COMMUNIQUÉ
ODSE (Observatoire
du Droit à la Santé des Étrangers)
Sida : retour au pays
La France invite les étrangers
malades séropositifs à retourner mourir dans leur pays
À quand les reconduites
à la frontières ?
28/11/2003 Le droit
au séjour pour raison médicale des étrangers vivant
en France demeure une protection exemplaire et sans équivalent
en Europe. Mais pour combien de temps encore ? Cinq ans après
l'entrée en vigueur de la loi, nos associations observent un
durcissement généralisé des pratiques de régularisation
des étrangers malades et dénoncent aujourd'hui les premiers
refus pour les personnes séropositives au VIH.
Faut il rappeler que c'est précisément la lutte des malades
de l'infection à VIH-sida qui a conduit à reconnaître
pour les étrangers un droit à vivre dignement malgré
la maladie et la souffrance, avec un titre de séjour et le droit
de travailler.
Dans notre rapport du mois de juin 2003, nous montrions comment les
pouvoirs publics ont engagé, dès le départ, la
résistance contre l'application de ce droit nouveau, vécu
comme un véritable cheval de Troie contre l'arsenal anti-immigration.
Aujourd'hui, ce dispositif est vidé de son sens puisque les malades
du sida sont « invités » à quitter
le territoire pour retourner se soigner ou mourir en Afrique.
L'ODSE a recensé déjà dix cas avérés
de décisions absurdes où les médecins inspecteurs
de Charente, de l'Essonne, du Gard et de Paris ont décrété
que les malades du Congo, de Cote d'Ivoire, du Ghana, de Madagascar
et du Sénégal peuvent désormais accéder
aux traitements anti-rétroviraux.
La chasse aux sans papiers en France peut-elle leur faire ignorer que
28 millions de personnes touchées par le VIH-sida sont privés
d'accès aux médicaments en Afrique : 30.000 personnes
seulement y bénéficient d'un traitement antirétroviral
selon l'ONUSIDA.
Nous ne pouvons accepter les décisions des médecins inspecteurs
choisissant de renvoyer hors de France des malades séropositifs
d'origine africaine sous le prétexte fallacieux, qu'ils pourraient
accéder à « un traitement approprié »
dans leur pays d'origine.
La présomption de fraude et l'obsession du détournement
de procédure doivent céder la place à une volonté
politique affirmée de
protection des personnes.
C'EST POURQUOI L'ODSE EXIGE :
-
L'arrêt immédiat des refus de régularisation
des étrangers séropositifs au VIH originaires de pays
dépourvus de structures de prise en charge médicale,
particulièrement d'Afrique ;
-
Le respect des engagements pris par le Directeur Général
de la Santé :
L'organisation dans les meilleurs délais de réunions
de travail entre les associations et les services ministériels
concernés : Direction Générale de la Santé
(DGS), Direction des populations et des migrations (DPM), Direction
des Libertés publiques et Affaires Juridiques (DLPAJ).
L'APPLICATION EFFECTIVE DE LA LOI PROTEGEANT LES ETRANGERS GRAVEMENT
MALADES EST UNE URGENCE.
28 novembre 2003
Associations signataires : ARCAT,
ACT UP Paris, AFVS, AIDES, CATRED, CIMADE, COMEDE, GISTI, MIB-CNCDP,
MRAP, PASTT, SIDA INFO SERVICE, SOLIDARITE SIDA.
Ce communiqué au format pdf
(137 ko)
Site web de l'ODSE
Dernière mise à jour :
28-11-2003 18:38
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Cette page : https://www.gisti.org/doc/actions/2003/ame/odse2.html
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