ACTIONS COLLECTIVES
24/01/2003 Dans le projet de loi sur
la sécurité intérieure (LSI), actuellement discuté
au Parlement, un « article additionnel après larticle 57 »
prévoit la pérennisation de deux dispositions dérogatoires
et discriminatoires spécifiques à la Guyane et à
la partie française de lîle de Saint-Martin (arrondissement
de la Guadeloupe) en matière de droit des étrangers :
Act Up-Paris
AGIS (Association guadeloupéenne d'intégration et de solidarité)
Alternative Couleur citoyenne (Tours)
Association pour la promotion socio-culturelle à Saint-Martin
ASSOKA (Asosyasion Solidarite Karaib Martinique)
ATMF (Association des travailleurs maghrébins en France)
CASSS-paPIERS (Brest)
CCFD (Comité catholique contre la faim et pour le développement)
Droits devant ! !
GISTI (Groupe d'information et de soutien des immigrés)
LDH (Ligue des droits de l'homme)
MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les
peuples)
Sud Éducation
Dans le projet de loi sur la sécurité intérieure
(LSI), actuellement discuté au Parlement, un « article
additionnel après l'article 57 » prévoit la
pérennisation de deux dispositions dérogatoires spécifiques
à la Guyane et à la partie française de l'île
de Saint-Martin (arrondissement de la Guadeloupe) en matière
de droit des étrangers.
Il s'agit, d'une part, de l'absence du recours suspensif devant les
juridictions administratives contre les arrêtés préfectoraux
de reconduite à la frontière (APRF). Ce recours existe
partout ailleurs en application de l'article 22 bis de l'ordonnance
du 2 novembre 1945.
Il s'agit, d'autre part, de l'absence de la commission du titre de
séjour prévue à l'article 12 quater de
la même ordonnance. Cette commission est saisie pour avis par
le préfet quand il envisage un refus de titre de séjour
en application des articles 12 bis (cartes temporaires) et 15
(cartes de résidents) de l'ordonnance.
Ces deux dérogations, adoptées pour une durée
de cinq ans à l'occasion de la « loi Chevènement
» du 11 mai 1998, arrivaient donc à échéance
au printemps. Le projet LSI vise à les pérenniser
pour « permettre à ces deux collectivités
de faire face plus facilement aux difficultés qu'elles rencontrent
en matière d'immigration clandestine ».
C'est à partir de la « loi Deferre » de 1981
que les étrangers de l'ensemble des DOM ont été
privés d'une partie des droits reconnus à leurs homologues
de métropole. La « loi Chevènement »
avait limité cette pénalisation à la Guyane et
à Saint-Martin.
Outre le fait que cet État d'exception est inadmissible dans
une République qui se flatte de compter l'égalité
parmi ses principes fondateurs, la réduction des droits des étrangers
de Guyane et de Saint-Martin légitime la permanence d'une sorte
de régime néocolonial à la faveur duquel la Guyane
peut, par exemple, éloigner chaque année plus de 10 000 étrangers,
soit presque autant que la totalité du reste de la France. Pour
atteindre ce nombre astronomique d'éloignements, l'administration
se dispense souvent, en toute impunité faute de recours effectif
au juge, d'examiner le situation des personnes. Ainsi les droits liés
à la vie familiale, à la vie privée, à la
santé, à la protection contre des traitements inhumains
passent-ils continuellement à la trappe.
Face à la perspective de ce maintien d'une situation de discrimination,
les organisations signataires demandent :
-
au gouvernement et au Parlement de renoncer à ces mesures
discriminatoires à l'encontre des étrangers de Guyane
et de Saint-Martin ;
-
aux parlementaires de l'opposition de s'engager à demander
au Conseil constitutionnel l'invalidation de ces mesures s'il advenait
qu'elles soient adoptées.
Le 23 janvier 2003.
Dernière mise à jour :
5-03-2003 19:26
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Cette page : https://www.gisti.org/doc/actions/2003/dom/index.html
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