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Un premier décès dû au froid
dans le 10ème arrondissement de Paris :
Le gouvernement en attend-il un autre pour ouvrir des places en CADA ?

 

Première victime du froid de l'hiver qui arrive, un Sri-Lankais sans domicile est mort le 24 octobre 2003 dans le Xème arrondissement de Paris.

Le rituel habituel en ce genre de circonstances s'est aussitôt déployé :

Acte 1 : la secrétaire d'Etat à la lutte contre la précarité et l'exclusion, Dominique Versini, a immédiatement déclaré la mobilisation générale ;

Acte 2 : le SAMU social, totalement impuissant parce que totalement saturé tout au long de l'année, a - comme d'habitude - été présenté comme une sorte de remède-miracle ;

Acte 3 : la Direction départementale de l'action sanitaire et sociale (DDASS) et les associations qui gèrent des lieux d'hébergement d'urgence ont annoncé l'ouverture de places supplémentaires d'accueil.

Depuis le temps qu'il est joué à l'identique, le vieux scénario est très bien rodé...

On sait d'avance tout ce qui va arriver dans les semaines qui viennent : beaucoup de SDF préféreront le froid à l'indignité d'un hébergement qui, faute de moyens, oublie parfois qu'il s'adresse à des êtres humains ; d'autres décès s'ajouteront donc à la longue liste des victimes de la pauvreté.

Aux alentours du square Alban-Satragne, non loin de la Gare du Nord, précisément dans le Xème arrondissement de Paris où un Sri-Lankais vient de mourir de froid, quelque 150 Afghans et Kurdes irakiens sont condamnés, depuis un an, à vivre à la rue. Depuis des mois, les appels à trouver une solution se sont multipliés : discussions avec le ministère des affaires sociales ; contacts avec la DDASS de Paris ; rencontres avec la mairie de Paris et avec la mairie d'arrondissement ; manifestations publiques ; occupation récente du Service social d'aide aux émigrants (SSAE).

Mais rien n'y fait. A part de petits gestes insuffisants qui ne règlent strictement rien et qui sont au mieux destinés à plaider leur fausse bonne foi en cas de drames, les pouvoirs publics locaux et nationaux refusent de prendre pleine mesure de l'urgence. Les 150 exilés du square Alban-Satragne vivent et dorment encore et toujours à la rue, et dans le froid. Plus que d'une place en centre d'hébergement d'urgence, c'est d'un hébergement assorti d'un suivi social et juridique et d'un accompagnement dans leur demande d'asile que ces hommes, souvent jeunes, ont besoin. Pour la plupart, ils ne souhaiteront pas s'abriter dans des centres où aucun de leurs besoins ne sera pris en considération : respect de leur dignité, informations sociales et juridiques, accompagnement de leurs demandes d'asile.

Faudra-t-il que l'un d'entre eux, voire plusieurs meurent bientôt pour que toutes les institutions jusque-là inertes fassent brutalement mine de découvrir leur abandon et leur détresse ?

Faudra-t-il que, partout en France - par exemple à Calais où des centaines d'exilés survivent dans le dénuement le plus complet -, des demandeurs d'asile meurent bientôt de froid, pour que les pouvoirs publics s'intéressent à eux ? Le gouvernement affirme avoir affecté des crédits à l'ouverture de centres d'accueil de demandeurs d'asile (CADA). Mais on attend toujours que ces centres ouvrent effectivement leurs portes...

Paris, le 28 octobre 2003

 

* Le Collectif est composé des exilés, d'habitants du quartier et des organisations suivantes : ACORT, ATTAC 9/10, Droits devant !!, France-Libertés, Gisti, LCR 10ème, PCF 10ème, Les Verts 10ème, Vivre ensemble 10ème.

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Dernière mise à jour : 28-10-2003 16:35 .
Cette page : https://www.gisti.org/ doc/actions/2003/collectifx/mort.html


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