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COMMUNIQUÉ
Collectif « Santé
pour tous »
Le gouvernement persiste
à vouloir supprimer la protection maladie et l'accès aux
soins
pour les étrangers sans-papiers
01/12/2003 C'est le
coup d'envoi à de profondes remises en cause de la sécurité
sociale pour tous.
Dans sa présentation du projet de loi de finances 2004, le Ministère
des affaires sociales, de l'emploi et de la solidarité a proposé
une « réforme d'ensemble » de l'Aide Médicale
d'État (AME) sous couvert d'efficacité, de maîtrise
des coûts et d'équilibre.
L'objectif poursuivi est très clair : interdire aux étrangers
sans-papiers l'accès à la protection maladie, et donc
aux soins.
Différentes mesures sont retenues à cette fin :
-
Faire payer un ticket modérateur ou ticket d'exclusion des
soins aux pauvres bénéficiaires de l'AME : principe
acquis depuis décembre 2002, seuls les tarifs restent à
définir ; il suffira d'un décret d'application, non
sorti jusqu'ici, du fait notamment, de la forte opposition de nombreuses
associations et organisations syndicales et politiques.
-
Verrouiller l'accès à l'AME en opposant des conditions
draconiennes à des populations précaires.
-
Supprimer le dispositif de l'« admission immédiate »
à l'AME, ce qui conduit à ne plus prendre en compte
aucune urgence médicale ou sociale.
-
Exiger une présence ininterrompue de 3 mois avant de pouvoir
demander l'AME.
-
Organiser la facturation des éventuels soins médicaux
dispensés exclusivement en milieu hospitalier lorsque le
pronostic vital est en jeu (article 49).
Cet article ne permet pas l'ouverture du droit à l'aide médicale,
ce qui interdit toute continuité des soins.
Les dispositions 3, 4 et 5 exigent un débat et un vote au Parlement
; ce débat commence à l'Assemblée Nationale dès
la première semaine de décembre.
Ces mesures préfigurent la volonté de brader la sécurité
sociale de tous et de privatiser la santé.
En effet, la réduction drastique de la protection maladie pour
une population déjà stigmatisée fait office d'expérience
de laboratoire et annonce les atteintes aux droits des autres pauvres
bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU),
voire ensuite de l'ensemble des assurés sociaux. Et plus la couverture
maladie de service public sera réduite, plus les assureurs privés
se frotteront les mains.
Ce que le gouvernement n'a pu mettre en oeuvre début 2003, il
compte le faire aujourd'hui, et en pire. Une nouvelle mobilisation est
donc plus que jamais nécessaire pour s'opposer à l'exclusion
de l'accès aux soins des pauvres et à la marchandisation
de la santé, au mépris du caractère fondamental
et universel du droit à l'accès aux soins.
Le Collectif « Santé pour tous » exige
:
1) l'abandon des politiques de santé renforçant l'exclusion
des populations précaires et dans l'immédiat :
-
l'abandon des mesures d'atteinte à l'AME qui visent à
exclure les sans-papiers de l'accès aux soins,
-
la consultation des associations avant toute décision
concernant la protection maladie des plus pauvres (AME et CMU),
comme le gouvernement s'y était engagé formellement.
2) la mise en place d'une protection maladie de haut niveau pour
tous :
-
véritablement universelle pour tous les résidents,
y compris les sans-papiers, en conformité avec les engagements
internationaux de la France,
-
basée sur des droits égaux pour tous, avec un
financement solidaire selon le principe qui a présidé
à la création de la Sécurité Sociale
en 1945 : « chacun cotise à hauteur de ses
moyens et reçoit selon ses besoins ».
Paris, le 1er décembre 2003
Premiers signataires : Act Up-Paris,
ANAS (Association Nationale des Assistants de Service
Social), Association « Faire Le Jour, pour la défense
des droits de l'homme et de la laïcité », Association
« Périnat 92 Sud », Association Survie,
Association Vivre (Dr Jean-Michel Cabot), AFVS
(Association des Familles Victimes du Saturnisme),
Autremonde; BPEM (Bien Public à l'Echelle Mondiale),
CASAR (Comité Albigeois de Solidarité
avec les Réfugiés), CEDEP (Comité
Européen Droit Ethique et Psychiatrie), CIMADE, Collectif
« La Santé n'est pas une marchandise »,
CoMéGAS (Collectif des Médecins Généralistes
pour l'Accès aux Soins), CNR (Coordination
Nationale des Réseaux), CSF (Confédération
Syndicale des Familles), DAL (Droit au logement),
Droits Devant !!; Fédération Nationale SUD Santé-Sociaux,
FSU, GISTI (Groupe d'Information et de Soutien aux Immigrés),
MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié
entre les Peuples), ODU (Observatoire du Droit
des Usagers), Réseau Ville Hôpital ARéS 92
Colombes, SMG (Syndicat de la Médecine Générale),
« Union de Regroupement, Normandie, Ile de France, Mutuelles
de France », SERPSY (Soins, Etudes et Recherche
en Psychiatrie), Sud Education, Syndicat National des Chirurgiens
Dentistes de Centres de Santé, SNMPMI (Syndicat
National des Médecins de PMI), Union Départementale
CSF Nantes.
Isabelle Aubard (infirmière
de secteur psychiatrique), Marie-Hélène Aubert
(porte-parole des Verts), Colette Bauby (secrétaire-adjointe
du SNMPMI), Emmanuel Baudry (interne en médecine
générale), Michel Bonnin (cadre
hospitalier), Claire Borghi, Benjamin Caillard (assistant
de recherche Les Verts), Jean-Michel Cartier (directeur
d'association), Elisabeth Chatenet (directrice
d'école et présidente de l'AFVS), Carl Chesneau
(AIDES), Claudia Cortés Diaz (juriste),
Laurent Cruanes (médecin généraliste),
Agnès Cluzel (Infirmière), Pierre-Yves
Dacheux (professeur), Sylvain Dambrine (vice-président
Act-up Paris), Pascale Debord (présidente
Verts Loire-Atlantique), Jean Doubovetzky (médecin),
Jacques Duhurt (praticien hospitalier), Rachel
Easterman-Ulmann (artiste), Bernard Elghozi (médecin
généraliste), Viviane Favreau, Antoinette Flageollet
(orthophoniste), Philippe Foucras (médecin
généraliste), Michel Guilbert (médecin),
David Hodebourg (interne en médecine générale),
Richard Hubert (médecin président de la
REVIH 49), Anne Hugon (historienne), Pierrick
Jadaud (graphiste indépendant), Dominique
Jarry (CNR), Alexis Karacostas (psychiatre),
Antoinette et Basile Karlinsky (retraités),
Maryse Kit (médecin), Elizabeth Labaye
(enseignante-secrétaire nationale SNES),
Elisabeth Lacroix, Geneviève Laffitte (enseignante
retraitée), Martine Lalande (médecin
généraliste Réseau Ville Hôpital AréS
92), Claire Lauffenburger-Simon (psychiatre),
Valérie Laurent-Pavlovsky (resp.commission Prison
Act-Up Paris), André Lebreton, Christophe Le Drean (responsable
éditorial), Mélanie Lemaire, Dominique Le Mélinier
(instituteur), Julien Leroy, Michel Lespart,
Anne-Marie Leyreloup (SERPSY), Noêl Mamère
(député Vert de Gironde), Nicole
Marchand (Assistante Qualité hôpital),
Flore Marion, Jean-Pierre Martin (psychiatre),
Bernadette Nantois, Solange Odiot (neuro-psychologue),
Maryse Oudjaoudi (présidente Verts Isère),
Anne-Marie Pabois (médecin généraliste),
Claire Perret (psychologue), Antoine Perrot (artiste),
Jean-Michel Peter (médecin généraliste
membre Association REVIH-Mulhouse), Robert Picardat, Michel Rioche,
Eve Plenel (étudiante), Frédérique
Pressmann (réalisatrice), Bernard Prouvost-Keller
(médecin coordinateur Réseau Ville Hôpital
VIH 06), Anne et Olivier Rhodes, Didier-Claude Rod (médecin
député européen Vert), Bernard Rozan, Henry
Santolini (ATTAC Marmande, 47), Max Soutif, Mylène
Stambouli (adjointe au Maire de Paris, lutte contre
l'exclusion), Pierre Stoeber (porte-parole des
Verts des Lilas), Pierre Tattevin (médecin),
Françoise Thibaud, Françoise Tomeno (psychologue),
Maryse Tourné (coordinatrice Réseau Ville
Hôpital Sida Orléans), Jacqueline Ulmann (modéliste),
Jean-Pierre Ulmann (artisan), Maria Urteaga,
Bernard Uzenat (cadre infirmier), Nathalie Vallet
(travailleur social), Guillaume Vergne (professeur
de philosophie), Isabelle Vignaud (infirmière
de secteur psychiatrique), Christine Vinas-Walfisch (médecin
de prévention), Laurent Zarnitsky (médecin
généraliste)
Avec le soutien du PCF, du PS et des Verts
Contacts :
Annick Flageollet [annick.flageollet@wanadoo.fr tel :
01 43 40 66 80] & Thierry Lescant [tlescant@sud-sante.org
tel : 01 40 33 85 00]
Dernière mise à jour :
5-01-2004 11:15
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Cette page : https://www.gisti.org/doc/actions/2003/ame/santepourtous.html
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