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ANAFÉ
Association nationale d'assistance aux frontières
pour les étrangers
L'Anafé rencontre
le ministre de l'Intérieur
COMMUNIQUÉ
13/03/2003 Après le
premier charter de zone d'attente et les protestations qu'il a suscitées,
le ministre de l'Intérieur a annoncé qu'il allait recevoir
vendredi matin 14 mars les associations « afin de redéfinir
leurs conditions d'accès aux zones d'attente ».
Depuis, à plusieurs reprises dans la presse comme devant les
parlementaires, M. Sarkozy a tenu des propos qui pourraient être
considérés comme insultants s'ils ne témoignaient
de sa méconnaissance du travail des associations qu'il estime
« très utiles pour l'humanitaire et le social, pas comme
conseiller juridique pour aider les étrangers à détourner
les lois ». Loin de reconnaître le rôle et l'importance
des associations et de la société civile dans le renforcement
et le développement de la démocratie, le ministre de l'Intérieur
donne l'impression d'en être resté aux ouvres charitables
du 19ème siècle.
Avec une telle entrée en matière, l'Anafé exprime
son inquiétude quant à la sérénité
et au sérieux du débat proposé par le ministre
vendredi.
Si l'Anafé souhaite répondre à l'invitation qui
lui est faite, c'est pour rappeler au ministre de l'Intérieur
que la situation des étrangers placés en zone d'attente
appelle des réformes indispensables :
- l'instauration de procédures claires permettant aux étrangers
non admis d'exercer un recours suspensif avant toute décision
de refoulement,
- la mise en ouvre de toutes les conditions permettant le respect
effectif des droits et de la dignité des personnes, notamment
par un enregistrement effectif des demandes d'asile et une instruction
individuelle équitable,
- la possibilité d'un accès permanent des associations
en zone d'attente afin qu'elles puissent exercer leur mission d'aide
et d'accompagnement des étrangers en particulier pour la compréhension
des procédures et l'exercice concret de leurs droits. A ce
propos, les discussions initiées depuis plusieurs mois entre
l'Anafé et le cabinet du ministre, portant précisément
sur le rôle d'information et de conseil aux étrangers,
ne peuvent laisser aucun doute au ministre sur l'inadéquation
d'une action purement sociale.
L'Anafé demande également au ministre quelles sont les
mesures qu'il compte prendre face aux graves allégations de brutalités
policières sur des étrangers placés en zone d'attente
et dans les tentatives de renvoi, dont elles se sont fait l'écho
dans leurs récents rapports.
Car, comme à chaque fois que, depuis des années, ces
problèmes ont été abordés, et alors que
l'Anafé produit nombre de témoignages étayés,
le ministère de l'Intérieur - en cela Nicolas Sarkozy
suit l'exemple de ses prédécesseurs - se réfugie
dans une attitude de dignité outragée en lui reprochant
d'accuser sans preuves. L'Anafé tentera d'expliquer au ministre
qu'en niant l'évidence, hier comme aujourd'hui, les responsables
du ministère ne peuvent qu'encourager certains fonctionnaires
à poursuivre leurs pratiques inadmissibles, confortant l'impression
qu'en zone d'attente règnent impunité et non droit.
Sur ce sujet, l'Anafé réitère la demande faite
au Premier ministre en décembre dernier, restée sans réponse
à ce jour, visant à ce que la Commission Nationale de
Déontologie de la Sécurité Intérieure soit
saisie d'une mission d'étude indépendante et objective
sur les conditions concrètes de renvoi des étrangers aux
frontières.
Paris, le 13 mars 2003
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Dernière mise à jour :
20-05-2003 9:45
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Cette page : https://www.gisti.org/
doc/actions/2003/anafe/ministre.html
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