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COORDINATION FRANÇAISE
POUR LE DROIT D'ASILE
Menace sur l'asile en Europe
la CFDA en appelle au
Président de la République
17/06/2003 A la veille du
sommet de Thessalonique, les associations soussignées, membres
de la CFDA, dressent un bilan critique de l'évolution de la politique
européenne d'asile dans la note « Politique
européenne d'asile : état des lieux et inquiétudes
de la CFDA ».
Il y a un an, le sommet de Séville a décidé d'accorder
« une priorité absolue » à la lutte
contre l'immigration clandestine et invité « les
prochaines présidences à continuer de donner aux questions
de migration une place privilégiée dans le calendrier
des travaux ». C'est dans ce contexte, nourri de l'obsession
sécuritaire qui s'est imposée après le 11 septembre
2001 au nom de la lutte contre le terrorisme, que se sont poursuivis
les travaux pour la mise en place du régime d'asile européen
commun annoncé au sommet de Tampere en 1999. Les textes adoptés
s'en ressentent et montrent que les Etats membres sont plus soucieux
de conserver leurs prérogatives nationales que de jouer le jeu
de la solidarité.
Et surtout, parallèlement à ce processus normatif, une
série de mesures sont décidées ou mises en place
dans les domaines du contrôle des flux migratoires et de l'éloignement
des étrangers illégaux. Or, certaines de ces mesures dites
« opérationnelles », directement applicables
en l'absence de tout contrôle démocratique et de tout cadre
légal, pèsent de façon menaçante sur le
droit d'asile.
Symbole de cette dérive, « l'externalisation »
des procédures d'asile pourrait être décidée
à Thessalonique sans aucun débat public préalable
dans les Etats membres ou au niveau européen. Ainsi, les Quinze
ont à peine adopté un règlement visant à
fixer, pour chaque demande d'asile, l'Etat membre responsable de son
examen (« Dublin II ») qu'ils envisagent de s'affranchir
des critères définis pour garantir aux demandeurs un accès
effectif à leurs procédures. Les Chefs d'Etat et de gouvernement
vont en effet discuter de l'installation, au sein de l'Union ou en dehors
de ses frontières, de centres fermés où les demandeurs
seraient placés le temps de l'instruction de leur requête.
Plusieurs Etats membres sont favorables à cette idée,
soutenus par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés
et la Commission européenne. D'autres, comme la Suède,
ont déjà manifesté leur opposition formelle à
ce projet.
Pour les associations signataires, cette perspective d'externalisation
des procédures d'asile constitue une remise en cause des principes
posés par la Convention de Genève. Elle saisissent par
conséquent en urgence le Président de la République
et le Premier ministre pour leur demander de s'opposer fermement, lors
du Conseil de Thessalonique les 20 et 21 juin, à toute mesure
s'inscrivant dans une logique de « délocalisation »
de l'asile, ainsi qu'à la mise en place, que ce soit en Europe
ou hors des frontières, de centres fermés pour demandeurs
d'asile.
Paris, le 17 juin 2003
Associations signataires, membres de
la CFDA : ACAT, Act-Up Paris, Amnesty International (section française),
APSR, AVRE, Cimade, Comede, Forum Réfugiés, GAS, GISTI,
Ligue des droits de l'homme, MRAP, association Primo Levi, Secours Catholique,
Service National de la Pastorale des Migrants.
Pour télécharger
la note « Politique européenne d'asile : état
des lieux et inquiétudes de la CFDA » (format
pdf, 214 Ko), cliquez ici.
Dernière mise à jour :
18-06-2003 20:43
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Cette page : https://www.gisti.org/
doc/actions/2003/cfda/menace.html
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