COMMUNIQUÉ
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05/09/2002 Comme le
dit le ministre de l'intérieur dans son communiqué du
5 septembre, « la loi RESEDA a prévu des mécanismes
de régularisation des sans-papiers en France ».
Mais contrairement à ce qu'il prétend, la loi de 1998,
dite RESEDA, n'a pas réglé la situation de l'ensemble
de ceux qui n'étaient « ni expulsables, ni régularisables » ;
ce n'était de toute évidence pas son objectif.
Si la volonté politique avait existé, la loi RESEDA aurait
permis de délivrer des cartes de séjour à un nombre
de personnes bien plus important que cela n'a été le cas.
Or les pouvoirs publics l'utilisent comme un filtre à maillage
variable au gré des intérêts supposés de
la France. Bien peu de ceux qui ont dix ans de séjour en
France, bien peu de ceux qui ont des attaches familiales ou personnelles
en France réussissent à obtenir une carte de séjour.
Comme d'habitude, un gouvernement nous parle d'« humanité »
là où on attendrait une politique.
Comme d'habitude, on nous parle de dysfonctionnements administratifs
pour désigner des conséquences de la fermeture des frontières
décidée il y a trente ans.
Comme d'habitude, on nous parle de simple « instruction »
aux préfectures pour un examen « social et humain »
au cas par cas c'est à dire d'une régularisation
de plus qui ne veut pas dire son nom dans un domaine où
devrait s'imposer le respect des règles de droit.
Comme d'habitude, le bricolage va nécessairement conduire à
des décisions arbitraires qui lèseront une majorité
de sans-papiers.
Comme d'habitude, cette injustice servira accessoirement à démobiliser
des sans-papiers en mouvement.
Comme d'habitude, la question n'est pas traitée à la
bonne échelle, celle de l'Europe, alors qu'est annoncée
comme imminente la « communautarisation » des politiques
d'immigration et d'asile.
Le Gisti estime indispensable de repenser radicalement les politiques
actuellement suivies et qu'enfin :
-
les États de l'Union Européenne décident
de mesures visant à éradiquer les situations d'étrangers
sans titre ni droit, en instaurant un statut de résident
européen ;
-
l'Europe intègre dans ses principes le droit à la
liberté de circulation pour tous, ressortissants des États
de l'Union comme ressortissants d'États-tiers ;
-
soit réglé rapidement le sort des actuels sans-papiers,
par une directive qui oblige les États-membres à procéder
à une régularisation de tous sans condition.
Paris, le 5 septembre 2002
Dernière mise à jour :
19-10-2002 21:33
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Cette page : https://www.gisti.org/doc/actions/2002/sans-papiers/index.html
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