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COORDINATION FRANÇAISE
POUR LE DROIT D'ASILE
Contre le démantèlement
du droit d'asile en France
Projet de réforme de lasile
22/03/2003 Alors que vient
déclater un conflit qui va à nouveau chasser hors
dIrak des milliers de personnes en quête de protection et
amener certaines aux portes des pays européens, les représentants
des associations réunies pour la Deuxième journée
pour le droit dasile à linitiative de la Coordination
française pour le droit dasile (CFDA) ont débattu
des mesures législatives envisagées par le gouvernement
concernant le droit dasile en France.
Devant le risque de voir la France devenir une terre dasile
au rabais, les représentants des associations en appellent à
lopinion et aux parlementaires afin :
- que ne soient pas érigés aux frontières (dans
les aéroports, les ports ou les gares) des obstacles de toute
nature qui empêcheront les réfugiés daccéder
au territoire français ou dy formuler leur demander dasile
;
- que le dispositif dasile nintègre pas des notions
telles que l« asile interne », les « agents
de protection » ou le « pays dorigine sûr
» visant à retenir à la source des candidats à
lasile au motif quils auraient pu trouver protection ailleurs
quen France sur la route de lexil, ou à rejeter
des demandes dans le cadre dune procédure expéditive
sans recours suspensif ;
- que la protection subsidiaire ne supplante pas le statut de réfugié,
que ses critères déligibilité prennent
en compte toute menace y compris celles qui pèsent sur la liberté
des personnes, et quen tout état de cause cette protection
« subsidiaire » ne soit pas conçue comme un sous-asile,
aléatoire, précaire et susceptible dêtre
remis en cause du jour au lendemain ;
- que le projet de loi sauvegarde les principes déquilibre
et dindépendance qui doivent guider le dispositif français
dans lesprit de la Convention de Genève et quen
particulier, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés
(HCR) ne soit pas marginalisé dans les instances de détermination
du statut de réfugié, que le représentant des
ONG ne soit pas exclu du Conseil de lOffice français
de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA)
et que le ministère de lIntérieur ne soit pas
installé au cur du dispositif OFPRA ;
- que cesse le scandale des personnes déboutées mais
non renvoyées du fait des risques encourus dans leur pays et
quelles bénéficient dun titre de séjour
au lieu dêtre condamnées à vivre sur notre
sol dans le dénuement le plus total ;
- que soient enfin prises les mesures qui simposent pour que
les conditions daccueil et dhébergement des demandeurs
dasile leur permettent de vivre dignement, notamment par le
rétablissement du droit au travail, laugmentation et
lallongement de lallocation dinsertion, et la création
dun nombre suffisant de places en CADA et en CPH ;
- que la France affirme dans ce domaine un rôle conforme
à limage du pays des droits de lhomme quelle
prétend être et ne saligne pas sur les normes européennes
les plus restrictives.
Nous appelons les parlementaires,
les citoyens,
à sopposer fermement à des mesures qui remettent
en cause lengagement que la France a souscrit en signant la Convention
de Genève.
Paris, le 22 mars 2003
Dernière mise à jour :
27-03-2003 16:31
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Cette page : https://www.gisti.org/
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