorsque la gauche est arrivée au pouvoir avec M. Jospin
comme Premier Ministre, elle n'a pas tenu les promesses d'abrogation
des lois Pasqua-Debré. Elle a procédé à
des régularisations de sans papiers ce qui a eu pour effet de
maintenir en situation irrégulière des milliers de personnes
pourtant déjà fichées en Préfecture.
Sous le nouveau mandat de M. Chirac, toujours Président élu
en 2002, le gouvernement a rouvert le dossier de l'immigration :
Avec M. Villepin, la loi sur l'asile politique est modifiée dans
un sens restrictif ( par exemple, par l'introduction des notions d'« asile
interne » et de « pays sûrs »),
avec M. Sarkosy, Ministre de l?intérieur et de la sécurité,
viennent d'être votées de nouvelles dispositions législatives
qui aggravent lourdement les conditions d'obtention d'un titre de séjour.
Ainsi les demandeurs de visa seront fichés avec leurs empreintes.
Les personnes qui désireront accueillir des amis ou de la famille
seront soumises à des contrôles et elles-mêmes fichées.
La durée de rétention des étrangers sans titre
de séjour est rallongée et passe à 32 jours, avec
l'objectif d'améliorer le taux d'exécution des décisions
d'expulsion. les conditions d'hébergement dans les centres de
rétention déjà très insuffisantes risquent
d'être aggravées au point d'être contraires au respect
de la dignité stipulé dans la Convention européenne
des Droits de l'Hommes. L'accès au titre de résident de
dix ans ne sera possible qu'après cinq ans - au lieu de trois
dans la législation précédente - de carte provisoire
d?un an. Quand aux nouveaux immigrés en situation régulière,
un contrat d'intégration leur sera proposé avec le risque
d?une discrimination entre de « bons candidats »
(à savoir ceux qui auront « donné des gages »)
et tous les autres, maintenus dans la précarité et soumis
à tous ceux qui chercherons à les exploiter.
Le ministre Sarkozy crée la suspicion à l'égard
des parents étrangers en inventant la « paternité
de complaisance » ; de même il met en uvre
plusieurs mesures de contrôle des mariages mixtes en accroissant
les pouvoirs des maires. C'est bien par ce genre de représentations
jetés en pâture à l'opinion publique, que la xénophobie
et le racisme se développent et qui profile l'image de l'étranger
fraudeur, ne cherchant qu'à déjouer la loi, M. Sarkozy
cherche à installer la peur et à refouler dans l'ombre
les milliers de femmes et d'hommes qui ont osé sortir au grand
jour et exiger que soient reconnus leurs droits de travailleurs, leurs
droits de résidents.
Les luttes sociales sur les retraites, l'école, les intermittents
du spectacle, luttes dont les sans-papiers ont été parties
prenantes en tant que travailleurs, en tant que parents d'élèves,
ont montré la possibilité de rassembler largement. Dans
le sillage de la dynamique unitaire de ces luttes, les sans-papiers
et leurs soutiens organisent à l'occasion du 8ème anniversaire
de l'évacuation de Saint-Bernard, une
MANIFESTATION NATIONALE
Samedi 23 août à 14 heures
De la Place de la République à l'Église Saint-Bernard
Pour dire :
- non au délit de solidarité avec étranger; non
aux nouvelles mesures Sarkozy
- non aux expulsions et aux charters de la honte
et exiger :
- la régularisation de tous les Sans-Papiers avec une carte
de 10 ans
- la libération et la régularisation des Sans-Papiers
en prison pour défaut de papier
- la fermeture des centres de rétention
- l'abrogation des lois Pasqua/Debré/Chevènement/Sarkozy
et de la double peine
- le respect du droit d'asile
- une politique progressiste, humaine et d'égalité des
droits pour l'immigration
Premiers signataires : Coordination Nationale
des Sans-Papiers, AC, ACT-UP Paris, APEIS, ATF, Alternative Libertaire,
AMF, ATMF, CDSL,CFDT Cheminots, CGT, Collectif d'entraide et de solidarité
avec les Algériens, Collectif de Pratique et de Réflexion
Féministe « ruptures », Cercle Frantz fanon,
COFFAD, Collectif National pour les Droits des femmes, Confédération
paysanne, Cordillera, DAL, Droits devant ! !, Ecole Emancipée,
FASTI, Femmes Solidaires Iles & Solidarité, FGTE-CFDT,
FTCR, FSU, Femmes Solidaires, Femmes de la terre, JCR, GAF forum des
migrants, Forum des jeunes Verts, GR, L'ACORT, LCR, LO, Les Alternatifs,
les Verts, MRAP, PARTENARIA 2000, PASTT, PCF, RAJFIRE, Ras l'front,
SGEN-CFDT, SNES, SNES-UP, SM, SUD-PTT, SUD Culture, Sud Education, Sud
Aérien, Sud Etudiant, Sud Collectivité territoriale, SUD
Rail, TEMPOC, UJFP, UPF...
Dernière mise à jour :
22-08-2003 15:02
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Cette page : https://www.gisti.org/doc/actions/2003/sans-papiers/an-8.html
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